Un délire pareil en bande dessinée, on n’en avait plus vu et lu depuis très longtemps ! Avec Jean Doux et le mystère de la disquette molle, Philippe Valette souffle le vent de la grande aventure dans la monotonie des bureaux so 90’s. Avec un héros moustachu et transpirant la beauferie, l’auteur-réalisateur fait le lien entre Septième et Neuvième Art avec un pavé au suspense ininterrompu et au trésor formidable. Nous avons rencontré cet aventurier artistique pour un long entretien sur lequel ont plané les ombres d’Indiana Jones, de Nicolas et Bruno, de jeux d’anthologie et l’espoir de faire, en France, un jour, du grand cinéma d’aventure.
Bonjour Philippe, comme c’est la première fois qu’on se rencontre (virtuellement, certes) dites-nous un peu, qui êtes-vous ? D’où nous venez-vous ?
Je suis issu d’une famille de bons Lyonnais de souche, et même si je suis né à Béziers, j’ai passé la plus grande partie de mon enfance et adolescence dans Lyon et ses environs.
Quel est votre environnement ? Que peut-on trouver dans votre bureau/atelier ?
Malheureusement je n’ai pas les moyens de me payer une place dans un atelier, et je suis incapable de résister à l’appel de mon gros PC de gaming quand je suis chez moi. Alors quand je bosse sur mes projets perso, je fuis mon appart, et normalement je squatte les locaux des différentes boites de post-production (animation) où j’ai l’habitude de travailler. Mais pour Jean Doux j’ai vraiment eu besoin de m’isoler au maximum, donc je suis allé à la bibliothèque en face de chez moi, et dès qu’elle fermait, j’allais finir ma journée de travail dans le shop d’à côté. Une sorte d’épicerie/Bar/Street-Food. Je n’avais jamais bossé dans des lieux publics, avant. Et c’est vraiment cool. On est tranquille sans être seul.

Plutôt BD ou cinéma, en fait ? Touche-à-tout, assurément ? Insaisissable ?
J’aime tout ce qui est narratif. Le cinéma, la littérature, les séries, les jeux vidéo, le théâtre…etc. Je dessine depuis tout petit, mais je me suis vite passionné pour le film. Vers onze ans, avec ma bande de pote de Villeurbanne, on a commencé à faire des court-métrages en vidéo. Ça m’obsédait complètement, créer des univers et raconter des histoires dedans, j’ai su que c’était ça que je voulais faire plus tard. Après avoir un peu galéré pour mon orientation, j’ai atterri en Arts Appliqués, je me suis donc remis pas mal au dessin et ça a ouvert mon horizon professionnel. Avant ça, je n’avais pas beaucoup d’ouverture sur les métiers à vocation artistique. Après mon bac, je suis monté à Paris faire une école d’animation 3D, ce qui était un bon mélange entre le film et le dessin.

Qu’est-ce qui a nourri votre passion et votre vocation pour l’un ou l’autre ?
J’ai eu plusieurs phases. Petit, je lisais les BD de mon père et de mon grand-père. Ils avaient les classiques en collections complètes. Tintin, Lucky Luke et Astérix. Les séries que j’ai achetées de moi-même, c’est les Léonard ou Spirou & Fantasio.
Ensuite ça a été le cinéma. En déménageant en banlieue Lyonnaise, je me suis fait une autre bande de pote avec qui on s’est mis à faire d’autre type de court-métrage en vidéo. Plus expérimentaux, dans le sens « effets spéciaux, montage, maquillage, maquette, explosion… ». On enregistrait sur VHS l’émission de la 5 “le cinéma des effets spéciaux” et au CDI de notre collège on piquait les affiches de films et les tutoriaux de Pascal Pinteau dans les Science&Vie Junior. On a fait fumer toutes les VHS du vidéoclub du coin, et on se tapait régulièrement deux heures de bus pour aller au cinéma sur Lyon. J’étais abonné à CinéLive aussi, surtout pour le CD avec les trailers des films à venir. C’était le seul moyen de voir et revoir les bandes annonces à l’époque.

