Bienvenue dans un monde de bitume et de baskets (lesquelles?), au milieu des fluides, des chaussettes, des t-shirts bariolés et en trophées, des pansements sur les tétons et des éponges sous les aisselles, du langage des initiés et du plaisir, surtout, de s’épanouir et de tenir la forme, de se surpasser toujours, de se chopper le virus de courir sans s’arrêter.
Résumé de l’éditeur : Rien ne sert de partir à point, il faut courir ! Fred s’initie à la course à pied, à cause d’une ordonnance de la médecine du travail qui lui demande expressément de se mettre au sport… Pour lui qui n’aimait que le sport devant la télé, le choc est terrible, mais il a décidé de s’y mettre… Tout est bon pour la motivation : la bonne bière fraîche à l’arrivée, ses compagnons du club de course, sa femme qui lui crie dessus, mais aussi tous les gadgets qui aident les coureurs : montre GPS, gels énergétiques, vêtements ethniques…

Depuis que Bamboo décline les sports à l’envi dans des séries à gags de qualité aléatoire, le jogging (ou running) était resté sur la ligne de départ, attendant son heure ou s’offrant des parenthèses moins mainstream ou plus initiées (Le marathon de New York à la petite semelle, Des bosses et des bulles).

Gardant cet aspect documentaire et explicatif, Sti et Buche, eux-mêmes joggeurs (et pas que du dimanche, ce qui leur donne une expertise et une légitimité pour aller au-delà des clichés et des clins d’oeil non approfondis comme c’est souvent le c) décryptent ce drôle de monde, qui fait de plus en plus d’adeptes (sans doute parce que cette discipline est accessible financièrement… du moins au début: le joggeur est coquet, comme dirait mon voisin) et font leurs premières foulées sur les planches à dessiner.

Ou comment Fred, un encroûté caractérisé et bedonnant, va se mettre à courir pour parvenir à tenir son premier marathon. C’est ça ou aller au devant de problèmes de santé… ou même être viré. « Un employé performant est un employé sportif », telle est la devise, comme une sanction, de son directeur.

Heureusement, Fred a sur qui compter et lever le voile sur ce loisir qui peut paraître nébuleux, une fois qu’on s’aventure un plus loin, un peu plus fort dans la régularité. Car il ne suffit pas de mettre un pied devant l’autre le plus vite possible, il y a des embûches, des irritations, des fautes de style et de goût, des entraînements à suivre et des étapes à ne pas griller quel que soit le nombre de calories que vous voulez brûler.

On s’attendait à pire, Les Runners se dévoilent dans un premier album honnête qui a des airs d’entraînement fractionné. Un premier tome endurant et fun, précis mais accessible, sans baisse de régime, coup de fringale ou claquage, mais peinant parfois à donner le sentiment de grande évasion que ce sport me procure. On reste sur des chemins battus et rebattus mais avec des gags bien amenés, évitant la ringardise et le beauf, et encadrés par une galerie de lièvres plutôt sympas. Une famille.

Ça tient 46 pages, mais sera-ce le cas sur quarante kilomètres? Wait and see and run, toujours est-il que la série sera sans doute l’un des invités immanquables des salons dédiés au running. On sort donc aisément du public Bd. Mais qui sait, cela filera-t-il aussi le virus à quelques bédéphiles curieux?
Tome : 1 – Premières foulées
Scénario : Sti
Dessin et couleurs : Buche
Genre: Gag, Humour, Sport
Éditeur: Bamboo
Nbre de pages: 48
Prix: 10,95€
Date de sortie: le 27/03/2019
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