On risque encore de parler pendant bien longtemps de Retour vers le futur. Et si Robert Zemeckis a acté que sa trilogie n’accueillerait pas un quatrième volet, Marty McFly et Emmett Brown ne sont pas pour autant au bout de leurs peines. Et les aventures tantôt foireuses tantôt réussies, toujours généreuses, du duo continuent dans les kiosques et les librairies. Après une phase de préchauffage à base d’histoires courtes expliquant un peu mieux la mythologie de cette oeuvre culte, la DeLorean (pilotée par Bob Gale avec John Barber, Marcello Ferreira et Athila Fabbio) a engrangé assez d’électricité pour repartir vers l’infini et l’au-delà vers de nouvelles contrées temporelles. Nom de Zeus, il convient de ne pas rater ça.
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Résumé de l’éditeur : Printemps 1986. Quelques mois se sont écoulés depuis la dernière visite de Doc avec son train à voyager dans le temps. La vie de Marty a repris son cours mais la routine, l’absence de Doc et d’aventures ont plongé Marty dans un ennui profond. Son 4X4 adoré ne l’intéresse plus, il délaisse Jennifer, il passe son temps à raconter ses aventures temporelles à des mômes. Le manque d’énergie de Marty n’est pas sans inquiéter George et Lorraine… Mais voilà qu’un beau jour, au beau milieu d’un cours d’histoire, Marty reçoit une étrange lettre arrivant tout juste de 1893 : c’est Clara qui, inquiète du sort de son bien-aimé, demande de l’aide à Marty.

Il y avait une brèche à la fin du troisième et ultime épisode cinématographique de Retour vers le futur, il était inimaginable que l’équipe du comics héritier de la saga ne s’y engouffre pas pour prolonger l’univers. Après avoir donné quelques pistes et secrets dans le premier volume, voilà donc la fine équipe qui, avant de faire « back to the future », font « back to basics ». Et force est de constater que Marty n’est pas à la fête, bougon, dénué d’intérêts, déprimé, complètement démoralisé et nostalgique depuis que le Doc a fait le choix de vivre au Far West avec la belle Clara. Mais comme le temps et ses paradoxes sont toujours ingénieux à faire se retrouver les gens qui s’apprécient, McFly Junior va vite devoir sortir de son marasme s’il veut sauver la mise au Doc qui semble véritablement en danger… et amnésique, ce qui ne va pas arranger les choses, forcément. Heureusement, Marty peut compter sur Jennifer, tambour battant, pour le coup de boost nécessaire aux exploits temporels. Malheureusement, aussi, le duo cultissime est entraîné dans une époque qu’il ne connaît pas et où Biff sévit, plus malsain et pyromane que jamais malgré son costume de gardien de l’ordre.

En octobre 2015, une fête mondiale était organisée pour accueillir Marty et célébrer l’oeuvre la plus populaire de Zemeckis. Se pourrait-il que, dans vingt ans, nous prenions les mêmes et recommencions? Toujours est-il que c’est en 2035 que notre duo magique et scientifique se retrouve projeté. Et si nombre de choses imaginées par Zemeckis et consorts dans les années 80’s se sont réalisées ; Bob Gale et John Barber entendent bien faire de même en 2035 et ne rien laisser au hasard, Nostradami qu’ils sont.


Tandis que Ferreira et Fabbio créent un futur plus vrai que nature… potentielle. C’est ainsi qu’Hill Valley (la ville californienne et néanmoins fictive de nos héros) est devenu futuriste, troquant son centre commercial auquel plus personne ne va (ben oui, internet a raflé le marché) contre un stade de… volodrome!? Volo… quoi? Volo vous lirez! Toujours est-il que les deux dessinateurs s’en donnent à cœur-joie dans cette cité aérienne fourmillant de détails. Mais ce n’est pas tout car la fine équipe a aussi ramené de ses explorations du passé une antiquité d’anthologie pour voyager dans le temps.

Après cinq premiers numéros proposant des histoires courtes, cette adaptation en comics prouve qu’elle est apte à jouer sur le long cours, fidèle et solide sans pour autant faire du surplace et du fan service. Il y a, au-delà de l’amusement ressenti et procuré par les auteurs, une réelle envie de valeur ajoutée, de pousser l’univers dans ses derniers retranchements. Sans jouer aux petits chimistes, car en matière de paradoxe, rien n’est laissé au hasard.

Enfin, bien sûr, ce n’est pas du cinéma. Et alors? C’est tant mieux! Il y a trop d’exemples sans saveur de Bd qui veulent faire du cinéma et y perdent leur identité (le James Bond de Warren Ellis, par exemple) qu’on ne peut qu’encourager cette reprise cartoonesque (renforce par les couleurs explosives de Diego Rodriguez, Jose Luis Rio et Esther Sanz) et assumée qui en emmenant Retour vers le futur dans ce milieu nous en fait découvrir de nouvelles facettes et une autre manière de raconter Marty, Doc et les autres. Et c’est précieux!

D’après l’univers de Robert Zemeckis et Bob Gale
Tome : 2 – Les énigmes du continuum
Scénario : Bob Gale et John Barber
Dessin : Marcelo Ferreira et Athila Fabbio
Couleurs : Diego Rodriguez, José Luis Rio et Esther Sanz
Traduction : Bart Baruffaldi et Julie Canclini
Genre : Fantastique, Aventure, Science-fiction
Éditeur : Flamival
Nbre de pages : 152
Prix : 14,70 €
Date de sortie : le 30/05/2017
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