Un pourfendeur de démon seul est déjà redoutable mais accompagné de l’amour démoniaque de sa soeur, il deviendra invincible. La preuve dans le tome 1 de Demon Slayer.
Résumé de l’éditeur : Le Japon, au début du XXe siècle. Tanjiro, un jeune marchand de charbon, mène une vie paisible jusqu’au jour funeste où il découvre que son village a été décimé. Sa jeune soeur, Nezuko, est la seule survivante. Mais, depuis cette effroyable tragédie, elle semble possédée…Afin de sauver sa soeur et de venger sa famille, Tanjiro entame une longue quête, dans les pas des mystérieux pourfendeurs de démons!
Tanjiro, garçon généreux et serviable, veille sur sa famille depuis le décès de son père. Menant une vie paisible au sein de la montagne, il fait vivre sa famille en vendant du charbon et on proposant son aide aux autres membres de sa communauté. Restant trop tard au village pour rejoindre sa maison avant la tombée de la nuit, celle-ci se fait attaquer par un « démon ». Toute la famille meurt sauf sa demi-soeur Nezuko. Celle-ci semble être la coupable de se carnage. Tanjiro, comprenant que sa soeur n’a rien avoir dans ces meurtres et la sauvant de justesse du sabre impitoyable d’un pourfendeur de démon, entame un entrainement afin d’en devenir un. Va-t-il venger sa famille et trouver un moyen de lever la malédiction de sa soeur? Qui sont réellement ces « Démons »? Comment Nezuko parvient-elle à survivre sans se nourrir de chair humaine? Va-t-il parvenir à devenir assez fort que pour devenir un Demon Slayer?
On doit se shonen nekketsu à Koyoharu Gotouge. Cette jeune trentenaire publie son manga depuis 2016 au sein du magazine « Shônen Jump » sous le nom de « Kimetsu no Yaiba ». 16 tomes sont déjà sorti et la série n’est toujours pas finie. Après quelques problèmes de nom et une sortie en animé fort remarqué, les Editions Panini nous le livrent enfin sous le nom de « Demon Slayer ».
La qualité du dessin est indéniable. Il est constant et la trame est très bien exploitée. Le découpage des planches est rigoureux et met du rythme dans la lecture. Le fait de se retrouver dans le Japon féodal permet une ambiance particulière. Grâce à la mise en scène de cette époque, l’auteur peut planter un décor mystique et noir qui augmente le qualité du scénario. Les visages montrent bien les émotions véhiculées par le texte. L’esthétique de l’ensemble du manga est parfaite, que ce soit par le soin apporté aux tenues, sur les bâtiments ou sur la variété des décors extérieurs. Les techniques de combat aux sabres sont plus que probantes et c’est un plaisir de les voir exécutées avec une certaine grâce.
Un héros, seul survivant avec sa soeur, affronte l’obscure pour se venger et trouver un remède à sa soeur. Le scénario est assez classique, me direz-vous, c’est vrai mais il tient bien la route. Et pour ça, il peut s’appuyer sur une ambiance noir et envoûtante. Le fait de faire évoluer nos personnages à l’époque féodale, permet de développer tout son folklore et sa mythologie. Ces mythes viennent enrichirent l’histoire mais, attention, nous ne sommes pas dans un conte pour enfants. Le sang et les corps démembrés pullulent. Les différents caractères des protagonistes sont un peu stéréotypés mais ne nuisent pas au shonen. Ce qui est plaisant aussi, c’est la vitesse de l’entrainement de Tanjiro, le scénariste ne s’attarde pas sur les détails qui pourraient tirer en longueur et avance à fond dans son aventure. Les combats semblent un peu court et on aimerait qu’ils durent un peu plus longtemps. L’hémoglobine est bien présente mais les remords de certains démons et la compassion de Tanjiro pour ces « monstres » en font une oeuvre complexe et parfois touchante.
Ce fut une belle découverte, je trouve qu’il s’y dégage une certaine fraîcheur qui fait du bien sur ce type de manga. La mangaka a su tirer le meilleur du Japon féodal et de la modernité du découpage des planches. En créant son univers, elle a pu transcender ce simple shonen en une oeuvre qui pourrait durer dans le temps (je l’espère). La noirceur qu’elle fait passer dans son histoire provoque parfois un sentiments de dégoûts pour les vampires. Elle permet aussi de faire osciller son manga entre un shonen nekketsu et un seinen. Malgré une sortie chaotique, ce manga parvient à se developper et va vite acquérir ses lettres de noblesse. Les Editions Panini ont bien fait de développer ce projet. La qualité d’impression est irréprochable et le travail sur les couleurs de la jaquette est très appréciable.
Titre: Demon Slayer
Tome: 1
Scénario et Dessin: Koyoharu Gotouge
Traduction: Arnaud Takahashi
Genre: Shonen nekketsu/fantastique/samouraï
Éditeur: Panini
Nbre de pages: 192
Prix: 6,99€
Date de sortie: 18 septembre 2019