Imaginez un cri retentissant dans la nuit norvégienne. Un metalleux vociférant ? Peut-être. L’effet d’un monstre répugnant et se nourrissant de sang, sûrement. Nous sommes en 1995 et l’histoire dont Damiàn et Javier ont été les témoins est restée inconnue. Pourtant, eux peuvent le dire, tout s’est passé comme ça !


Résumé de l’éditeur : Norvège, 1995. The Killmasters, un groupe de metalleux, rentrent chez eux après un concert. Sur la route, ils repèrent un camion duquel s’écoule du sang et se lancent à sa poursuite. Ils le retrouvent abandonnés dans un coin reculé de la forêt et des bruits effrayants s’en échappent. Alors qu’ils s’apprêtent à fuir, ils sont arrêtés par des chasseurs. Quand l’un des hommes ouvre la remorque, une créature monstrueuse apparaît et commence à massacrer tout le monde…

Quand l’incandescence espagnole rencontre la froideur de la Norvège, ce n’est pas pour faire dans le détail. C’est sous les paroles de Dark Throne que cet album, comme un long sprint, s’ouvre. Sous « une Lune funéraire ». On ne croit pas si bien chanter. Très vite, nos héros de Metal, ronflant dans le chaos de cette route tortueuse tandis que le conducteur tente de garder les yeux ouverts, vont être confrontés à un camion tout droit sorti du Duel de Spielberg. Il y a aussi quelque chose d’un Venom. Incontrôlable et dangereux, son conducteur comme envoûté.

On le suit à la trace, la traînée de sang qui s’en échappe servant de fil rouge. Et d’une forêt à un village tout aussi perdus, vedettes et autochtones vont devoir lutter contre un monstre semblant insubmersible. Les Killmasters méritent-ils leur nom ?

Comme envahis par le stress de la situation, Javier dessine à tombeau ouvert quitte à semer un peu la confusion dans cette narration oscillant entre torrent d’hémoglobine et déluge de feu. Les visages sont taillés à la serpe, les yeux injectés, c’est vif et infernal. Durant 70 pages, les mots sont chassés par les actions et les revers, dans une lutte pour la mort ou pour la vie. Si The Killmasters était un film, il serait à gros budget. Javier se déchaîne.

Pourtant, le scénario reste unidirectionnel. Du moins, jusqu’à la dernière planche posant question. Une série B inaboutie mais servie par un dessin flamboyant et corrosif, peut-être un peu trop serré dans ce format un peu trop petit (plus grand qu’un comics, plus petit qu’un album traditionnel).

Récit complet
Scénario: Damiàn
Dessin et couleurs : Javier
Genre: Horreur
Éditeur: Ankama
Nbre de pages: 72
Prix: 14,90€
Date de sortie: le 30/05/2019
Extraits :
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