Pas de redites dans Les beaux étés 1970: rien ne se passe comme prévu et c’est tant mieux

C’est encore l’été, il semble que le soleil, chez nous, se soit souvenu qu’il avait du boulot à abattre, pour mieux réchauffer nos coeurs et nos êtres. Puis, ce n’est pas parce que l’heure de la rentrée a sonné qu’on doit s’interdire de s’évader. C’est ce que nous proposent une nouvelle fois Zidrou et Jordi Lafebre avec le tome 6 des Beaux Étés et des aventures de la famille Faldérault.

© Zidrou/Lafebre/Sapin/Pena chez Dargaud

Résumé de l’éditeur : Youpi, c’est les vacances ! Adieu Mons, bonjour le soleil ! Comme tous les ans, la tribu des Faldérault prend la direction du Sud à bord de Mam’Zelle Estérel, la 4L familiale. Pierre n’a pas terminé son album ? Pas grave, il bouclera les dernières planches au bord de la Méditerranée. Les voilà tous les cinq partis pour ne rien faire. Enfin, cinq et demi plutôt, puisque Mado est enceinte. Mais sur la route, patatras. Un camion les double, il perd son chargement et voilà le pare-brise d’Estérel qui vole en éclats. Plus de peur que de mal, mais impossible de continuer. Pendant que le garagiste répare la 4L, la famille est hébergée par Esther et Estelle, deux femmes charmantes qui tiennent la ferme « Les Genêts ». Tandis que Pierre se prend pour Cézanne et que Mado regarde le bébé pousser, les enfants aident à sortir les chèvres et découvrent les charmes de la campagne. Mais ils apprennent aussi les secrets de la vie…

© Zidrou/Lafebre/Sapin/Pena chez Dargaud

Nouvelle aventure, nouvelle aventure, c’est vit dit… Si la famille Faldérault est toujours bien décidée à trouver le dépaysement toujours dans un rayon de quelques centaines de kilomètres de chez eux (les quatre coins de l’Hexagone), cette fois, ils sont en manque d’inspiration et ont donc décidé… de partir au même endroit que l’année précédente (le deuxième tome qui nous entraînait dans une idyllique calanque de Marseille). Tant mieux pour eux mais ça ne fait pas nos affaires à nous, lecteurs. Et le déjà-vu, il y a pensé Zidrou ?

© Zidrou/Lafebre/Sapin/Pena chez Dargaud

Hé oui, il y a pensé, parce qu’il nous fait le coup de la panne, ou plutôt du bris de vitre, plus grand qu’une pièce de 2 €, qui oblige nos héros du quotidien estival à faire arrêt quasi définitif (c’est les vacances aussi pour les garagistes) aux Genêts. Bien loin de la mer Méditerranée et bien avant que les plus jeunes de la tribu aient eu le temps de demander « Quand c’est qu’on arrive? » Les voilà en pleine campagne, dont les habitants sont parfois imperméables au changement de moeurs et à l’acceptation de la différence. Les enfants, on leur pardonne, car il faut les élever, les éduquer à l’acceptation de tout un chacun.

© Zidrou/Lafebre/Sapin/Pena chez Dargaud

C’est comme ça qu’au gré d’un casting toujours haut en couleur (Jordi Lafebre recevant l’aide, pour celles-ci de Clémence Sapin et Mado Peña), entre un mutilé, un facteur amoureux et des secrets – même si à la campagne tout se sait -, les auteurs réussissent fort bien leur coup. Pour y parvenir, ils usent de beaucoup de délicatesse, à mettre en relation avec les paroles brutes de décoffrage des petits bouts, et une grande beauté tout en prouvant, dans ce cahier de vacances de la vie, que celles-ci ne doivent pas toujours servir au leitmotiv « j’oublie tout, plus rien à faire du tout ».

© Zidrou/Lafebre/Sapin/Pena chez Dargaud

Il faut parfois laisser faire le hasard, les quiproquos et l’imprévu pour passer autrement son évasion, et qu’elle serve à enrichir notre âme, notre façon d’être au monde et à ses habitants. L’air de rien, sous prétexte d’amusement et de comédie, Zidrou et Lafebre font oeuvre utile et intelligente, profonde. Deux ans après le cinquième album, le temps de laisser Jordi accomplir sa pièce maîtresse, Malgré tout, on se rend compte à quel point cette jolie famille, pleine d’amour et de caractères, nous avait manqué.

© Zidrou/Lafebre

Titre : Les beaux étés

Tome : 6 – Les genêts (1970)

Scénario : Zidrou

Dessin : Jordi Lafebre

Couleurs : Jordi Lafebre, Clémence Sapin et Mado Peña

Genre : Chronique familiale, Humour, Feel Good

Éditeur : Dargaud

Nbre de pages : 56

Prix : 14,5€

Date de sortie : le 18/06/2021

Extraits :

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