Ivan Tirtiaux, divin so(u)rcier, a trouvél’Oasis qui fait du bien et conjure toutes les canicules

Ce n’est pas un mirage, pas une fausse promesse. Dans les feuillages, entre les roses et les hommes-chevaux et -cailloux (une superbe pochette de Fanny Michaëlis, la collaboratrice de Ludovic Debeurme sur l’incroyable BD Epiphania), Ivan Tirtiaux ravive la flamme avec un peu de fraîcheur et L’Oasis, collection de huit titres investis d’une aura d’interprète qui scotche.

Raviver la flamme, quelle drôle d’idée par ces chaleurs suffocantes ? Oui, mais pourtant. Je n’avais pas complètement adhéré au précédent essai d’Ivan Tirtiaux, à son Envol salué par le public et la critique. Par la facétie des trajectoires, je n’avais pas rencontré son univers… jusqu’ici. Puis, tel un boomerang, m’appâtant dans un coin luxuriant et protégé de son imagination, le chanteur né et nourri d’une famille d’artistes m’a eu et re-eu.

Car Ivan Tirtiaux, dans ce deuxième album, ne nous étouffe pas mais nous envoûte. Bâton de sourcier à la main, guitares et banjo en bandoulière (le piano et l’harmonium sont aussi à portée), c’est au naturel, sans sophistication, qu’il traverse le gué pour nous prendre par la main et la voix et nous emmener dans son écrin.

Du Caillou que l’on sèmera pour retrouver son chemin (ou pas d’ailleurs, autant se laisser embarquer) au Réveil, Ivan Tirtiaux ne vocifère pas, ne crée pas d’effet de style. Il est, il vit à travers ses chansons, sa voix chaleureuse imbibe ses mélodies crescendo. On a affaire là à un grand interprète qui suit sa voie mais n’hésite pas non plus à faire appel aux grands anciens : Brassens et son Pauvre Martin ou, plus loin encore, Le grand Lustucru. Et au terroir, comme avec une bal(l)ade du côté de Martinroux.

Entre hier et demain, Ivan Tirtiaux est un passeur de fraîcheur, de textes, d’ambiance, d’une certaine sagesse dont la musique calme et maîtrisée, riche, ne demande qu’à s’emballer en live. La promesse est là, gravée et tournant souvent dans le lecteur CD. Avec son Oasis, Ivan Tirtiaux nous désaltère et nous vivifie de son ombre et de sa lumière.

L’oasis

Ivan Tirtiaux

Huit titres

33 minutes

Le Furieux

Sorti le 03/05/2019

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