Le murmure du vent : des rires, des courants d’air, des larmes… un voyage au coeur du Bush éblouissant !

C’est encore les yeux embués que je rédige cette chronique. La seule crainte qui m’habite est de ne pas trouver les mots, le ton juste pour partager l’intense émotion, la tendresse infinie pour la nature humaine que suscite la lecture du roman « Le murmure du vent » de Karen Viggers. C’est un récit touchant, émouvant, sensible, poétique…. C’est un récit dont on sort différent, oserais-je dire meilleur?

Résumé de l’éditeur : Quand Abby rencontre Cameron, tout en lui l’agace. Biologiste, elle arpente seule la vallée des monts Brindabella pour observer le comportement des kangourous. Il est un jeune journaliste en quête d’un article pouvant susciter la polémique. Quand il cherche à la revoir, elle fait tout pour l’éloigner. Pourquoi prendrait-elle le risque d’être à nouveau blessée par la vie ? Un jour, elle rencontre une vieille dame, Daphne, qui a passé sa jeunesse dans ces montagnes et vient régulièrement se ressourcer dans cette nature si chère à son coeur. Malgré leur différence d’âge, les deux femmes se rapprochent. Avec délicatesse, Daphne essaye de sortir Abby de son marasme. Leur amitié leur permettra peut-être enfi n de se libérer du passé et de sourire à l’avenir ?

Karen Viggers nous livre ici son troisième récit des terres australiennes. Après « La mémoire des embruns » relatant l’histoire de vie d’une famille, dans un décors partagé entre une île sauvage de Tasmanie balayée par les vents et les terres australes où les scientifiques partent pour plusieurs mois dans le froid et la glace.

Après « La maison des hautes falaises » qui nous emportait dans un village au bord de l’océan, en plein tempête des cœurs et du ciel. J’étais déjà conquise par cette auteure, vétérinaire à Melbourne, qui retranscrit, partage comme personne avant elle, l’intensité de la nature.

Elle a cette particularité d’utiliser les forces des éléments, et surtout du vent, pour exprimer les sentiments humains indicibles. C’est un univers bouleversant, perturbant qui appelle en nous la meilleure part. Karen Viggers humanise le monde, le colorie de jolis tons, des touches de couleurs qui germent dans notre esprit, dans notre cœur et dont on sort avec une seule envie, c’est de les partager.

Ce troisième roman nous entraîne dans les terres, dans le bush australien. En pleine saison sèche, on partage un moment de vie de Abby, jeune scientifique qui étudie les kangourous. C’est passionnant de vérités. C’est touchant et piquant par moments, c’est troublant de sentiments décrits avec retenue, au travers des vents changeants et des herbes sèches qui crissent sous les pas. Karen Viggers a un talent rare, celui de nous permettre de sentir le vent chaud qui frôle les bras au milieu du bush, celui de nous écraser sous la chaleur du soleil cuisant, celui de nous émouvoir durablement. Celui de nous modifier, imperceptiblement…

J’ai adoré « La mémoire des embruns », j’ai beaucoup aimé « La maison des hautes falaises » mais ce troisième opus est largement supérieur aux deux premiers. Plus intense, plus vrai, plus vivant aussi. Les personnages, bien que remplis de failles et de crevasses, conservent une envie d’avancer, une espérance en l’avenir, un positivisme communicatif. L’écriture est plus installée aussi, il n’y a plus ces quelques longueurs du récit que l’on pouvait regretter dans les deux premiers tomes.

Bref, inclassable, surclassé ! Vous attendez ma note? Il est hors catégorie. C’est, pour moi, un roman que l’on conserve et un roman que je relirai pour me remplir à nouveau de cette émotion si positive. Un bijou, un instant rare …que l’on voudrait ne pas encore avoir lu, pour le découvrir à nouveau…

Auteur : Karen Viggers

Titre : Le murmure du vent

Editions : Les Escales

Traduction : Isabelle Chapman

Nbre de pages : 396 pages

Prix : 21,50€

Date de sortie : le 06/04/2017

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