L’étymologie avec Pico Bogue ? Ce n’est pas un cours, c’est un jeu, c’est la vie !
Mal m’en a pris, je n’avais jamais pris la peine de rencontrer ce charmant petit bonhomme qu’est Pico Bogue. Et ses amis sont tout aussi sympathiques (dont Ana Ana qui elle aussi à sa série-titre sous forme de bandes dessinées au format à l’italienne). À la faveur d’un cours particulier, certainement pas lourdingue, et prenant pour cibles toutes les étymologies possibles et imaginables, l’erreur est enfin réparée. Force est de constater que le héros de Dominique Roques et Alexis Dormal a beaucoup à nous apporter. Qu’on soit petit ou grand.
Résumé de l’éditeur : Férus d’étymologie, Dominique Roques et Alexis Dormal s’emparent des origines les plus surprenantes et étonnantes des mots pour les expliquer à travers leur personnage fétiche, Pico Bogue. En une page et un gag, chaque mot voit ainsi ses racines ou origines détaillées, le tout en riant ou souriant. Incontournable pour tous les curieux de la langue, enfants ou adultes.
« Rosa rosa rosam, Rosae rosae rosa, Rosae rosae rosas, Rosarum rosis rosis ». Si Brel est indémodable, sans doute est-il un peu austère de le faire écouter aux jeunes pousses qui voudraient apprendre les mots d’aujourd’hui hérités des mots d’hier. À la tête de quatorze tomes d’Ana Ana et de onze autres de Pico Bogues, Dominique Roques et Alexis Dormal ont décidé de mêler un peu plus leur art au savoir. Dans des petits bouquins touffus qui, à terme, donneront aux bibliothèques une petite encyclopédie d’étymologies en plusieurs parties. Une jolie pierre à l’édifice, constituée de tendresse, d’impétuosité enfantine, d’imagination et, forcément, de bons mots.
C’est ainsi le deuxième tome, allant de « confondre » à « esquinter » (Pico, qui aime se dégager de l’entrave, plutôt souple, de ses créateurs, a tout de même tenu à y ajouter « zizi » au prix d’un suspense intenable) que le duo Roques-Dormal nous livre sur 150 planches sans Wikipedia ni dictionnaire intelligent. Pourtant, de l’intelligence, il y en a beaucoup dans les échanges verbaux et juteux de leurs héros. Mais aussi dans la manière utilisée pour amener les choses, les définitions, les comparaisons et les expressions, le savoir tout simplement. La passion, aussi, de creuser les phrases, d’y mettre de notre identité et de la richesse de la langue française (qui n’emprunte pas ses racines uniquement à la culture gréco-romaine). Pour faire mouche à tous les coups, à toutes les cases.
Forcément bavards mais pas baveux de vouloir trop en dire, les deux auteurs ont le don de l’universalité et de l’exactitude. Sans pouvoir faire oeuvre d’exhaustivité, Roques et Dormal font toujours les bons choix, ceux qui percutent et favorisent l’imaginaire. Avec cette poésie infinie qui part des mots et inspire le dessin, les couleurs. Et l’impression qu’on ne sera jamais lassé de ce petit monde savoureux et inspirant.
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