Mortal Engines est l’adaptation cinématographique du roman éponyme de Philip Reeve. Le film, co-écrit par Peter Jackson, a été tourné en Nouvelle-Zélande avec l’appui de sa société de production WingNut Films. La réalisation a été confiée à son fidèle collaborateur Christian Rivers. Pour les bibliophiles, les deux premiers tomes de Mortal Engines sont disponibles chez Gallimard en français (critique du roman prochainement). (spoil alert)
Le synopsis de Mortal Engines
Des centaines d’années après qu’un événement apocalyptique a détruit la Terre, l’humanité s’est adaptée pour survivre en trouvant un nouveau mode de vie. Ainsi, de gigantesques villes mobiles errent sur Terre prenant sans pitié le pouvoir sur d’autres villes mobiles plus petites.
Tom Natsworthy – originaire du niveau inférieur de la grande ville mobile de Londres – se bat pour sa propre survie après sa mauvaise rencontre avec la dangereuse fugitive Hester Shaw. Deux personnages que tout oppose, qui n’étaient pas destinés à se croiser, vont alors former une alliance hors du commun, destinée à bouleverser le futur.
L’avis de Douglas.bxl sur Mortal Engines
A la différence du roman, le film met en scène des protagonistes plus matures et adultes. Exit également le chien, le meilleur ami de l’homme. Que ce soit Hera Hilmar, Hugo Weaving ou encore Jihae, tous les protagonistes principaux ont un look déjanté qui n’est pas sans rappeler l’esthétique Steampunk. Le film arrive néanmoins à proposer un univers original qui se détache des classiques du genre. Si l’on omet l’emballage, le contenu du film s’apparente d’ailleurs plus à une aventure épique bourrée d’action qu’à une dystopie ou un post-apo classique (Hunger Games, Mad Max Fury Road, etc.).
S’il faut le préciser, la projection en Imax 3d ajoute encore un peu de spectacle à une introduction où l’on en prend déjà plein les yeux. Les images de synthèses sont à couper le souffle et l’ambiance sonore est très réussie. L’univers est cohérent et l’on est transporté instantanément dans ce monde hostile et impitoyable du futur. L’immersion dans cette gigantesque ville motorisée de Londres est rendue crédible par les nombreux clins d’œils à des lieux bien connus de la City.
La découverte de l’univers de Mortal Engine continue d’être grandiose du début à la fin du film. L’esthétique et le soucis du détail, que ce soit au niveau des décors, des costumes ou encore des images de synthèse, sont probablement les plus belles réussites de cette transposition au cinéma. Et ce, même si elles ne sont pas totalement fidèles au roman.
Au niveau du rythme, les séquences d’action s’enchaînent et la trame de l’histoire progresse sans véritables temps morts du début à la fin. Les traits de caractères des personnages sont volontairement exagérés et l’héroïne, interprétée avec panache par Hera Hilmar, est captivante et touchante dans son rôle de femme bafouée en quête de revanche.
Si la trame de l’histoire est probablement un peu trop prévisible, la richesse du film ne réside pas dans le suspense mais bien dans les émotions qu’il suscite. Malheureusement, on a la fâcheuse impression que certaines relations entre personnages auraient méritées d’être beaucoup plus approfondies et qu’un choix délibéré de ne pas tout montrer a été opéré. Ou alors, plutôt, qu’il a fallu faire des choix et que le rythme a été préféré à la consolidation de l’univers et de ceux qui le peuple.
Pour ne citer qu’un exemple, prenons le cas de ces Londoniens qui vivent dans les niveaux inférieures de la super Londres motorisée. Qui sont-ils? Comment vivent-ils? Comment éprouver de l’empathie pour eux au moment crucial alors que l’on ne les a quasiment pas aperçus auparavant. C’est essentiellement dans cet équilibre entre action et profondeur des relations entre certains personnages que le bât blesse le plus.
À propos de la trame principale, les différentes rencontres faites en cours d’aventure sont à chaque fois spectaculaires. Si la relation entre Hester (Hera Hilmar) et le « Terminator » Shrike est probablement la plus aboutie et la plus touchante du film, la badass girl Anna Fang au look de Matrix ne laissera personne indifférent. Et pour ceux qui ne connaissent pas la chanteuse coréenne Jihae, découvrez son clip ci-dessous.
Au final, Mortal Engines est un film divertissant et spectaculaire qui se déroule dans un univers complètement original et atypique. Si ce film sera peut-être le premier d’une saga, il en laissera probablement certains sceptiques par les trop nombreux raccourcis favorisant l’action au détriment de la relation entre les personnages et la découverte du monde. Ne boudons pas notre plaisir pour autant et apprécions cette aventure épique pour ce qu’elle est, un bon divertissement grand public qui ravira les fans de cinéma fantastique et de pop-corn.
Ma note: 3.5/5
Titre : Mortal Engines
Pays : USA
Dirigé par : Christian Rivers
Coscénarisé par: Peter Jackson
Acteurs : Hera Hilmar, Hugo Weaving, Jihae, Robert Sheehan, Stephen Lang, Leila George, Frankie Adams,
Distributeur: Universal Pictures International France
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