Puzzler : le Pink Rudolf a été volé et Robin des Bois est un lanceur d’alertes et de fausses pistes

Ah les bijoux ! Qu’ils soient de la Kardashian ou de la Begum, sans parler de la Castafiore, ils feront toujours rêver, et fantasmer. Franchir la ligne rouge, aussi. Nouvel objet du désir, le Pink Rudolf est la pièce convoitée par Fabrice Linck, David Soyeur et Amélie Lefevre par l’intermédiaire du très énigmatique Baptiste Peyrac (a priori pas le fils de l’autre, même s’il « part » plus vite que son ombre) qui dépose sur les lieux de ses larcins d’étranges pièces de puzzle. C’est signé.

© Linck/Soyeur/Lefèvre aux Éditions du Long Bec

Résumé de l’éditeur : Personne n’avait jamais vu le visage de Baptiste Peyrac, cambrioleur de génie qui dépose une pièce de puzzle sur les lieux de chacun de ses méfaits. Pourtant, il s’est laissé prendre au piège du Capitaine Guichard, vieux flic à l’impressionnant palmarès et de Lemasson, responsable de la sécurité d’une expo de pierres précieuses. À vrai dire, leur plan s’est avéré tellement efficace qu’ils ont arrêté trois Baptiste Peyrac… Deux d’entre eux soutiennent mordicus qu’ils sont le légendaire cambrioleur… Quant au troisième, il ne parle pas… ll cogne.

© Linck/Soyeur/Lefèvre aux Éditions du Long Bec

« C’est le plus grand des voleurs, oui mais c’est un gentleman ». Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas d’Arsène Lupin dont je vais vous parler mais d’une sorte de Robin des bois doublé d’un lanceur d’alerte, mais néanmoins cambrioleur : Baptiste Peyrac. L’homme, insaisissable n’en finit plus de peler son oeuf avec la Banque Générale, grâce à des vols spectaculaires dont le butin est reversé à des oeuvres et associations que le groupe asphyxiait jusque-là. Le chantage n’est pas de trop dans ces règlements de comptes. Et quand le cirque bancaire fait venir le Pink Rudolf, la pierre la plus précieuse au monde, en ville, Peyrac n’est pas loin.

© Linck/Soyeur/Lefèvre aux Éditions du Long Bec

Habitué des Éditions du Long Bec, Fabrice Linck a eu le nez fin en s’associant au jeune Liégeois David Soyeur dont c’est, a priori, le premier album. Et ça commence fort avec une façon de poser le décor et les protagonistes (et de déjà préparer l’un des retournements de situation marquants) qu’on voit rarement dans le Neuvième Art mais plus souvent dans le théâtre ou le récit journalistique. En effet, c’est à un second-rôle, Antoine, adjoint administratif du capitaine Guichard, Julien Guichard, que revient de faire les présentations… en aparté. À l’heure de la pause-café, la caméra-crayon le suit et nous embarque en immersion dans ce commissariat de province où tout a basculé, deux heures plus tôt. Ce n’est pas un mais trois Baptiste Peyrac qui ont été arrêtés (délicieuses costumés) et vont être soumis à interrogatoire. Et tous donnent l’impression de croire dur comme fer au fait qu’ils sont Baptiste Peyrac.

© Linck/Soyeur/Lefèvre aux Éditions du Long Bec

L’enquête attendra, ce thriller policier a la bonne idée de renverser la tendance et les schémas traditionnels. Les forces de terrain ne sont pas sur les dents mais relax. Pour une fois, il n’est pas question de traquer des braqueurs en fuite, ou d’enquêter sur qui a pu commettre un tel cambriolage alors que le dispositif de sécurité était a priori inviolable. Non, tout ce volet de l’enquête est bouclé, du moins on le pense, et les « méchants » protagonistes sont sous les verrous.  Menant allègrement notre capitaine en bateau. Tous ont des profils différents et racontent des histoires qui semblent s’écarter de la réalité pour que chacun puisse s’octroyer le beau rôle. C’est de là que va venir le suspense, normalement écarté définitivement par la résolution d’une enquête.

© Linck/Soyeur/Lefèvre aux Éditions du Long Bec

Parce qu’il y a une enquête dans l’enquête et que nos forces de l’ordre vont devoir détricoter et démêler le vrai du faux Baptiste Peyrac. Récit original dans une mise en scène classique mais explosive et ayant parfois des allures de match de boxe, Puzzler fait plus que son boulot et offre une autre expérience de ce que peut être une enquête policière. De twist en twist, tout fonctionne, mettant la puce à l’oreille du lecteur pour ensuite lui montrer qu’il n’a pas tout vu. Et David Soyeur rend une copie exemplaire, s’en sortant particulièrement dans les scènes volubiles et s’épanouissant dans les scènes d’action qui font Vlam et Revlam. Avec un découpage varié et des cases qui aiment prendre leurs aises non pour perturber la lecture mais la rafraîchir. Côté couleur, à l’image de la magnifique couverture, Amélie Lefèvre réussit une colorisation enlevée, où l’or brille de mille feux et où la justesse se trouve entre ombre et lumière pour nous embarquer un peu plus dans ce récit dynamique et qui a de l’allure. Comme les voitures !

© Linck/Soyeur/Lefèvre aux Éditions du Long Bec

Seule petite réserve ? Des petites pièces de puzzle qui ne trouvent pas totalement d’explication, pas assez à mon goût en tout cas, à la fin. Il faudrait bien une suite pour éclaircir tout ça. Parce que, oui, on en redemande.

© Linck/Soyeur/Lefèvre aux Éditions du Long Bec

Titre : Puzzler

Sous-titre : Le Pink Rudolf

Récit complet

Scénario : Fabrice Linck

Dessin : David Soyeur

Couleurs : Amélie Lefèvre

Genre : Policier, Thriller

Éditeur : Éditions du Long Bec

Nbre de pages : 56

Prix : 15,50€

Date de sortie : le 19/06/2019

Extraits :

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