La dame de Reykjavik est le premier tome de la saga du même nom de Ragnar Jonasson. Je vous ai parlé du second – L’île au secret -, la semaine dernière. Et, honnêtement, j’aurais été plus inspirée de les lire dans l’ordre. Même si ce premier tome se déroule 20 ans après le second, toutes les clefs du personnage d’Hulda y sont données. Elles rendent la lecture plus savoureuse, plus humaine. Puis, soyons aussi réaliste, il est très bien ficelé. Les digressions incompréhensibles que je reprochais à l’île au secret sont absentes ici. L’histoire est uniforme dans le temps, Hulda très attachante et la fin originale. À découvrir.
« Hulda a tout donné à sa carrière. Mais en faisant toujours cavalier seul. Elle a beau être une des meilleures enquêtrices du poste de police de Reykjavik, à soixante-quatre ans, sa direction la pousse vers la sortie. La perspective de la retraite l’affole. Tout ce temps et cette solitude s’offrent à elle, c’est la porte ouverte aux vieux démons et aux secrets tragiques qu’elle refoule depuis toujours. Et ses échappées dans la magnificence des paysages islandais, pour respirer à plein poumons la sauvagerie de son île, ne suffiront plus cette fois.
Alors, comme une dernière faveur, elle demande à son patron de rouvrir une affaire non résolue. Elle n’a que quinze jours devant elle. Mais l’enquête sur la mort d’Elena, une jeune russe demandeuse d’asile, va s’avérer bien plus complexe et risquée que prévu. Hulda a-t-elle vraiment pesé tous les risques? »
Hulda nous fait découvrir son île avec la passion des naturalistes. On sent à travers le récit l’amour de Ragnar Jonasson pour les montagnes qui l’entourent. Et quand on comprend la puissance de la nature dans ce nord pas si lointain, on ne peut que rêver s’y rendre.
Et puis la littérature policière nordique, ce n’est pas la même que celle française ou l’américaine. Il y a un style, une patte. Une rudesse peut-être. Comme si on ne s’encombrait pas des choses inutiles, y compris dans l’écriture. Comme si les émotions étaient lissées, intériorisées. On ne se répand pas, on n’étale pas ses sentiments, on ne joue pas les pleureuses en public.
Alors, cette Dame de Reykjavik est intéressante pour plusieurs raisons : découvrir une écriture du Nord, parcourir l’Islande depuis le fond de son canapé, faire la connaissance de Hulda et découvrir une partie des clefs des sentiments qui l’animent et enquêter à ses côtés, la montre en main, pour découvrir ce qu’il est arrivé à Eléna. Aussi; une fin de roman comme ça, surtout pour un premier tome, on en lit rarement. Et c’est culotté de la part de l’auteur. Alors rien que pour ça, je dis chapeau !
Un roman à découvrir.
Titre : La dame de Reykjavik
Editions de la Martinière
Sorti le 7 mars 2019
Nbre de pages : 261 pages
Prix : 21 €
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