Trois Cafés Gourmands, pour la première fois en Belgique : « Le travail est désormais de prouver que nous ne sommes pas le groupe d’une seule chanson »

Ils sont les derniers à nous avoir donné des nouvelles de Jacques Chirac, qui n’était pas très en forme et ne sortait plus de chez lui. « Patrick Sébastien, lui, va très bien ». Aux dernières Solidarités, les Trois Cafés Gourmands sont venus de Corrèze pour fouler la scène, la plus grande, de la citadelle de Namur. Une première en Belgique qui plus est. Très tôt, le samedi, l’esplanade s’est nourrie de milliers de personnes devant eux, ce groupe sorti de nulle part et qui chantait sa Corrèze. Durant ce concert, les grands sont redevenus gosses et les enfants le sont restés, dans la joie et les bons sentiments. Quand, en dernière chanson, le groupe a interprété son hymne À nos souvenirs, on a juré que la foule se dédoublait, dansant comme jamais. Alors qu’ils reviendront en novembre à La Madeleine et qu’ils sortent au cinéma ces 4, 5 et 6 octobre, cela valait bien une interview de Mylène, Jérémy et Sébastien, sous forme de conférence de presse devant un panel de journalistes. Et en belge dans le texte.

« C’est à nous de nous adapter. »

On peut commencer par ça. Je pense que jamais vous n’auriez imaginé que vos chansons évoquant la Corrèze arriveraient en Belgique et seraient attendues, si ? À Namur, où quasi-personne ne sait situer la Corrèze à moins d’y avoir déjà passé des vacances.

Sébastien : Ah, si si, l’objectif, dès 2012, c’était la Belgique. (rires)

Mylène : Ça fait partie des jolies surprises et des privilèges de pouvoir sortir de nos frontières, depuis l’année dernière, depuis qu’on a signé en maison de disques, en fait. Les radios aident bien.

Jérémy : Les journalistes pas trop. (rires)

D’où vient votre nom de groupe ?

Mylène : Depuis que nous sommes adolescents, voire préado, nous jouons ensemble. À l’époque, nous faisions des reprises de chansons françaises. Au moment où nous sommes entrés aux études, on nous a dit qu’il serait bien de choisir un nom de groupe. Parce que jusque-là, ceux qui étaient intéressés allaient trouver nos parents pour leur demander : « c’est où que vos petits jouent, ce soir ? » Nous n’arrivions pas à nous mettre d’accord jusqu’au jour où un proche nous a soufflé « Cafés gourmands ». Pour une fois, ça, c’était une idée originale. Nous voulions avoir le dernier mot. Nous étions trois, ça a donné « Trois cafés gourmands ». Il n’y a pas d’histoire folle derrière ce nom. Mais ça sonnait différent.

Jérémy: Puis, maintenant, nous pouvons appeler notre public : « Les gourmands et les gourmandes ». c’est mignon.

Et vous, vous êtes gourmands ?

Mylène : Ça ne se voit pas ? (éclat de rire)

Jérémy : Joker.

Sébastien : Super ta question !

C’est votre première en Belgique ?

Les trois en choeur : Ah oui!

Qu’est-ce que ça fait ?

Jérémy: À Namur, sur la grande scène en plus.

Mylène : À la fin, j’avoue, sur À nos souvenirs, j’avais des larmes. Il y a quelque chose de très particulier. Quand on traverse la frontière, qu’on se retrouve dans un autre pays et qu’on voit la ferveur qu’il peut y avoir. En plus, nous nous sommes dit que nous passions à 14h30…

Jérémy : Qu’il va faire chaud…

Mylène : Que les radios ont commencé beaucoup plus tard qu’en France à diffuser notre chanson… Nous nous somme dit que nous étions moins attendus. Ouvrir un festival, en plus, c’est compliqué. Quand nous avons vu que les gens étaient là. Le public belge, c’est génialissime.

