Pink Velvet Paradox: « Le cul entre deux chaises, difficile de trouver des dates! » (Interview au SLRF 2015)

Le Saint Louis Rock Festival est fini, vive le Saint Louis Rock. Ce n’est pas parce que la fête est finie, qu’on ne peut pas en nourrir des souvenirs. D’autant que nous étions dans la place pour vous ramener quelques jolies interviews des artistes présents.

Après Black and Yellow, Brown Sugar, JLB RiddimThe Jacklean’s et Replay61, il était grand temps d’aborder la journée du samedi, tout aussi éclectique et réjouissante. D’autant qu’elle s’ouvrait avec un groupe qui mérite d’être connu, j’ai nommé les Pink Velvet Paradox. Composé de Gaëtan Favresse (guitare et chant), Xavier Giot (basse) et de Raphael Monin (à la batterie), le groupe originaire de Beauraing a offert une belle ouverture entre pop et électro, entre rock’n’… rose. On a d’ailleurs vite surpris les fans de la première heure d’Antoine Chance et (surtout) de Bastian Baker, à venir bien plus tard dans la soirée, se dandiner et réserver un chaleureux accueil au trio. Un trio tellement emballant qu’on n’a pu résister à l’envie d’en savoir plus.

Vous aviez la mission difficile d’ouvrir la scène en ce deuxième jour. Un peu de stress?

Gaëtan: Du stress, pas vraiment. Pas dans ce genre de festival à taille humaine. Effectivement, c’est l’heure un petit peu « ingrate », parce qu’il n’y aura pas énormément de monde mais, ici, on été très surpris de voir plein de gens collés aux barrières avant de commencer. D’habitude, on doit les appeler avant de commencer. On était agréablement surpris, c’était chouette.

Quelles sont les origines de Pink Velvet Paradox.

Gaëtan: On a commencé par du foot mais on n’était pas très doué.

Raphaël: On était amis à la base, ça fait très très longtemps. On l’est peut-être un peu moins maintenant (rire). Mais on a eu un autre groupe avant. Peu importe lequel. Musicalement, nous venons tous les trois de là. Nous avons fait une pause quelques années avant, maintenant, de revenir avec un autre projet. C’était plus épuré à la base avant de rajouter un élément au niveau des synthés et des boucles.

Gaëtan: On est probablement aux antipodes de ce qu’on faisait avant. On s’est vite rendu compte qu’il nous fallait un ingrédient en plus, amené par l’électro et les synthés.

Quelle est votre identité, entre le rose, le noir, l’esthétique et la classe de vos costumes scéniques?

Gaëtan: C’est probablement un peu réfléchi. On est loin d’être en costume-cravate tous les jours. On recherche un peu l’esthétique, qu’elle soit raccord avec la musique qu’on fait. Avec la musique qu’on fait, on peut pas arriver avec des longs cheveux et des tatouages plein les bras, comme des métalleux. Il faut penser que les spectateurs vont associer le visuel au musical. Il faut donc que les deux se rapprochent.

Xavier: Il ne fallait pas que le visuel desserve la musique en fait.

Gaëtan: Les gens accordent un crédit énorme au visuel. Parfois, ils ne viennent même presque pas pour écouter. Il fallait qu’ils sachent à quoi s’attendre en nous voyant.

Votre nom, Pink Velvet Paradox, que signifie-t-il?

Gaëtan: Ça a été une cogitation assez longue entre nous trois autour de différents thèmes qu’il nous fallait. On voulait absolument un X: son graphisme, sa consonance nous plaisaient. Puis, on aimait bien Blue Velvet qui se rapprochait de Pink Velvet. Pink Velvet, c’est aussi, dans un autre genre cinématographique, un film un peu olé-olé, de femmes… si tu vois ce que je veux dire. C’est le côté un peu coquin.
On a aussi vu qu’il existait un bouquin appelé Velvet Paradox, d’un auteur anglais assez romantique-dark. Ça nous convenait bien de lier un peu tout ça.

