Période de fêtes dit forcément occasions à gogo pour manger sain et équilibré (enfin presque…). On vous le souhaite en tout cas. Tellement qu’on profite de cet article pour ouvrir une nouvelle rubrique sur le blog consacrée aux arts de la table. Et pour l’inaugurer, c’est à Erpent que nous nous sommes rendus, très heureux de vous présenter le restaurant Agathopède, deuxième du nom (avec armoiries, s’il vous plaît) après l’établissement établi dans le Royal Snail du Casino de Namur. Une ligne bistronomique initiée par le jeune chef Carl Gillain, formé chez le renommé Sang-hoon Degeimbre de l’Air du Temps et passé, pour l’anecdote, dans Top Chef en 2012. Situé dans le magasin Wine and More (spécialisé en vins mais aussi en spiritueux et en bières diverses souvent locales), Agathopède est ouvert depuis le 26 juin et a depuis déjà fait son chemin entre les avis positifs de la presse spécialisée et un récent 14/20 octroyé par Gault et Millau. Plus que pas mal en à peine quelques mois.

Le soleil d’un automne qui prend fin montre la voie à travers l’urbanité pour entrer dans la convivialité d’un restaurant pas comme les autres et atypiques. « Ici, notre carte des vins, compte 800 références et 20 000 bouteilles« , nous dit un des serveurs, jeune et souriant. « Il sourit même avec les yeux« , constate ma copine. C’est pas faux et c’est tant mieux, ça donne d’autant plus du coeur à l’ouvrage et l’envie de commander. Mais c’est vrai qu’il y a le choix, et c’est normal: le restaurant est une annexe au magasin de référence Wine & More. Si les bouteilles s’entassent et qu’on ne sait plus où donner de la tête, tout est aménagé pour qu’on puisse respirer et notamment, central, un véritable « coin salon » avec des lectures sur une table et un piano intrigant.
Plus loin, c’est le restaurant, prolongement du magasin sans séparation ce qui donne au lieu une drôle d’ambiance, désarçonnante peut-être mais pas désagréable du tout. En tout, il y a moins de vingt-cinq places (mieux vaut donc passer réservation pour éviter toute mauvaise surprises) organisées en tables de deux, quatre, et plus si affinités. Quelques places accoudées au comptoir permettent aussi de manger « la tête dans les cuisines« , face aux cuisiniers. Ici, les serveurs sont au four et aux moulins, à la caisse aussi. Pas le temps de souffler durant le coup de feu. D’autant plus que le restaurant n’est ouvert que quand le magasin l’est également! Ça fait du monde à conseiller, servir et rendre heureux. Pour ça, l’équipe dynamique et jeune, n’ayant pas eu le temps de se guinder – et c’est chouette -, sait y faire, professionnelle, bien renseignée et à l’écoute.
Nous prenons donc place et écoutons les propositions. Pour l’appétit, nous décidons de suivre les suggestions (36€ pour un menu trois services avec trois propositions à chaque fois). Mademoiselle prend, en entrée, du saumon préparé avec du quinoa et du yuzu (l’occasion de se faire expliquer ce que c’est, au juste). Moi, ça va de soi, je me laisse séduire par le foie gras à la crème de butternut avec noisettes et lardons. Le petit Jésus en culotte de velours. Pour les vins, comme dit précédemment, nous pouvons choisir une bouteille dans le magasin (avec droit de bouchon de 15€ et, si le vin n’est pas assez frais, possibilités de le rafraîchir en quelques dizaines de secondes grâce à des poches rafraîchissantes) mais nous préférons faire confiance à notre sympathique serveur qui fait son choix parmi les huit vins tous azimuts placés dans des distributeurs et comptabilisés au verre. On goûte, c’est bon, les verres sont remplis, les plats arrivent et l’offensive culinaire peut commencer. Pour moi, c’est aussi déroutant qu’excellent. Le foie gras est de qualité et la crème de butternut apporte un plus non négligeable de même que les lardons croquants noyés dans cette crème. La présentation n’est pas en reste. Difficile de ne pas adhérer.
En deuxième volet, changement de vin et place au plat. Ma copine comme moi nous sommes décidés pour le vol-au-vent de faisan avec ses champignons de saison. C’est simple mais terriblement efficace. C’est chaud, il y a du goût et la ration est plus qu’honorable, on finit tant bien que mal notre petit poêlon mais on le finit! On n’aurait pas idée d’en laisser, quel gaspillage ce serait. Jusqu’ici, aucune déception loin de là et la découverte est palpitante et goûteuse, sans chichi mais avec un réel soin et une certaine audace.
Le temps de digérer et place au sucré. Difficile de faire son choix dans les trois desserts proposés. On décide donc de couper la poire (qui n’était pourtant pas au menu) en deux: ma copine choisit un chocolat/kumquat/sablé tandis que j’opte pour des tranches d’ananas rôti accompagné d’un sablé et d’une boule de glace vanille. C’est joli, ça se mange sans faim et ça conclut en beauté ce voyage tranquille dans ce monde désormais moins inconnu, bistronomique pour une somme loin d’être astronomique: un peu plus de 60€ pour un repas de qualité, rehaussé par la quiétude et la convivialité des lieux. Longues vies à eux et à leur équipe, ils ne sont qu’au début de leur chemin culinaire et risquent bien de faire preuves sur preuves. Ne reste plus qu’à prolonger le plaisir et à déambuler dans le magasin.
PS: À noter qu’au rythme des saisons et des opportunités, il n’est pas rare que le restaurant Agathopède de Wine and More propose des soirées thématiques et des masterclass qui valent le coup d’être vécues pour découvrir des bonnes bouteilles, qu’elles soient de vin mais également de rhums ou autres bières. Les prochaines masterclass sont programmées pour le 03/02 autour des Portos Ramos-Pinto et le 01/03 face aux Bourgogne de la Maison Chanson.
Agathopède dans le magasin Wine and More, Chaussée de Marche, 496, Erpent. Ouvert les lundis et mardis de 12h à 15h et du mercredi au samedi de 12h à 15h et de 19h à 22h. Fermé le dimanche.
Crédit photos: la Page Facebook de Wine and More
Site Web: www.wineandmore.be