Jérémy : Bon, on le savait. Quand on voit des groupes comme Indochine qui, systématiquement, enregistre leurs lives à Bruxelles. Ça donne un indicateur. Tout le temps, c’est en Belgique. Le message est passé.

Sébastien: La question, on vous la retourne, pourquoi le public belge est-il meilleur que les Français ?

Mylène : En France, nous avons des régions avec des ferveurs particulières. Nous, c’est vers le Lyonnais, St Étienne… En Bretagne, aussi. Mais elle a une culture musicale, avec beaucoup de concerts, de festivals. Les gens ont l’habitude d’aller en voir. Et qui sont très participatifs.

Sébastien : C’est vrai, du coup, que la Belgique, c’était moins bien.

Mylène : Non, c’est particulier. Ce concert fait désormais partie de notre top 5, en tout cas.

Le choix de l’horaire, c’est vous ?

Sébastien : Non, on ne choisit plus rien, nous. On nous met dans un bus. Roulez.

Mylène : Certains voulaient nous mettre un peu plus tard, en soirée. Au final, ils se sont dits qu’on ne nous connaissait pas encore assez. Ça s’est bien passé, finalement.

Sébastien : J’ai perdu trois kilos !

Mylène : Ce fut dur, la chaleur.

C’est générationnel, aussi. Des petits qui entraînent leurs parents mais aussi leurs grands-parents. Et tous chantent.

Mylène : Nous sommes super-chanceux, ce n’était pas fait exprès. C’est ce qui crée les moments particuliers de nos concerts, ce mélange absolu, très éclectique. Du coup, il y a toujours une très bonne ambiance.

Jérémy : De là à l’expliquer…

Mylène : On n’a pas la recette.

Jérémy : Notre musique, nous ne savons pas pourquoi elle plaît autant aux enfants mais ça la propage. Tout le monde sait que les enfants décident.

Mylène : On commence à fréquenter pas mal d’artistes. Nous venons de la scène, c’est bien plus tard que le processus s’est enclenché, que nous sommes rentrés en studio pour créer une petite maquette. Parce que le public était preneur de retrouver nos chansons. Nous avons fait le processus à l’envers. C’est le public qui a fait que, un jour, les maisons de disques s’intéressent à nous. Et pas l’inverse. Nous n’avons jamais démarché, jamais envoyé de maquette.

D’ailleurs, À nos souvenirs, c’est déjà une vieille chanson. Quand est-elle sortie pour la première fois ?

Mylène : Écrite en 2012, chantée pour la première fois à un baptême… La famille présente nous a redemandé de la faire en live.

Jérémy : Dans les lycées et les collèges, certains se sont repassés la vidéo…

C’est ça qui est incroyable. Nous avons l’habitude de success-story avec des chansons formatées pour marcher. Vous, c’est spontané ? Quel a été l’élément déclencheur pour que cette chanson arrive à la radio ?

Mylène : Le bouche-à-oreille.

Sébastien : Avec la recette, nous en ferions 4 ou 5 comme ça. Mais on ne l’a pas.

Jérémy : Il y a plusieurs facteurs. Et c’est difficile à expliquer. Nous, nous commencions à avoir une petite notoriété. Comme Sébastien le disait, le bouche-à-oreille a aidé sur les téléphones dans les lycées de Corrèze. Des Corréziens se sont expatriés, la chanson avec. C’est parti un peu dans le Sud-Ouest. C’est là que ça a commencé à exploser. Et nous l’avons mise sur Youtube. Plein de petites choses, petit à petit, qui font qu’au bout du compte des commerciaux de maisons de disques nous ont repéré. Nous faisions des dépôts-ventes dans des Cultura, et ils se sont rendus compte que nous vendions plus de disques que des artistes confirmés dans notre secteur. Ils ont repéré le phénomène, et nous ont fait exploser. Nous avons signé l’année dernière.

Le succès vous est-il tombé dessus ou y étiez-vous préparés ?

