Le Cirque Royal et son grand bal francophile ! #Nuits16

Les Nuits Botanique se poursuivent et voici qu’après un inoubliable concert de RY X à la Rotonde, nous nous apprêtons déjà à vivre en ce jeudi  19 mai, un nouveau show des plus excitants, au Cirque Royal cette fois, qui accueille le groupe français Feu! Chatterton que l’on ne présentera plus ici (cfr. , ici ou encore là)!

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Photo de Benoit Demazy

Radio Elvis, une première rencontre…

Dix-neuf heures, c’est encore un peu tôt pour un concert, et si le public se fait timide dans la superbe salle de la rue de l’Enseignement, il est tout de même prêt à accueillir en triomphe le groupe français qui va ouvrir ce grand bal francophile, Radio Elvis. C’est la première fois que la formation foule une scène belge, et quelle scène ! Celle du Cirque Royal qui a notamment accueilli Nick Cave, font-ils remarquer, admiratifs.

Une chose est sûre ces rockeurs dans l’âme, petits frères de Feu! Chatterton, ne sont pas venus pour se laisser impressionner, que du contraire ; le public ne les connaît pas vraiment, mais est déjà sous le charme de cette énergie véhiculée par des musiques entre pop et rock, et des textes habiles, en français. Si nous avions déjà été convaincus par un premier album bien en place, Les conquêtes, ce premier contact live avec ces talentueux artistes émergents n’a fait que renforcer notre affection pour eux. On a déjà hâte de les revoir !

Nicolas Michaux, naïveté et spontanéité.

Après cette bien belle découverte, voici qu’un nouveau groupe s’apprête à entrer en scène. C’est celui de Nicolas Michaux qui vient nous présenter son premier album solo, après quelques années passées au sein du groupe liégeois Été 97. Fort de diverses influences très vintage qui font plaisir aux oreilles, on redécouvre une pop ambitieuse que l’on avait malheureusement perdue de vue et que l’on retrouve avec grand bonheur. On oscille, on se déhanche, bref on passe un bon moment avec cet artiste décalé, à l’humour très border line. On en vient même à se demander si de temps en temps il ne se moquerait pas un peu de nous, mais son incontestable talent, l’approchant presque du trône d’héritier d’un genre oublié, nous force à ne pas lui en tenir rigueur. Et nous ne le ferons pas, vivant plutôt avec engouement ce concert étrangement attractif.

Feu! Chatterton, ces incandescents cadavres qui continuent leur ascension.

21h30 passées… La salle comble s’impatiente. Si jusqu’ici, nous nous sommes plutôt enthousiasmés de cette soirée cent pour cent francophone, c’est tout de même pour Feu! Chatterton que nous sommes venus ! Nous les avons vus lors de leur premier concert belge à la Rotonde (qui restera sans doute le meilleur moment que nous ayons vécu avec eux) il y a tout juste un an, quelques mois plus tard nous les avions appréciés dans l’Orangerie et ce soir, c’est avec une certaine fébrilité que nous attendons ce troisième chapitre même si nous savons d’ores et déjà que nous ne serons pas déçus, nous ne l’avons jamais été…

Enfin, cinq silhouettes se dessinent dans l’ombre de la scène et voici que Feu! Chatterton, fait son entrée sous un tonnerre d’applaudissements, témoignant d’une excitation déjà bien présente au sein de ce public éclectique qui se voit composer tant d’adolescents que de rockeurs assumés ou même de quinquas mélomanes. À peine placé derrière son micro, dans son costume old school, Arthur, cet impétueux poète romantique semble déjà avoir la moitié de l’assemblée dans sa poche tant son magnétisme est profond et inébranlable. Le voyage peut alors commencer, au gré de ces textes toujours plus lourds de sens et de ces mélodies percutantes.

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Des chants de bananes d’Océanie aux côtes toscanes, en passant par les contrées où Cortès est venu, c’est encore plus intensément que nous vivons ce nouveau chapitre que le groupe écrit dans ce magnifique Cirque Royal. La setlist n’a pas changé, mais Feu! Chatterton semble bonifier de plus en plus, tel un bon vin. On ne peut alors que se demander où ces cinq dandys s’arrêteront… Car ils ne cessent de nous surprendre… Nous livrant un remix de leur épique Malinche qui transforme le temps de quelques notes la salle au bord de la folie en un véritable club in ! Nous emportant dans de terribles solos de guitares, comme dans ce paroxystique Bic Médium où les deux guitares semblent se répondre à l’infini nous perdant dans des riffs toujours plus intenses. Nous embarquant au travers d’une grandiose version de Porte Z, ce sublime morceau, véritable invitation à la démence ! Un seul bémol effleurera alors notre esprit chamboulé, nous n’aurons pas vu Arthur déclamer son sublime Harlem, mais tant pis, ce sera pour la prochaine fois.

C’est finalement dans une ambiance de stade que cette messe dantesque aux sentiments exacerbés se clôturera. Le groupe acclamé est aux anges, son public, que dis-je, ses fidèles, le sont aussi. Finalement, arrachés au confort des sombres coulisses, ces incandescents cadavres sont prêts à nous servir une nouvelle fois, nous présentant leur version du morceau Je t’ai toujours aimée, de Polyphonic Size. C’est le coup de grâce! Et ces mots nous les retournons sans peur au groupe, nous les avons aimé et nous les aimerons encore, attendant avec hâte leur prochaine venue.

Par Alizée Seny (Photos de Benoit Demazy et Alexis Seny)

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