Je lis pas mal aussi. Beaucoup de science-fiction, comme Philip K. Dick, Arthur C. Clark, Jules Vernes, Barjavel ou Robert Merle. J’aime beaucoup les bouquins de vulgarisation scientifique, comme ceux de Stephen Hawking, Hubert Reeves, Carl Sagan. Et Il y a quelques années, je me suis vraiment passionné pour le jeu vidéo. Je passais mes journées sur les sites d’actualités, je lisais des bouquins (“La philosophie des jeux vidéo”, de Mathieu Triclot), je matais des docus, je testais des logiciels, et j’en parlais tout le temps. Je passais mes nuits à jouer. Surtout quand j’ai habité à Londres. J’ai passé deux ans à faire des gros jeux, comme Fallout, Skyrim, Mass Effect et pleins de jeux indé ou en Early Access.
Et le dernier truc que je consomme en grosse quantité, ce sont les séries. Je m’y suis mis à l’époque de Lost et ça a été graduel depuis. Je ne vais quasi plus au cinéma. Je mate tout en ligne. J’ai l’impression que ce qu’il se passe dans le jeu vidéo et le monde des séries est beaucoup plus intéressant que ce qu’il se passe au cinéma ces dernières années. Ça foisonne d’idée, ça expérimente, et il y a encore beaucoup de chose à explorer dans le jeu vidéo, narrativement parlant.

Est-il finalement facile de passer de l’un à l’autre ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ?
Je n’avais jamais envisagé de faire la BD, ça s’est fait par hasard, en déconnant avec Georges Clooney. Mais, au final, ça m’a beaucoup libéré. Déjà parce que j’ai enfin pu concrétiser des projets perso, et ça fait plaisir ! Mais aussi parce que la bande dessinée est bien moins contraignante que la production d’un film. On peut tout faire tout seul, et il n’y a pas de limite technique ou budgétaire aux choses qu’on peut raconter. C’est génial de passer par là pour l’écriture. Je n’ai plus à faire de compromis entre la bonne idée et l’idée réalisable. Et ça redonne le contrôle de la vitesse du rythme au lecteur, là où le film l’impose. Ensuite, en BD, il manque le travail du son, de la musique, que je trouve vraiment plus approprié pour signifier l’ambiance et les émotions.

Qu’est-ce qui fait votre ADN artistique ? Un peu geek sur les bords ?
Oui, c’est un mélange de tout ce que j’ai précédemment cité. Avec en plus toutes les conneries qu’on invente entre potes, et toutes mes expériences personnelles. Voyage, vie de famille, exploration, etc.
Vous êtes aussi un spécialiste des effets spéciaux. N’est-ce pas une discipline qui apprend le perpétuel apprentissage et surpassement de soi ? Tant j’ai l’impression qu’au vu des avancées technologiques, pas mal de films prennent un coup de vieux assez rapidement. Notamment dans leurs effets spéciaux. D’accord ?
Oui, c’est une discipline très technique. Et maintenant quasi entièrement numérique. Les logiciels évoluent chaque année, mais en bossant sur différentes productions régulièrement, au final on évolue en même temps que la technique sans trop d’effort. Il faut rester dans le bain.

Finalement, vous êtes assez « neuf » dans le monde de la BD. Que vous a-t-il appris ?
Comme je le disais plus haut, ça m’a donné de la liberté et permis de concrétiser mes projets. Mais je ne fais pas trop d’emprunt au monde et à la technique de la bande dessinée classique. J’ai commencé de façon très naïve, en découpant mon récit comme j’avais l’habitude de le faire dans le film. Ça donne quelque chose d’hybride, entre le story-board et la BD. Je me sens à l’aise avec ce style de narration, donc je ne pense pas qu’un jour je ferais une BD avec une mise en page complexe et graphique. Je trouve que ça perturbe la narration quand c’est trop “composé”.
Vos deux précédents albums ont connu un beau succès, non ? On en sort facilement ? Georges Clooney est toujours dans un coin de votre tête et pourrait resurgir à tout moment ?
J’avais effectivement peur en attaquant Jean Doux, que les gens qui avaient aimés Georges Clooney n’adhèrent pas à autre chose. Mais j’avais très envie de raconter cette histoire, donc je l’ai fait dans un premier temps pour moi. Et de voir que maintenant ça plait à beaucoup de monde, ça fait vraiment super plaisir ! Et Georges c’est vraiment quelque chose qui est né petit à petit, dans l’improvisation la plus totale. Ce n’était pas un projet qui me tenait à coeur depuis des années (contrairement à Jean Doux). J’ai adoré le faire, c’était le lâchage total, une grosse expérimentation. Maintenant que c’est fait, je ne pense pas le refaire. J’aime bien tester différent truc.
La dernière fois que vous avez tenu, une disquette en main ?
La disquette fait encore partie de mon quotidien ! J’ai un carnet de note dont la couverture est faite avec une vraie disquette. Et pour la promo de Jean Doux, les attachées de presse chez Delcourt, ont achetées un lot de disquette molle sur Ebay, et on en a fait des guirlandes pour la soirée de lancement du bouquin.
Le meilleur souvenir avec une disquette ?
C’est le jeu “Indiana Jones et le secret de l’Atlantide”, qu’on avait sur disquettes. Mon premier jeu préféré !

