Après quelques années dans le monde des récits complets très réussis, Franck Biancarelli retrouve le monde des séries. C’est bien accompagné qu’il donne vie à son héroïne de polar, Karmela Krimm, puisque Lewis Trondheim l’embarque dans un monde soupçonneux qu’il avait déjà exploré avec Maggy Garrison. Karmela Krimm, une détective privée à qui on ne la fait pas, expérimentée mais fraîche à la fois.
Résumé de l’éditeur : Karmela Krimm était la jeune inspectrice la plus prometteuse de la police de Marseille. Mais elle a un jour accepté de porter le chapeau pour une opération qui a mal tourné. Karmela a perdu sa place et s’est reconvertie comme détective privée. Elle a aussi perdu ses idéaux. Mais dans les eaux troubles où elle navigue désormais, les idéaux sont un luxe dangereux.
Un mafieux propriétaire du célèbre club de foot qu’est l’OM, ça ne s’invente pas. Pour le reste, Trondheim et Biancarelli (duo formé, avec Emmanuel Guibert en bonus, sur le sixième tome d’Infinity 8) mènent bien leur barque dans cette ville pavée de mauvaises intentions, mais à la riche multiculturalité, pour le pire et le meilleur. Le mafieux est mort, pas de causes naturelles, et sa veuve pas si éplorée engage Karmela Krimm pour faire la lumière sur cette drôle d’histoire.

Drôle car le coup fatal peut être venu de près ou de loin et qu’il y a dans ce panier de crabes des petits et gros poissons à filer. Karmela a du métier, celui d’une flic qui, dans des circonstances dramatiques, a choisi de se mettre en retrait de l’uniforme tout en gardant le contact avec le terrain. Elle, elle n’a pas le bras long mais elle a une série de liens diversifiés entre les différents décors sociaux de cette ville-monde.

Puis, Karmela reçoit de l’aide. Il y a, d’abord, sa petite filleule, Manon, qui, contre le gré de sa mère avec qui Karmela s’est fritée, véhicule son vélo partout où notre enquêtrice se rend, et ça peut être chaud. Puis, il y a ce gorille, Tadj, dont on a offert les services à l’héroïne pour s’assurer qu’elle puisse aller jusqu’au bout de sa mission.



Les rebondissements ne manquent pas dans ce début de série qui fait la part belle à l’enquête unitaire tout en laissant entrevoir un fil rouge qui nous emmènera à la découverte du drame qui a conduit Karmela sur cette voie. Trondheim et Biancarelli ont fait du bon boulot pour rendre cette aventure palpitante et cette héroïne fraîche et de caractère.


Le dessinateur retrouve un style moins lâché et aérien que dans ses précédents romans graphiques compensant par un côté plus nerveux et orienté vers l’action, pour porter de belle et dynamique manière cette enquête originale et de tous les dangers. Les couleurs de Walter sont d’emblée tranchées et assumées pour transporter un peu plus le lecteur dans cette drôle mais fascinante ville qu’est Marseille.

Alors que le deuxième tome est bel et bien sur le métier, sachez encore que ce premier album fait l’objet d’un tirage de luxe aux Éditions Black and White.
Au menu : l’intégralité de l’album en version bichromie; 12 pages de cahier graphique dont 8 en couleurs, reprenant des recherches, croquis et illustrations diverses; ex-libris inédits et une couverture réalisée pour cette édition par Franck Biancarelli.
Série : Karmela Krimm
Tome : 1 – Ramdam Blues
Scénario : Lewis Trondheim
Dessin : Franck Biancarelli
Couleurs : Walter
Genre : Policier
Éditeur : Le Lombard
Nbre de pages : 48
Prix : 12,45€
Date de sortie : le 25/09/2020
Extraits :