Course contre la mort à « cent à l’heure » : Satan était un ange de Karine Giebel

C’est un vrai suspense, une course après le temps, après la vie. Une fuite en avant pour échapper au malheur, pour échapper à la mort. C’est la rencontre de deux hommes que tout oppose et qui pourtant s’attendaient sans le savoir. L’un n’a jamais eu de fils, l’autre a fait trop tôt le deuil d’un père violent. Entre ces deux-là, ce sera à la vie à la mort… qui guette sa proie et ne lui laissera pas longtemps à attendre. Je ne suis pas certaine que ce soit un « thriller » mais c’est excellent !

« Deux trajectoires, deux lignes de fuite.

Hier encore François était quelqu’un. Un homme qu’on regardait avec admiration, avec envie. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un fugitif tentant d’échapper à son assassin. Qui le rattrapera, où qu’il aille. Quoi qu’il fasse. Paul regarde derrière lui ; il voit la cohorte des victimes qui hurlent vengeance. Il paye le prix de ses fautes. L’échéance approche… Dans la même voiture, sur une même route, deux hommes que tout semble opposer, et qui pourtant fuient ensemble leur destin différent. Rouler droit devant. Faire ce qu’ils n’ont jamais fait. Puisque l’horizon est bouché, autant tenter une dernière percée. Flamboyante. »

François a 47 ans, il habite Lille, il est avocat d’affaires. Et cette après-midi, en sortant d’un rendez-vous qui l’a bouleversé, il est monté dans sa voiture et roule depuis sans s’arrêter. Il n’a pas prévenu Florence, sa compagne, il n’est pas repassé chez lui pour faire une valise. Il a mis le contact, pris l’autoroute en direction du sud. Il a besoin de mettre le plus de distance entre lui et cette ville. Il a besoin de respirer, de prendre du recul. Il a besoin de voir la Méditerranée.

C’est un peu après Lyon, par une soirée très froide et diluvienne de l’automne que François prend Paul en stop. Il le voit sur le bord de la route, dehors, c’est le déluge. De toute façon, il n’a rien à perdre et sa BMW est suffisamment grande pour deux. Et puis il est fatigué. À peine ont-ils fait connaissance que François laisse le volant à Paul. Mais il ne sait de rien de lui !

Paul a 19 ans et il ne cesse de regarder dans le rétroviseur. Il vérifie sans cesse si on ne le suit pas. Et, comme une évidence, les deux hommes vont se trouver. Comme deux amis, comme un père qui n’a jamais eu d’enfant et un fils qui a toujours eu honte de son père. Un fils qui, peu à peu, va se livrer, va se raconter. Et les yeux d’ange de ce jeune homme pèsent peu de choses face à son histoire de violence.

Ensemble, ils vont fuir. Une course contre la montre, contre la mort. François ne cesse de fuir ce qui ne manque jamais de le rattraper et Paul ne peut totalement se défaire de ce passé si encombrant. Mais ils ne sont plus seuls, ils sont plus forts, ils sont ensemble.

C’est avant tout un récit d’humanité, qui se fait dans l’urgence de cette route qui défile… De ce périple qui unit pour toujours ces deux hommes qui n’auraient jamais du se rencontrer. Une course contre la montre, une course contre la mort, on course contre le passé…

Totalement addictif, haletant… Prenez garde à la nuit blanche parce que les chapitres sont courts et le page-turner implacable. 

Chroniqué sur Branchés Culture de la même auteure :

Toutes blessent la dernière tue : bouleversante, Karine Giebel raconte Tama, esclave des temps modernes.

Auteure : Karine Giebel

Titre : Satan était un ange

Editions : Pocket

Sorti en novembre 2015

Nbre de pages : 380 pages

Prix : 7,60 €

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