Mylène : Bien sûr, des choses différentes arrivent mais comme nous étions tout le temps dedans. Nous travaillons tous les jours. Nous n’avons plus de vie personnel.

Jérémy : Très peu.

Mylène : Mais une chose en amène une autre. Nous sommes obligés d’apprendre le métier sur le tas, sans s’en rendre compte. Alors, aujourd’hui, l’émotion de tout à l’heure, c’est peut-être de se rendre compte qu’en Belgique les gens connaissent les paroles que nous ne chantions, il y a quatre ans, que pour un public corrézien ou limousin. Nous nous rendons un peu plus compte que les choses ont évolué, mais ça n’a pas diamétralement changé nos vies. Nous habitons au même endroit, nous restons corréziens et nous enregistrons avec la même personne, celle qui, au début, nous a aidés. Nous restons fidèles à ces personnes. À celui qui nous fait nos arrangements, aussi.

Quelles sont vos références musicales ?

Mylène : Là, nous ne sommes pas d’accord.

Sébastien : Tu ne vas pas pouvoir t’y retrouver !

Jérémy: En commun, nous aimons la variété française. Mais après, ça se disperse.

Sébastien : Par contre, dès le départ, nous savions que nous chanterions en français. Nous ne savons pas chanter dans une autre langue de toute façon. C’est le seul truc qui nous rapproche. Quand l’un met sa musique, on lui dit : « mais c’est quoi ton truc ? »

Jérémy : Sébastien, lui, ce sont les 3B.

Sébastien : Brel, Barbara, Brassens. Mais aussi Raphaël, Eicher…

Mylène : Stevie Wonder, Otis Reding…

Jérémy : Très variété française, en effet.

Mylène : Mais oui, beaucoup. Cabrel, je l’aime.

Jérémy : … à en mourir.

Mylène : Zazie, je l’aime un point c’est tout, un point c’est ça, et puis c’est tout. Et c’est comme ça. Et toi ?

Jérémy : Des groupes un peu moins connus comme Archimède, Boulevard des airs…

Ça se sent ?

Jérémy : Ce n’est pas voulu. Les gens ont fait le parallèle et ça ne nous dérange pas du tout. Parce que nous les avons rencontrés, ils sont très sympathiques. Nous les avons rencontré en off, au moment où ça a décollé pour nous. Ils ont été adorables, et nous ont conseillé. Ils ont un peu bifurqué sur l’électro, tant mieux, ça nous laisse un peu de place.

Avec qui aimeriez-vous collaborer ?

Mylène : Ils sont tous morts.

Jérémy : Excellente réponse. (rires)

Mylène : Nous n’avons jamais parlé de collaboration, peut-être y’en aura-t-il. Mais si on procédait avec nos goûts différents…

Sébastien : Nous sommes déjà trois. Collaborer avec quelqu’un, ça ferait du monde.

Mylène : Il est question de certaines choses.

Mais vous collaborez déjà, c’est Trois cafés gourmands au carré, sur scène, à peu de choses près.

Mylène : Effectivement, sur scène, nous avons cinq musiciens avec nous et toute une équipe.

Jérémy : Ils sont top.

Mylène : Ce ne sont pas les mêmes que sur l’album. D’ailleurs, les arrangements et les instruments ne sont pas les mêmes. Ici, on a rajouté de la clarinette. Sur un spectacle plus long, il y a de l’accordéon. Du violon et du trombone. Nous nous amusons.

Sébastien : Nous ne nous interdisons rien.

Et vous Mylène, un instrument ?

Mylène : Du piano, mais que pour moi.

Sébastien : Moi, de la guitare, mais c’est très rythmique. En studio, ils ne la prennent pas.

Sur Youtube, plein de parodies sont arrivées. Et, notamment, la version de Pierre et Antoine, qui s’appelle « Redonnez-les écrans ». Qu’en pensez-vous ?

