RY X, quand l’eXtase s’empare de l’Orangerie #Nuits16

Participer à un concert des Nuits Botanique est toujours une expérience fascinante, tant par l’éclectisme de leur programmation que par tous ces artistes talentueux qui se partagent les scènes du premier festival de la saison pour nous livrer des shows plus géniaux les uns que les autres ! Après un concert magique de Dan San qui marquait pour nous l’ouverture de cet événement, nous voici de retour au Botanique pour rentrer dans l’univers minimaliste aux émotions à fleur de peau de Ry X. Une soirée que nous ne sommes pas prêts d’oublier, c’est certain !

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En prélude, Warhaus, les hypnotiques

Pour ouvrir cette soirée épique, la salle comble de l’Orangerie a eu droit à la présentation d’un projet hors du commun déjà bien en place même s’il n’en est qu’à ses premiers balbutiements. Warhaus, c’est le nouveau (enfin, comme un ectoplasme, il est déjà apparu quelques fois sur scène ces dernières années avant de redisparaître) projet de Maarten Devoldere (Balthazar) avec Sylvie Kreusch (Soldier’s Heart) et Jasper Maekelberg (Faces on tv), a envoyé du lourd pour cette première partie de concert. Fort d’un set varié et inattendu, l’artiste nous prouve son talent illimité avec un enchaînement de morceaux tantôt jazzys, tantôt imprégné de sonorités plus électro. Immédiatement, nous sommes emportés dans leur univers si singulier, envoûtés par cette chanteuse qui oscille nonchalamment sous les lumières feutrées, cette musique audacieuse et impétueuse, et cette voix, la voix ardente de Maarten. On en voudrait encore plus, mais le set magistral prend fin, c’est inévitable, les lumières se rallument mettant un point final à cette courte épopée onirique que nous venons de vivre et donne envie d’en savoir plus!

RY X, entre ombre et lumière, ce magicien des grands espaces…

Le temps pour les techniciens de faire disparaître le matériel du groupe belge et voilà que déjà, et pour notre plus grand bonheur, les lumières s’éteignent à nouveau. Un autre voyage peut  alors commencer, un voyage qui prend aux tripes autant qu’il parle à l’âme. Des bougies nichées ça et là sur la scène fixent déjà le décor et invitent à la rêverie. Les musiciens s’installent au cœur de cet écrin tamisé et les divines premières notes de Dawn, préambule de son album du même nom, nous emporte. Dans le coin de la scène, une silhouette se cache, se mêlant aux ombres. Un bonnet, une longue barbe, pas de doute, Ry Cuming est bien là, prêt à fouler cette scène qu’il a déjà expérimentée par le passé. L’intro se termine, il s’avance vers nous pour entonner, de cette voix captivante vibrante de sentiments qui paraît encore plus pure en live, Shortline. Déjà, toutes les promesses sont tenues, allons-nous vivre l’un des concerts de notre vie ? C’est possible…

Les morceaux s’enchaînent et, sans artifices, Ry X nous livre une part de lui-même au travers de ses chansons qu’il vit réellement, avec une passion incomparable. Il aime se connecter avec son public, et à vrai dire, c’est le plus naturellement possible que cette connexion s’opère. Pas même besoin d’un mot, juste de ces mélodies évocatrices et de cette voix profonde, magnifiquement mise en valeur par le duo à cordes présent également sur scène.

L’intensité ascensionnant, la soirée prend un nouveau tournant lorsque résonnent les guitares du célèbre Berlin. On se surprend à chuchoter avec lui : Tell me I’m not going home. Et c’est ce que l’on pense tous… Aucune envie de rentrer ne nous traverse, juste l’ardent désir de prolonger ce moment intemporel jusqu’au bout de la nuit. Heureusement, ce n’est pas fini, RY X a encore envie de vibrer avec nous, il est heureux d’être là, il le fait sentir. Son public l’honore comme il se doit. Et l’artiste timide qu’il est, paraît mal à l’aise, presque décontenancé lors de ces ovations.

La setlist se poursuit et, avec des morceaux comme Howling, Deliverance ou même Sweat, nous éprouvons de plus en plus l’impression de vivre quelque chose de fort, l’artiste s’élève presque dans une autre dimension au travers de ses compositions qu’il transcende sur scène. Il atteint le sommet de son art sans difficulté. Il transporte et transmet des sentiments avec une intensité impressionnante, n’est-ce pas là l’essence-même de la musique ? Et il se révèle d’autant plus touchant qu’aucun ego calculateur ne semble se cacher derrière ce hipster australien au grand cœur. Il le prouve à chaque fois qu’il s’avance pour parler à l’assistance visiblement sous le charme : « J’éprouve tellement de gratitude à vous voir tous réunis ici ce soir, c’est un réel plaisir de jouer à Bruxelles une nouvelle fois. Vous savez, nous sommes souvent fatigués lorsque nous sommes en tournée. On a joué en Allemagne puis à Amsterdam hier, et ce matin j’ai dû me lever très tôt pour l’enregistrement d’une émission, pourtant nous sommes tous là ce soir et vous nous transmettez une réelle énergie, c’est fantastique ! » Et il ajoute même : « Chaque soir est différent, vous me surprenez, mais je me surprends également à chaque fois. »

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Tant redouté, l’achèvement de cette épique expérience approche et déjà le dernier morceau s’orchestre comme un hymne avec ses guitares à la fois puissantes et vaporeuses, ses percussions pleine de force; Lean. C’est une véritable apothéose, un bouquet final salvateur qui s’empare de notre âme pour nous emmener dans une dernière envolée cathartique. Turn off the lights and come back, ces derniers mots qui se font de plus en plus lointains finissent par s’évaporer dans les applaudissements du public. Maladroitement, Ry salue son public avant de disparaître. Mais évidemment, nous ne sommes pas prêts à le laisser partir.

RY X @Nuits16 (17)

Ovationné, le jeune australien ne tarde pas à revenir, tout sourire. « C’est marrant parfois de sortir de scène et d’écouter vos applaudissements pour voir si vous aimez. Vous êtes particulièrement bons à ça. » Le public le prend naturellement au mot et une nouvelle vague d’applaudissements se propage dans la salle, accompagnée de cris et autres sifflements destinés à célébrer le talentueux artiste et ses formidables musiciens. Il rit, tente de mettre fin à ce florilège d’acclamations mais se rend vite à l’évidence, il ne nous arrêtera pas. Le calme reprend peu à peu ses droits. Je ne disais pas ça pour ça, ajoute-t-il en attrapant sa guitare pour nous jouer, cette fois, son dernier morceau : Only. On ne peut que fermer nos paupières pour se laisser envahir par ces frissons divins.

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L’émotion est indéniablement au rendez-vous pour cette expérience inoubliable partagée avec un véritable artiste, un artiste touchant au grand cœur. Une nouvelle fois, Ry s’avance, faisant signe à ces musiciens de le rejoindre pour un dernier salut. Et ces ultimes paroles, lancées telles une promesse de retrouvailles latentes; « I love you all, thank you very very very much; I will be back very very soon, I promise ». Certes, cela fait beaucoup de very, mais il s’avère tellement honnête que l’on ne peut que le croire et espérer le revoir bientôt fouler nos scènes belges. Nous aussi nous t’aimons Ry X, beaucoup beaucoup, beaucoup. 

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