Angel. Retenez bien ce nom, il est vrai pas inédit, car nous pourrions bien avoir en face de nous la naissance d’un grand enquêteur surnaturel. En tout cas, dans cette nouvelle série de Christophe Bec, Claudio Montalbano se révèle et réveille une menace d’outre-tombe qui frappe et refrappe jusqu’à ce que vengeance soit assouvie. Quitte à vampiriser un village.

Résumé de l’éditeur : Angel Cimarron, journaliste d’investigation, se rend à Bräncvastel, petite ville des Carpates, afin de finir son prochain ouvrage sur la corruption des pays de l’Est. D’étranges phénomènes s’y produisent, visant la famille des Popescu, qui dirige la ville d’une main de fer. Une présence hante également les ruines du château voisin, un sanctuaire ayant autrefois appartenu à une secte d’hérétiques.

À Bräncvastel, entre les gouttes et dans la gadoue, Angel Cimarron pensait être bien tranquille, à l’abri des représailles que son livre à paraître pourrait lui occasionner. Le calme local ne pourra que l’aider à relire les bonnes feuilles de cette enquête qui risque de faire des vagues puisqu’elle s’intéresse à la corruption dans les pays de l’Est. Tellement d’actualité.

Sauf que l’actualité repose aussi parfois sur des actes du passé. Et dans cette petite ville, il y a de quoi faire, en sursis dans l’ombre d’un château dont le rafraîchissement n’a pas abouti. En restent des échafaudages semblant immortels, comme autour du palais de justice de Bruxelles. De quoi stabiliser un fort dont les entrailles ne demandent qu’à déstabiliser la ville dont une petite famille puissante contrôle quasiment tout, de la mairie à l’hôtel en passant par un garage automobile et les troupeaux. Oh, chacun a son caractère, mais ils ne sont pas méchants et une fois qu’ils ont reniflé Angle, ils l’accueillent sans sourciller.

Mais ce petit monde semble en sursis, tous tour à tour pris pour cible d’actes malveillants, ne causant pas uniquement que des dégâts matériels. Trop violent que pour être la conséquence de la main humaine ? Le sang coule et réveille le souvenir d’une légende d’antan, mais cruellement intemporelle : la lutte pour asseoir une religion, une croyance, et réduire à néant, quitte à tuer, les « concurrentes ».

Angel mène l’enquête et Christophe Bec, Claudio Montalbano et Hugo Facio font un excellent boulot pour tremper nos yeux de cette ambiance inondée et dantesque. Démoniaque. Le rythme s’installe, incisif, sans temps mort, tandis que les rebondissements ne surprennent pas que notre enquêteur mystérieux. Des torrents de violence, dans une ambiance noire de noire.

Pourtant, deux choses nous retiennent. Le fait qu’il est quasiment obligatoire d’avoir lu la quatrième de couverture pour avoir des clés de compréhension de ce qu’il se passe, notamment dans les flashbacks de ce premier tome. Puis, le dessin de Claudio Montalbano semble parfois faire trop arrêt sur image, statique et se privant du dynamisme et des expressions qui paraissent jusque-là forcées, ne pas couler de source. Pourtant, tout tient diablement la route et entraîne définitivement ce début de série (c’est un diptyque mais peut-être pourrait-on attendre d’autres aventures d’Angel ?) loin de la série B qu’on redoutait.

Et les tomes 2 et 3 sont bien avancés, donc on peut espérer des parutions rapprochées:
Série : Angel
Tome : 1 – Le sanctuaire des hérétiques (1re partie)
Scénario : Christophe Bec
Dessin : Claudio Montalbano
Couleurs : Hugo Facio
Illustration de couverture : Yvan Villeneuve
Genre : Enquête, Horreur, Mystère
Éditeur : Soleil
Nbre de pages : 48
Prix : 14,50€
Date de sortie : le 02/09/2020
Extraits :
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