Jérémy : C’est très bien. Nous avons du mal à toutes les voir tant il y en a. Ça fleurit, c’est impressionnant. C’est drôle et tant mieux si ça peut apporter quelque chose, sur le fond. Ici, ils disent qu’il faut sortir un peu dehors, reprendre une vraie vie. C’est vrai que des gens sont désormais le nez sur leur écran, et ce n’est pas la vraie vie, ça.

Mylène : La parodie, même si ça peut nous déplaire en tirant sur un trait, il y a quelque chose de plutôt flatteur en elle. On accroche quelque chose quand on est parodié. Après, à partir du moment où nous devenons publics, libre aux caricaturistes de se servir.

Mais, par contre, moi j’en ai vu deux ou trois passer, mais nous ne sommes pas hyper-pertinents par rapport à ça.

Jérémy : La version de Pierre et Antoine, c’est une parodie sans en être une. Ils reprennent la chanson et en changent les paroles pour convaincre leur génération de décrocher des écran.

Mylène : Nous ne sommes pas très bons sur les réseaux sociaux, nous devons l’avouer. Pour des trentenaires, nous sommes même nuls. Vraiment.

Jérémy : Puis, nous n’avons pas forcément envie.

Mylène : Nous ne sommes pas trop à nous prendre en photos.

Sébastien : Nous sommes tellement beaux, pourtant… (rires)

Mylène : Ce n’est pas notre truc. Quand on y met les pieds et que, d’un coup, une image devient publique, on se rend compte qu’il faut se préserver, se mettre à l’abri des réseaux. Sinon ça atteint de trop. Ce n’est pas la vraie vie. La vraie vie, on l’a fait sur scène. C’est ce message que nous voulons véhiculer : venez nous voir sur scène. Vous verrez qui nous sommes.

Comment vivez-vous la célébrité, le harcèlement, les demandes de photos ?

Mylène : Effectivement, j’ai me suis prêtée à des selfies. Effectivement, ça arrive mais c’est quand même limité. Nous ne sommes pas Madonna, nous n’avons pas de paparazzi qui nous suivent à la trace. Ça reste bon enfant.

Jérémy : Il arrive encore qu’on me demande à l’entrée de la scène pourquoi je veux y aller. « C’est pour les artistes… ». Mais justement, j’en suis un.

Sébastien : Nous avons fait le choix de ne pas mettre nos têtes sur l’album. Et nous avons bien fait.

Évidemment, c’est une de vos chansons. Que raconte-t-elle ? Elle parle aux enfants, non ?

Sébastien : Nous devons tout au public, nous l’avons dit. Le but était de dérouter sur les quatre premiers couplets avant de revenir à la raison : on vous doit tout, c’est évident. Les coups de gueule, les larmes… quoi qu’il se passe, il faut passer au-dessus de ça.

Jérémy : Elle a un côté enfantin parce que nous évoquons nos débuts. Nous étions petits quand nous avons commencé. Notre enfance, c’est la musique. Et quand on acquiert un peu de notoriété, c’est bien de se souvenir qu’on a été rien.

À nos souvenirs, ce sont réellement les vôtres ?

Sébastien : Et même tout l’album. C’est peut-être pour ça que les gens s’y retrouvent;

Mylène : Sébastien écrit et compose la majorité des titres. À chaque fois, il y met des bouts de nous. Après, nous nous connaissons de longue date. Depuis tout petit tout petit. Nous avons été à l’école ensemble, pour certains. Nous habitons tous les trois à un pré d’écart, nous avons grandi dans le même petit patelin. Nous nous connaissons quasi par coeur. C’est presque fraternel. Du coup, des mots sont posés sur Jérémy, Sébastien ou moi. Il y a des subtilités. De là à savoir si elles sont perçues. Il y a une raison derrière le fait que certains couplets soient interprétés par l’un ou par l’autre. Maintenant, il va vous falloir écouter… et comprendre.

Sébastien : Pour revenir aux enfants, à la fin d’Évidemment, il y a ces mots: Vivons nos rêves même les plus fous. Soyons fous.

