« Nous rêvions juste de liberté » est présenté par la maison d’édition comme « le road-movie d’une génération ». Mais il est tellement plus… C’est un roman initiatique, un « Thelma et Louise » boosté à la testostérone, une plongée dans les rêves d’indépendances d’Hugo, un conte moderne sur l’amitié entre potes à la vie à la mort …
Parce qu’avec Hugo, on plonge dans l’univers des clubs de motards, les mythes qu’ils véhiculent et la vie si particulière de ses membres. L’amour inconditionnel de la bécane, le refus des règles imposées par d’autres, une fidélité indéfectible à son club, des guerres de gangs, …
Mais aussi et surtout la route, la liberté d’aller où bon leur semble, l’itinérance en étendard, l’indépendance en leitmotiv. Le besoin d’aller plus loin, de se surpasser, de se dépasser. La quête d’ailleurs, d’autre chose… puis un jour, l’emprise de la sédentarité, du renoncement, sans y prendre garde… Et les questionnements qui surgissent.
Hugo c’est moi, c’est nous. Hugo c’est le reflet dans le miroir de nos rêves d’enfants, de nos récits intérieurs d’aventures, de la liberté qui crie parfois en nous. Mais Hugo apprend aussi le prix de cette liberté et les choix qu’elle impose.
Henri Loevenbruck nous offre ici le plus beau récit qu’il m’ait été donné de lire depuis de nombreux mois. Mais à ses lecteurs assidus, il sera nécessaire de dépasser les premières surprises de la forme. Car Henri nous a habitué à une écriture léchée, précise, un vocabulaire soigné et une intrigue (parfois ésotérique) épaisse et opaque… Mais « Nous rêvions juste de liberté » c’est d’un autre style. Où l’écriture se fait écho de la langue orale de jeunes adolescents en désarrois. Le récit est plus « parlé » qu’écrit. Et pour les amoureux de la langue française, un réel dépassement des apréhensions est nécessaire.
Mais une fois que l’on accepte que Loevenbruck nous livre une partie de ses rêves d’Amérique, que cette écriture « populaire » est au service du récit, il nous emène en voyage dans nos espoirs d’enfants…
Et si nous les retrouvions un peu …
3 commentaires