Max Costa, arnaques, crime et beau tango dans les années 20 marseillaises et parisiennes

Décidément, Les Éditions du Long Bec cultivent le charme des Arsène Lupin. Je vous parlais il y a peu de Maxime Valmont. En smoking et avec l’air malicieux, Max Costa, personnage exhumé du Tango de la vieille garde d’Arturo Perez-Reverte, n’est pas mal non plus dans son genre. D’autant plus qu’il n’est pas infaillible et qu’il a déjà eu très chaud dans le premier tome de ses aventures. Moins globe-trotter, il reste en France entre Marseille et Paris (comment ne pas être émus en voyant Notre-Dame au loin), le deuxième tome est tout aussi ingénieux et virtuose, implacable aussi.

© Rubio/Rubén/Lerolle/Amélie aux Éditions du Long Bec

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Résumé de l’éditeur : Dans les années 20, la suite des aventures du beau Max se poursuit à Marseille, où il vient d’arriver sans un sou, ou presque…

© Rubio/Rubén/Lerolle/Amélie aux Éditions du Long Bec

Un oeil et puis l’autre, Max émerge. Avec une barbe de plus de trois jours et une nana qui, d’emblée, sait ce qu’il veut, en face de lui. Deux tempéraments entrent en collision et en quelques cases, nous avons déjà l’impression d’un vieux couple qui se déchire. Tout ça se termine dans un sceau jeté à la figure de Max, histoire d’avoir les idées fraîches pour planifier un nouveau coup (qui a dit foireux ?) qui lui amènera luxe et célébrité. Car notre héros est bien tombé. Boske et lui sont faits pour s’entendre, sur la même longueur d’onde: celle qui ne les autorise pas à tomber amoureux, même s’ils dansent le tango comme des dieux, pour ne pas perdre la tête dans les arnaques qu’ils vont mettre en place. Le sang-froid, c’est important, même quand on l’a chaud.

© Rubio/Rubén/Lerolle/Amélie aux Éditions du Long Bec

Dans la lumière rougeoyante de la passion qui ne s’étiolera pas même si les protagonistes entendent bien lui tenir tête, et les ambiances plus intimistes mais aussi plus festives que dans le premier acte, Salva Rubio et Rubén suivent leurs héros, leurs inspirations, leurs coups de folie. De quoi donner un album frivole, insaisissable, qui n’a pas froid aux yeux et est bourré de charme. Rubén fait vivre ses personnages, les fait exploser dans la dynamique aérienne (quelques scènes sur les toits qu’on lui connait.

© Rubio/Rubén/Lerolle/Amélie aux Éditions du Long Bec

Mais si les coups tordus joués à de riches couples un peu trop naïfs, ça va un temps, le passé revient toujours à la charge et va charger Max et sa nouvelle complice d’une mission suicidaire. D’Arsène Lupin en Ethan Hunt. Et ça marche. Par une énergie de trait et une manière de penser la succession de cases totalement acquise à sa cause et à ses conséquences. Rubén, un peu plus monstrueux à chaque album, tire le classicisme inhérent à ce genre de littérature vers une sorte d’opéra qui laisse bouche bée.

© Rubio/Rubén/Lerolle/Amélie aux Éditions du Long Bec

Les deux auteurs ont des envies de suite, on ne saurait trop que les encourager. Encore plus après ce final qui devrait laisser des traces sur Max Costa, inaccessible et insaisissable mais touché en plein cœur.

© Rubio/Rubén/Lerolle/Amélie aux Éditions du Long Bec

Série : Max – Les années 20

Tome : 2 – Fox-Trot sur une tombe

D’après le personnage créé par Arturo Perez-Reverte « Le tango de la vieille garde »

Scénario : Salva Rubio

Dessin : Rubén Del Rincon

Couleurs : Christian Lerolle et Amélie

Genre: Aventure, Polar

Éditeur: Éditions du Long Bec

Nbre de pages: 64

Prix: 16,20€

Date de sortie: le 20/02/2019

Extraits : 

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