Le fait de vous connaître depuis si longtemps, ça ne rend pas les choses un peu compliquées, parfois ? Et de partir en tournée ?

Mylène : Il y a des avantages et des inconvénients. Nous nous connaissons par coeur. Tout n’est pas beau ni rose, justement à cause de ça. Nous sommes différents, comme nos choix et nos orientations. Il faut donc essayer de temps en temps de trouver des compromis. Et c’est compliqué quand nous sommes trois à avoir le dernier mot. Il faut faire des concessions. Mais la chance qu’on a, c’est que nous nous connaissons. Et quand l’un ne va pas trop bien, on se soutient.

Jérémy : Oui, parce qu’il y a eu des gros coups de mou quand même. Souvent, on aime parler du fait qu’on se dispute mais il y a eu aussi des baisses de moral.

Quand vous étiez petits, vous voyez-vous chanteurs, artistes ?

Jérémy : Avec Sébastien, pas du tout.

Mylène : C’est le truc auquel on ne pense tellement pas quand on est petit. Parce que la maîtresse d’école te le dit, que c’est pas un métier. Ou alors, on a du mal à l’avouer.

Sébastien : Même à tes parents, tu le dis pas.

Jérémy : « Va passer ton BAC d’abord. » Cela dit, Mylène s’est tout de même dirigé là-dedans rapidement. C’était son métier. Mais Sébastien et moi, nous sommes partis sur des choses beaucoup plus classiques. Nous avons arrêté en ce début d’année 2019, avant de partir en tournée. Je suis ingénieur en mécanique.

Sébastien : Et moi, professeur de math. J’appartiens à l’Éducation Nationale, ils ne me paient plus mais je leur appartiens. (rire).

Jérémy : Ça a été tellement vite qu’on n’a pas pu quitter nos métiers comme ça. Quand on est prof et qu’on est parti pour une année scolaire… Puis on ne savait pas si ça allait marcher ou pas. C’était une condition. Sébastien voulait rester dans l’Éducation Nationale et a demandé une « dispo ». J’ai suivi le mouvement aussi.

Mylène : Avant ça, nous faisions les trajets.

Sébastien : Parfois, on rentrait à 4h30 du matin. Pour commencer la journée le lendemain…

Mylène : Même avec des transports très rapides. Sébastien devait se retrouver à 8h devant son tableau noir.

Jérémy : Et moi devant mon ordinateur.

Mylène : Bon, d’accord, moi je dormais peut-être.

Sébastien : Nous en avions discuté avant, nous savions tous qu’il fallait faire des concessions.

Jérémy : Ce fut dur. Mais je pense que personne ne regrette.

Mylène : La région dans laquelle on habite est à quatre heures de Paris. Sans TGV, sans avion. On montait en voiture, ou alors en train. Mais il est très lent. Il y a vingt ans, nous avions les lignes les plus rapides de France, maintenant ce sont les plus lentes. Donc les allers-retours parisiens, les télés, la promo, etc., c’était crevant. Nous faisions l’aller-retour sur une journée.

Jérémy : Le métier d’artiste. Si on savait tout ça à la base, on n’y irait peut-être pas.

Sébastien : Tu vas déménager de toute façon.

Jérémy : Ah non, je ne déménage pas à Paris. Mais ce serait plus simple. Mais non ! Souhaitez-moi de ne pas déménager sur Paris.

Le temps passant, la célébrité arrivant au moment où certains abandonnent, vous êtes-vous demandé si vous iriez plus loin ?

Sébastien : T’es fou. Va au bord d’une scène, c’est incroyable ce qu’il se passe.

Mylène : Même dans les moments où la voix n’est pas là, la fatigue s’installe, etc. À partir du moment où nous entendons le public, nous nous disons qu’il faut y aller. C’est presque comparable à l’amour, c’est une sensation tellement folle. N’oubliez pas ce que ça fait les tout débuts de l’amour, c’est ça.

