Quel que soit notre âge, tous comme des gosses devant les aventures sud-africaines et rugissantes de Lulu et Nelson
Le fabuleux périple de Lulu et Nelson, libres comme l’air mais encadrés par Charlotte Girard, Jean-Marie Omont et Aurélie Neyret, continue de plus belle. Désormais perdus en pleine savane, avec un univers sauvage à des kilomètres à la ronde, Lulu et Nelson vont s’aventurer dans le royaume des lions. Et, à leur côté, apprendre à nouveau plein de choses. Sur la nature humaine, aussi.
Résumé de l’éditeur : À leur arrivée en Afrique du sud, Lulu et son père ont été malmenés : ce dernier s’est fait arrêter pour avoir tenté de défendre un jeune garçon noir, Nelson. Dans l’attente de sa libération et grâce à l’aide de ce nouvel ami, Lulu a trouvé refuge dans la ferme de Mary, une femme militante. Lulu et Nelson sont désormais sur les traces des lions du bush, sans se douter du danger qui les guette…
Sauvage, sauvage, on a vite fait d’apprendre que les animaux le sont alors que l’homme, lui, est distingué et bienfaiteur. Elle est bien belle, l’imagerie d’Épinal, mais elle ne correspond pas à la réalité. Lulu, du haut de sa dizaine d’années, en sait quelque chose. Son père est toujours emprisonné pour avoir manifesté pour une cause qu’il pensait juste. Heureusement, elle sait sur qui compter et a trouvé refuge auprès de chouettes personnes, comme Mary qui entretient avec énergie, passion et valeurs sa ferme du bonheur.
Un paysage insouciant, mais dans lequel un riche industriel aimerait bien abattre ses cartes et trouver l’eau qui lui manque dans ce désert. Alors, de gré ou de force, Hendrick entend bien assombrir les rêves de Mary et la faire abandonner ses terres, sacrifier la nature un peu plus. Pour y parvenir, de manière peu galante, il se pourrait bien que Lulu soit la pièce maîtresse d’une machination, à son insu, forcément, et par le biais d’un espion auquel le mafieux laisse peu le choix.
À la lecture de ce deuxième tome, même les adultes sont comme des gosses. Et, pour cause, aujourd’hui, on va voir les lions, aussi dangereux que laissant rêveurs. D’ailleurs, pour les approcher, il faudra s’employer à trouver la bonne méthode, qui ne risque pas de vous coûter la vie. Lulu et Nelson, une fois n’est pas coutume, auront bien besoin d’un plus grand pour apprivoiser ces félins.
Avec plein de bons sentiments, des belles relations qui lient les êtres qu’ils soient ou non d’une même espèce, mais sans faire l’économie des problèmes que peut causer l’ambition humaine sur le biotope, le trio d’auteurs nous plonge dans ce décor incroyable, rendu tant par la vitalité et la spontanéité d’Aurélie Neyret que par les couleurs qui, à tout moment de la journée, n’en finissent plus de baigner et de développer l’intensité de ce conte moderne et terrien. Entre les bons sentiments et les aversions, cette épopée reste un sans-faute, nous en met plein les yeux tout en développant la réflexion autour du sort qu’on fait à notre bonne vieille Terre et à ceux qui s’efforcent de la rendre meilleure, même avec des petits riens. Ça commence par une étincelle dans un regard passionné. Et, celle-là, de nombreux héros de cette histoire qui ne fait que commencer en sont les dépositaires.