Regrettez-vous sa disparition au profit des cd’s et des clés USB ?
Je pense que c’est cool que ce soit devenu un vestige du passé de la micro-informatique. Mais je kifferais avoir un disque dur externe en forme de disquette !
Jean Doux, si je comprends bien, c’est une vieille histoire, non ? Multi-médias, en plus ?
Oui, c’est un projet que j’avais en tête depuis 2008. Et j’avais commencé à l’écrire pour faire un court-/moyen-métrage. Mais faute de moyen, je n’ai jamais pu le faire. J’avais pourtant trouvé un lieu parfait. Des anciens locaux d’entreprise au sud de Lyon, reconverti en squat d’artistes, mais tout était encore là. Moquette aux murs, fausse plante et amiante au plafond.

Si on sent bien toute l’influence d’Indiana Jones et de certains films cultes des années 80, qu’est-ce qui a fait naître cette histoire entre hommage et délire ?
J’ai toujours kiffé explorer les maisons abandonnées, les usines, les grottes, les anciennes mines, les vieilles ruines et les souterrains en tout genre. J’adore la sensation que ça procure. Le mélange entre le stress d’être dans un endroit interdit, dans certain cas dangereux et l’impression que personne n’est venu là depuis longtemps, de faire une découverte à chaque pas. La curiosité qui pousse à aller le plus loin possible, et le fantasme de trouver un trésor. Donc la thématique de l’exploration/aventure, c’est d’abord quelque chose de très personnel. Un pote avait participé au tournage d’un film d’aventure indépendant. Quand il m’a montré les photos des décors de galerie et de tombeau, je me suis dit : “putain, moi aussi j’ai grave envie de faire un film d’aventure !”

Indiana Jones, c’est votre référence absolue ? Quels autres œuvres ont inspiré ce travail ?
J’ai grandi avec la trilogie, mes parents était fan, donc moi aussi. C’est les films d’aventure par excellence. Avec en plus une pointe d’humour et d’autodérision. Je pense que c’est très important de rester léger avec ce genre de cinéma… sans tomber dans le cartoon et la bêtise du 4.
La deuxième influence majeure, c’est “Message à caractère informatif” de Nicolas et Bruno. Je n’ai pas connu l’époque où ces capsules étaient diffusées sur Canal +, mais j’avais acheté le DVD sur les conseils d’un ami, et je suis devenu instantanément fan. L’univers qu’ils ont réussi à créer avec ces images d’archives de film d’entreprise était vraiment hilarant. Plus tard, j’ai bouffer du “The office” “Parks & Recreation” ce qui a beaucoup nourri l’univers de l’entreprise/administratif.

