C’était il y a deux semaines en Belgique mais en France, c’est aujourd’hui la fête des mères. Vous pouviez compter sur nous pour trouver une lecture de circonstance. Et, pour cause, dans la nouvelle série de Lewis Trondheim et Obion, ce sont trois mamans et une petite fille qui mènent l’aventure du quotidien par le bout du nez et souvent à force de bourre-pifs et de punchlines.

Résumé de l’éditeur : Quand grand-mère, mère, fille et petite-fille cohabitent, cela ne peut donner qu’une série de situations pas toujours simples. Surtout quand l’une d’elles revient du Brésil et souhaite continuer de se laisser vivre, que la plus âgée tente d’éduquer sa fille du mieux possible bien qu’un peu tard, que la troisième cherche un travail, pendant que la dernière est toujours à l’école. Autant d’éclats de voix et de rire qui vont se croiser dans cette maison familiale.

Rien de neuf depuis Tanguy: voir sa progéniture rentrer au bercail comme des vilains petits canards quand on est une jeune dame d’un certain âge, et qu’on comptait profiter du calme et de la sérénité, c’est ébouriffant mais ça n’a rien de très marrant. Ou pas.
Marie, elle, a vécu plus fort : sous son toit, c’est sa petite-fille Aurélie qui a d’abord emménagé en attendant de trouver un job, en compagnie de la petite Emma, sa propre fille, qui n’a pas sa langue en poche et est elle-même « maman » de Kim, poupée à forte poitrine.

Puis, comme un cheveu dans la soupe, c’est Sophie, fille de Marie et donc mère d’Aurélie, qui a débarqué sans crier gare alors que plus personne ne l’avait vue depuis des lustres. La cigale ayant chanté tout l’été, des années, et dragouillé des hommes bien plus jeunes qu’elle.

Inversant le canevas de Dad de Nob (Sophie a d’ailleurs les mêmes cheveux qu’Ondine) mais gardant cet esprit vif et sans cadeau, festival de piques, Trondheim et Obion , sous les étoiles ou à l’école, lors d’une part de petits chevaux (extirpés du grenier de grand-maman) ou au cours d’une balade en forêt, ont matière pour faire des centaines de gags dans lesquels chaque femme (elles n’ont pas perdu de temps pour le faire) exprimera son caractère et les reproches à faire à ses aînés ou cadets. Chacun va en prendre pour son grade. 24h/24 dans une femm-ille, ça peut vite devenir intenable. Et Emma, pas plus haute que trois pommes, n’est jamais la dernière à lancer des mots comme des couteaux, dynamitant tout.

C’est léger, très joli mais reste que certains gags ne sont pas toujours aboutis, souffrant de chutes parfois très molle du genou. Puis tant qu’à mourir de rire, Dad est passé par là, et ça s’en ressent dans la comparaison. Même si Mamma Mia est sans doute encore plus décomplexé et ne s’interdit absolument aucune blague.

Mais pour ce qui est sa série la plus jeunesse, Obion n’a pas loupé le coche, avec un dessin toujours agréable et immédiat, expressif.

Tome : 1 – La famille à dames
Scénario : Lewis Trondheim
Dessin et couleurs : Obion
Genre : Gag, Humour
Éditeur : Dupuis
Nbre de pages : 48
Prix : 9,90€
Date de sortie : le 03/05/2019