Jérémy : Une grosse adrénaline. Ce genre de chose, on souhaite à tout le monde de le vivre au moins une fois. C’est tellement énorme. Quand des milliers de personnes chantent et crient devant toi.

Vous mettez-vous la pression ? Le fait de devoir sortir quelque chose, vite ?

Sébastien : Moi, j’ai l’impression que nous avons un peu plus de temps pour le prochain album que pour le précédent.

Jérémy : Le temps, on va le prendre maintenant, en fait. C’est vrai que pendant un an, nous ne l’avons pas pris.

Mylène : C’est pas qu’on prend le temps, c’est qu’on essaie de mieux organiser les choses.

Sébastien : Je ne suis pas sûr que ce soit un métier où on ait le temps.

Jérémy : Non, c’est une passion. Et tout métier dans lequel on est passionné donne l’envie de faire le mieux possible. Nous sommes donc toujours à l’affût, de nouvelles idées. Puis, on nous sollicite souvent. Parce que nous sommes beaucoup sur ce projet. Quinze en tournée mais une quarantaine, en tout. Nous ne savons même pas trop combien il y a de personnes. Mais, désormais, nous essayons de dire non. Sinon on nous ferait faire tout et n’importe quoi. Nous essayons de grandir, nous apprenons tous les jours.

Mylène : Nous ne pouvons pas renier cette chanson qui nous a tout apporté, y compris vous. Le travail est désormais de prouver que nous ne sommes pas que le groupe d’une chanson. Et que nous n’en avons pas fait qu’une. Nous avons encore beaucoup de choses à dire. C’est aussi pour ça que le second album arrive assez rapidement. Parce que ça fait un moment que nous avons d’autres chansons à montrer. Nous montrerons qu’il n’y a pas qu’À nos souvenirs, que nous ne sommes pas qu’un groupe festif. C’est ce qu’on retrouve sur les concerts mais il n’y a pas que ça. Sur une heure de concert, on fait la part belle à ce qui est dynamique, entraînant. Dans les petites salles, avec 1h20 – 1h30, nous passons par tous les reliefs, plus d’intimité. Et en Zénith, le premier que nous avons fait, ça n’a rien à voir avec un festival. Rien de rien. En festival, il faut partir à la conquête d’un public qui n’est pas le nôtre. Mais nous aimons ça, c’est comme ça que nous avons commencé. Puis, c’est l’occasion de croiser des artistes qu’on ne voit pas quand nous sommes sur la route et que nous tournons tous en même temps.

Comment gérez-vous le stress ?

Sébastien : Personnellement, tout se passe très bien, je n’ai plus du tout de stress depuis qu’on a une équipe qui prend soin de nous. Allez, si, au Zénith, quand j’ai vu tout le monde en face de nous.

Mylène : C’est de l’excitation et de l’anticipation. Une fois en bord de scène, il faut y aller. Nous sommes à nu.

Jérémy : Rien ne tourne derrière, il n’y a pas de sample, chaque note est jouée. Même avec des couacs, on y va.

La suite, c’est quoi ?

Mylène : Une tournée des zénith en novembre-décembre. Et on revient à Bruxelles, à La Madeleine, le 19 novembre. Après, si vous avez envie de passer la frontière, nous avons réalisé une captation de notre Zénith en mai. Notre tout premier. Nous sommes fous.

Jérémy : Personne ne fait ça.

Mylène : Ça va donc être diffusé dans tous les cinémas CGR de France. Les 4, 5 et 6 octobre.

Jérémy : Ça devrait sortir en DVD, par la suite. En Belgique, je ne sais pas, il faudra mettre la pression. La maison de disques a mis un peu de temps avant de s’y mettre. Peut-être qu’ils attendaient de voir quel succès rencontrerait notre date ici. On espère que ça va leur donner des idées.

Sébastien : Prochain album en janvier !

Jérémy : … ou pas. (rires)

Merci à tous les trois et bonne continuation. Vous serez donc à La Madeleine, le 19 novembre. (Réservations par ici).

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