Nos séparations qui sonnent comme des retrouvailles éternelles avec David Foenkinos

C’est une promesse que de lire ce roman. Une promesse faite à moi-même de découvrir, mois après mois, le travail et les écrits de David Foenkinos. Parce qu’il m’enchante à chaque lecture, parce qu’il me dépose sur une plume et souffle la vie qu’il écrit. C’est un poète, un auteur qui vous rend meilleur. Un moment à part, un moment choyé, choisi. Nos séparations, c’est tout cela à la fois et bien plus. C’est la promesse d’une vie heureuse, qui ne l’est pas forcément, qui ne l’est pas tout le temps. C’est la promesse d’un avenir meilleur vers lequel Fritz et Alice se dirigent en faisant comme ils peuvent. Magnifique.

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«Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d’autres prénoms dans d’autres pénombres, mais c’est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité.» Alice et Fritz s’aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d’enfance, deux Polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr.

Ouvrir ce roman c’est démarrer une parenthèse de 30 ans sur la vie de Fritz et Alice. Tous jeunes, ils se rencontrent. Et par dessus les rires de leurs amis, leurs yeux se séduisent. Un geste, une allure, une inclinaison de tête et ils ne se quittent plus. Oui mais Fritz se cherche encore. Pas de boulot, des études qu’il commence pour mieux rebondir sur d’autres, des parents soixante-huitards, vagabonds et absents… Et Alice, la douce et jolie professeur d’Allemand issue d’une famille bourgeoise, qui mange tous les dimanches chez ses parents sans même oser parler de Fritz, l’homme qui fait bientôt partie de sa vie depuis un an.

C’est surtout toute la douceurs et l’ennui de la vie à deux que relate Foenkinos. Tous les efforts, les éclats de rire, les colères et les disputes de l’amour. Cette histoire est celle de Fritz et d’Alice mais cela pourrait tout aussi bien être celle de deux inconnus ou la vôtre. Elle est universelle par sa simplicité, sa bêtise aussi.

Alice et Fritz se séparent pour mieux se retrouver…

Et puis un jour, Fritz trouve du boulot et Alice souhaite le présenter à sa famille, un dimanche lors du repas auquel il peut désormais se joindre. Mais la vie n’apporte pas toujours ce qu’on attend d’elle. Mais peut-être aussi que notre héros n’est pas à la hauteur de sa vie, de ses choix, de ses envies. Alice et Fritz se séparent à nouveau.

Et la vie se déroule ainsi, de séparations en retrouvailles. Chacun construit sa vie, ensemble, séparément, à vous de découvrir ce que l’auteur a choisi de vous offrir. Les parcours de vie sont souvent surprenants. D’auteur – correcteur chez Larousse – , Fritz se rêve vendeur de cravates. Colorée, se nouant autour du cou de sa « victime » consentante, elle est l’attribut de l’homme, de sa masculinité. Bref, Fritz se rêve d’autre chose, d’un ailleurs.

Parsemée de définitions du dictionnaire, la vie de Fritz avance. Mêlée de rires et de joies, de bons et de mauvais choix.

Ce livre c’est une petite douceur, un chocolat qui fond doucement et vous réchauffe le cœur. C’est dans la simplicité de la vie qu’il s’écrit et s’inscrit. Alors, un petit conseil, offrez vous cette parenthèse qualitative avec Fritz et Alice et sans feu d’artifice, vous serez le bonheur.

BONHEUR :

Chance, état de pleine satisfaction »

Un joli moment, un joli roman. Un David Foenkinos qui murmure et qui rassure. Le bonheur est aussi dans nos vies, il suffit de s’y pencher d’un peu plus près pour mieux le voir.

Un roman qui réchauffe, qui enveloppe, qui allège. Un roman tout doux.

Auteur : David Foenkinos

Titre : Nos séparations

Editions : Folio (Gallimard)

Sorti en 2009 (2008)

219 pages

Prix : 7,40 €

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