Nous sommes super-heureux de vous annoncer que, désormais, nous vous ferons découvrir des albums venus de l’autre bout du monde de la francophonie : le Québec. Une fabuleuse Belle Province qui, tous domaines confondus, a une sensibilité artistique incroyable, un savoir-faire et une bienveillance qui font chaud au coeur. Pour notre première incursion dans la fraîcheur que procure La Pastèque, j’ai choisi L’oiseau de Colette d’Isabelle Arsenault. Une auteure qui a déjà fait ses preuves en tant qu’illustratrices et qui prend un peu plus son envol en signant en solo le premier album tout doux tout gentil de la Bande du Mile-End.

Résumé de l’éditeur : Pauvre Colette, récemment déménagée dans un nouveau quartier, sa mère lui refuse un animal de compagnie. Mais lorsqu’elle cherchera à se faire de nouveaux amis, ce sera grâce à une perruche… imaginaire!

Avec son espère de ciré jaune sur les épaules, la capuche sur la caboche, on pourrait croire que Colette vient de Bretagne. Après tout, pourquoi pas ! Sauf qu’elle vient de déménager et que ce nouveau lieu de vie qui a tout pour plaire à ses parents ne l’emballe pas, mais alors pas du tout. Y’en a qui reviendront à Montréal et d’autres qui ne voulaient pas y venir du tout. Colette est plutôt de la deuxième catégorie. Elle n’a pas testé qu’elle sait déjà qu’elle n’approuvera pas.

Ou alors, il faudrait un miracle. Ou un pigeon pour celle qui croit être le dindon de la farce. Et qui shoote dans une petite boîte libérant le volatile alors que Tom et Albert, deux gamins du coin, ballon de foot sous l’aisselle, viennent à la rencontre de la nouvelle venue qui a tôt fait d’inventer un bobard. Son animal de compagnie, un splendide oiseau, s’est enfui. Il faut le retrouver.

Et c’est à travers le quartier et les têtes blondes qui y habitent que Tom et Albert emmènent Colette qui oublie ses soucis et amplifie toujours plus son délicieux mensonge qui vient colorer les ruelles a priori austères mais désormais éclairées par l’impair jaune de Colette et son imagination débordante.

Pour ce premier album, Isabelle Arsenault joue les greeters dans un Montréal qu’elle connaît bien et, plus exactement, dans le Mile-End. Un joli quartier qui pourrait être rébarbatif pour les plus petits. Mais c’était sans compter leur créativité et le vieil adage qui veut que « plus on est de fous, plus on rit ». Isabelle Arsenault le double, avec malice, d’un autre : « En jouant, tout devient plus amusant ».

Elle ne croit pas si bien dire mais elle le dessine admirablement. Laissant les jeux vidéo et autre futilité qui font oublier qu’il y a une vie dehors qui nous attend, l’illustratrice redonne tout pouvoir au rêve et aux réalités parallèles, imaginaires que seuls les enfants peuvent voir. Avec bonheur et un dramaturgie de répétition, Isabelle Arsenault, met tant de tendresse dans son trait qu’il est impossible d’y résister.

Avec la Bande du Mile-End, l’illustratrice entend proposer, à chaque tome, de suivre un personnage différent et de colorer la ville en fonction de celui-ci. Ça promet. Le suivant est Albert, et sa quête, dans une aventure parue en mai de cette année qui laisse le jaune de côté pour semer le bleu rayé de rouge.
Tome : L’oiseau de Colette
Scénario, dessin et couleurs : Isabelle Arsenault
Traduction : Sophie Chisogne
Éditeur : La Pastèque
Nbre de pages : 48
Prix : 14€
Date de sortie : le 07/06/2019
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