On me souffle même dans l’oreillette que vous avez remonté entièrement le quatrième épisode d’Indiana Jones ! Ça donnait quoi ? Vous ne comptez jamais votre temps ?
Ouais haha ! Je ne voulais pas vivre dans un monde où ce film existait. En fait, c’était plus une sorte de test, un exercice. J’étais curieux de voir ce qu’il était possible de faire, sur un film déjà fini, juste en touchant au montage. Et, au final, je suis vraiment content du résultat. Après je ne dirais pas que ça en fait un bon film, ou même juste un bon Indiana Jones, mais il est bien moins débile que l’original. Ce qui est marrant, c’est qu’en faisant le montage, la plupart du temps, je pouvais virer une scène entière, et ça se raccordait parfaitement, ça ne gênait même pas la compréhension de l’histoire. Je me suis rendu compte que toutes ces scènes n’était que du remplissage, de l’action pour l’action, mais n’ayant aucune fonction narrative. Elles ne font pas avancer l’histoire, ni évoluer les personnages, c’est juste du vent, du bruit dénué de sens.
À force de Kung Fury, de Stranger Things et plein d’autres films (Eddie The Eagle), séries et autres (en musique, notamment), n’avez-vous pas l’impression qu’il y a un retour aux 80’s, ces derniers temps ? Des choses qui vous ont marqué, aussi ?
Pour moi ce retour des années 80, et même 90, date déjà un peu. Quand j’avais commencé à écrire Jean Doux en 2008, ça commençait déjà à revenir. Dans la musique électro, avec Danger, Data, Minitel Rose, Crystal Castle… dans le graphisme et les fringues, avec les collab de Sixpack, SoMe, Akroe…
Fan art de Jean-Doux et le mystère de la disquette molle par @philipvalette #fanart #illustration pic.twitter.com/7ErwbXzc2X
— Mille Guillaume (@GuimilleDollars) 28 janvier 2017
Ces années-là, vous auriez aimé y vivre plus ? Ou y retourner ? Admettons, vous avez une machine à remonter le temps, quelle serait la première chose que vous feriez ?
Pas forcément. J’aime le fait d’avoir du recul dessus. C’est les années de mon enfance, et je ne les regrette pas. Elles sont maintenant emprunte de nostalgie, et avec la distance, on peut facilement grossir le trait de certain aspect de cette époque. C’est ça qui est amusant. Si j’avais une machine à remonter le temps, je pense que j’irais voir à quoi ressemblait les cités des grandes civilisations disparues, au temps de leur prospérité, comme au Pérou en Grèce ou en Egypte.
La vie de bureau, vous y avez goûté ? Vous auriez aimé que le mystère et l’aventure soit si facilement à portée de main ?
Je n’ai jamais bossé dans une entreprise comme PRIVATEK. Avec des gens en costard-cravate, qui jonglent avec des chiffres et des données toute la journée. Mais quand j’étais gamin, c’est comme ça que j’imaginais mon avenir professionnel, et ça me faisait bien bader.

Mais vous décririez-vous comme un aventurier artistique ?
Haha, oui c’est une bonne formule ! Je vais la garder. “Philippe Valette, aventurier artistique” ! J’aime expérimenter, toucher à tout. Une fois que j’ai poussé un projet à bout, j’ai toujours envie de tester quelque chose de très différent.
En tout cas, quand on voit votre blog, vous avez fait un travail colossal pour trouver le « style » parfait pour ce livre, non ?
Ce projet est resté dans un coin de ma tête pendant longtemps. Quand je me suis mis sérieusement sur la BD, le premier boulot à été de trier et classer toutes les idées que j’avais accumulées à droite à gauche. Et pour le style graphique, j’ai essayé de trouver le bon équilibre entre quelque chose de suffisamment étoffé pour que l’univers soit palpable, qu’on se sentent “à l’intérieur” de l’entreprise (le décor est hyper important dans Jean Doux), mais il reste simple, agréable et rapide à dessiner.
Dans Jean Doux, on perçoit aussi (surtout ?) un côté très jeu vidéo. Difficile à rendre sur papier ? Comment vous y êtes-vous pris ? Quelle est votre technique de travail ?
J’ai directement bossé sur l’ordi. (Contrairement à Georges Clooney où je dessinais au feutre). Donc tout est traité en aplat de couleurs, sans contour. Vu que tout se passe dans la même entreprise, j’ai essayé d’avoir une ambiance de couleurs différentes pour chaque pièce, pour ne pas que soit trop rébarbatif, et qu’on puisse facilement identifier là où se situe l’action. Et le côté jeu vidéo, je pense que ça vient des cadrages, qui sont assez frontaux la plupart du temps, comme dans un point&click.
Existe-t-il des jeux vidéo auxquels vous rejoueriez à l’infini ?
Oh oui ! Quand j’ai beaucoup aimé un jeu, je le refais au moins une fois, voire plus. Et il y en a certain que je réinstalle régulièrement. Des vieux comme des récents. Je pense à “The Dig”, “Halflife2”, “Fallout3”, “Wolfenstein: New Order”, “Crysis”, “The last of us”… Il y a même un jeu en développement, “The Forest” que je relance quasiment à chaque mise à jour. J’y ai déjà passé une centaine d’heures, mais il arrive toujours à m’aspirer.

