Des histoires d’humains qui parlent au fantôme, de Casper à Ghostbusters en passant par Harry Potter ou Ghost Whisperer, c’est clair, il n’en manque pas, baignant dans l’horreur, la comédie ou d’autres genres. Pourtant, avec Rose (trilogie dont la première partie est parue dans Spirou et désormais en album), Denis Lapière, Émilie Alibert et la fascinante Valérie Vernay conjuguent de manière originale le paranormal, le polar féminin et les secrets de famille.

Résumé de l’éditeur : Son père abattu dans de mystérieuses circonstances. Des fantômes qui hantent l’immeuble paternel. Et une faculté à se dédoubler qu’elle croit être une maladie. Rosé, détective malgré elle, va devoir enquêter sur des morts suspectes reliées à un tableau célèbre mais aussi sur une terrible malédiction vieille de 500 ans. Et si la clé de ces énigmes se trouvait dans le secret de sa naissance ?

En voilà une jolie surprise pour commencer 2017 ! Ne vous fiez pas aux clichés que pourrait véhiculer la couleur souvent girly qu’est le rose. Rose, ce n’est pas Seccotine, pas Natacha, pas même Laureline, c’est une héroïne qui ne doit rien à personne… même pas à elle. Car Rose, elle ne rivalise pas d’atouts sexy et elle ne s’aide pas : si elle n’était pas l’héroïne de cette trilogie, c’est bien simple, on ne remarquerait pas cette adolescente (ou peut-être est-ce une adulte, déjà ? Elle est si petite, comme son nom, Klein) si discrète, si peu confiante, si renfermée…

Pourtant, Rose sait s’ouvrir au monde, mais si on vous raconte pourquoi, vous ne nous croirez pas… Bon, d’accord, Rose a le don de s’émanciper de sa carcasse terrestre et de se faire passe-muraille… ce qui lui vaut, dans le monde des vivants, quelques moments d’absence, forcément… et un mal-être encore plus pesant. Pourquoi n’est-elle pas comme les autres ? Est-ce une maladie.

Mais ce n’est pas tout car toute une série d’éléments étranges vont se mettre en branle pour chahuter un peu plus sa vie : son père qui meurt dans des circonstances d’autant plus troublantes que sa dépouille est retrouvée dans la même position qu’un homme sur un tableau vu à un vernissage, des fantômes se révèlent à Rose dans la maison de son paternel et une sordide histoire de chasse sorcière revient à la charge.

Loin de prendre peur, notre héroïne va prendre du galon et du courage pour prendre à bras-le-corps cette étrange affaire. L’affaire de sa vie ? Elle y est intimement liée, en tout cas, le lecteur en a le sentiment certain. Ce début d’histoire est d’ailleurs un régal. Aussi nombreux soient les éléments imaginés par les auteurs, là où ils auraient pu se transformer en récit foutraque et mal dosé, ils s’assemblent ici comme dans un rêve. La présence de l’actrice et comédienne Émilie Alibert aux-côtés de Denis Lapière, y est-elle pour quelque chose ? Toujours est-il que dans ce petit théâtre de vie où le sépia fait bon ménage avec les superbes couleurs de Valérie Vernay, on se sent bien tout en y prenant faits et causes.

Rose par Alibert Lapière Vernay © Dupuis 2017
Notre héroïne sans artifice, on l’aime déjà et on aurait envie de l’aider par tous les moyens. Inspiré autant dans son scénario que dans son graphisme (quelques superbes paysages qui ne gâchent rien), ce premier tome prouve qu’il faut toujours laisser de la place à l’inattendu. Cela donne souvent de jolis moments. Tout en beauté.
Titre : Rose
Tome : 1/3
Scénario : Émilie Alibert et Denis Lapière
Dessin et couleurs : Valérie Vernay (Facebook)
Genre : Fantastique, Polar, Mystère
Éditeur : Dupuis
Nbre de pages : 48
Prix : 12€
Date de sortie : le 20/01/2017
Extraits :
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