Au final, c’est un gros livre, bien fourni, facile à faire accepter un tel ouvrage à l’éditeur ? Justement, ce projet a vite trouvé un éditeur, ou il a fallu batailler ?
C’est mon éditrice qui m’a demandé un jour si j’avais envie de faire une autre BD, je lui ai présenté Jean Doux, et elle a directement aimée l’idée. Le nombre de pages n’a jamais été un souci, je les avais habitués avec les 2 Georges Clooney (350 et 400 pages). Et puis avant de commencer je ne savais pas vraiment quelle taille il ferait. Ce qui a été plus compliqué, c’était le format. Je voulais faire un livre à l’Italienne, puisque mes cases sont déjà en “mode paysage” c’était plus logique. Et dans le film, j’ai l’habitude de raconter des histoires avec une image horizontale. Mais apparemment les libraires n’aiment pas trop ce genre de format.
Avec en plus, le pari, avec un si gros bouquin et un vase si clos, de ne pas lasser, non ? Vous y avez pensé ? Comment avez-vous contourné l’obstacle ?
Dès le début, j’ai fais une liste de tous les espaces exploitables dans une entreprise. Le bureau du patron, la machine à café, le self, les escaliers, l’ascenseur, la salle de réu, les chiottes…etc. Et je me suis efforcé à ce que chaque scène se passe dans un lieu différent, pour que ce ne soit pas lassant. Que ça circule au maximum. Et quand l’exploration commence vraiment, j’ai fait glisser petit à petit le héros dans des décors de plus en plus fantastique.

Styles vestimentaires, mobiliers, gadgets, photocopieurs… Est-ce un travail hyper-documenté ou avez-vous fait confiance à votre mémoire (ou, simplement, vous baignez dans cette culture revival) ?
Vu que le projet est vieux, ça faisait 8 ou 9 ans que j’étais sensible à cet univers rétro années 90. J’avais acheté pas mal de chose à Emmaüs. Entre vieux costume et accessoires de bureautique. Et j’ai également fait énormément de recherche et de documentation sur internet. J’ai lu beaucoup de chose sur la micro-informatique, l’histoire de l’aménagement des espaces de travail, de la broyeuse à papier, les supports de stockage d’information numérique, etc.
Y’a-t-il eu des repérages, des mises en situation pour que les mouvements des personnages correspondent à la réalité ?
La seule fois ou je me suis aidé d’une photo pour un posing, c’est pour la couverture du livre, où Jean Doux escalade la falaise de casier. Pour les décors, j’avais fait des repérages dans une ancienne entreprise à l’époque où je voulais faire le film. Et je me suis énormément documenté pour les intérieurs, les objets, les costumes et les ambiances de bureau des années 70 à 90.

Et quelques recherches de couvertures :
Je ne peux m’empêcher, je ne sais pourquoi, de faire le rapprochement entre Jean Doux et les films mettant en scène les LEGO, serait-ce un peu le même esprit ?
J’ai toujours adoré jouer au LEGO, inventer des univers, des machines et des histoires avec ces petites briques. Et j’ai trouvé que le premier film LEGO capturait très bien la créativité que génère ce jeu de construction. Après je ne pense pas que ce soit une inspiration, mais peut être que Jean Doux et le film LEGO partagent l’intention d’être créatif à chaque case/plan de l’histoire.
Votre casting de rêve comment l’avez-vous imaginé ? En plus, Jean Doux, c’est moins un grand héros qu’un loser ultime, non ? Et pourtant ça marche à plein tube !
J’y ai déjà un peu réfléchi, mais pour l’instant je n’ai pas trouvé qui pourrait incarner Jean Doux à l’écran. Cela dit, un bon Michel Blanc (à l’époque des “bronzés”) avec une grosse perruque aurait été pas mal je pense !
Avec la réalisation de cette BD, l’espoir de mettre cette histoire sur grand écran s’est-il éteint ? Ou que du contraire ? Pourriez-vous imaginer une suite ?
La BD m’a forcé à écrire l’histoire une bonne fois pour toute. Quand je voulais en faire un film, ce n’était que des idées, des intentions éparpillées. Maintenant, c’est comme si j’avais un grand story-board de toute l’aventure, et ça serait génial de pouvoir faire un film à partir de ça ! Mais réaliser un long métrage en live, ça demande beaucoup de moyen, donc ça sera une question d’opportunité.
Quels sont vos projets dans l’immédiat ou pas ?
Pour l’instant, j’ai repris mon boulot dans l’animation. Je bosse sur des pubs majoritairement. J’ai d’autres idées de scénarios qui me tiennent à cœur dans les tiroirs. Mais je prends le temps de réfléchir et de recharger mes batteries avant d’enchaîner sur une nouvelle bande dessinée.
Titre : Jean Doux et le mystère de la disquette molle
Récit complet
Scénario, dessin et couleurs : Philippe Valette
Genre : Aventure en open space
Éditeur : Delcourt
Collection : Tapas
Nbre de pages : 304
Prix : 29,95 €
Date de sortie : le 25/01/2017
Extraits :