Xavier: Paradox, parce que nous sommes nous-mêmes plein de paradoxes. Puis, ça se prononce facilement même si c’est en anglais. On n’est pas imprononçable.

Qu’est-ce que vous mettez dans votre musique, les thèmes traités?

Gaëtan: Ce n’est pas toujours très rose, pour le coup. Ce sont des relations, des chansons d’amour mais pas à la Bastian Baker. On explore le côté sombre et vénéneux de l’amour. Tout n’est pas rose, loin de là.

Et, nous l’avons vu, vous défendez ça de belle manière en live. Pourtant, vous avez difficile de trouver des dates, pourquoi?

Raphaël: C’est pas évident, en effet. Nous sommes un peu en marge de ce qui se fait en Belgique. Nous ne pouvons pas être catégorisés comme ce qui se fait actuellement en pop belge. C’est paradoxal, parce qu’il y a un créneau à prendre. Bon, nous ne sommes plus des jeunes premiers, et les gens ont tendance à aimer ces jeunes premiers. Mais, du coup, on essaie de soigner la présentation. C’est compliqué comme on est sorti du circuit belge donc on a perdu pas mal de contacts. On perd vite et tout se passe beaucoup sur internet, maintenant. Heureusement, on maîtrise pas mal l’outil.

Gaëtan: Raph’ a raison.

Raphaël: Merci hein!

Gaëtan: Enfin, il a souvent raison (rire). Mais quand on prend le rock belge, sans être trop manichéen: il y a le côté pop belge qui a pignon sur rue avec de très bons groupes, hein, qui prend 90% de l’espace radio et belge. Tu as une scène peut-être plus indie dans laquelle on ne se retrouve malheureusement pas non plus: on a une musique plus dark, mais on n’est pas des gothiques, les gens vont nous trouver trop pop. Et sur la scène pop, ils ne nous trouveront pas assez pop.
On est un peu le cul entre deux chaises, entre une pop belge triomphante et une scène gothique dont on se rapproche sans y toucher vraiment. Bref, on est mal barré, d’autant plus qu’on a arrêté pendant quelques années, qu’on y a perdu des contacts et des repères, et qu’on travaille sans structure, sans booker ni manager. Donc c’est dur. D’ailleurs, on n’a pas de date dans l’immédiat. La prochaine est début août au Wead Festival avec Rock on the moon, plus ska, et Circo, plus punk-rock. Sinon, on démarche, on attend, on envoie des démos.

Raphaël: On vient d’en avoir quelques unes de suite. Maintenant, c’est une période beaucoup plus calme.

Avec cette date, ici, vous entrez dans le club plus fermé de ceux qui vous êtes produits deux fois au Saint Louis Rock Festival. Qu’en pensez-vous?

Gaëtan: Oui, la première fois, c’était avec le projet précédent. C’était la toute première édition, les spectateurs ne nous ont sans doute pas reconnu. Étaient-ils déjà nés, d’ailleurs?

Raphaël: C’était au Grand Manège, avant Flexa Lyndo et Priba 2000.

Gaëtan: Oui, on est donc venus deux fois, mais avec deux projets différents et pas le même statut. À l’époque, on était sans doute un peu plus connus, surtout parce qu’il y avait moins de groupes que maintenant, en Wallonie.

Raphaël: C’est plus facile de créer son groupe aujourd’hui…

Gaëtan: … et plus dur de tirer son épingle du jeu.

Xavier: Aujourd’hui, chacun peut enregistrer sa musique quasiment lui-même. Avant, il fallait une structure. Enregistrer un album ne coulait pas de , il fallait de l’argent. Maintenant, c’est presque enfantin… et c’est très bien!

Et l’esprit du festival, dans une cour de récré?

Gaëtan: C’est très bien! On va aller jouer au ballon. C’est chouette. Quand tu regardes, c’est très bien qu’une école promeuve la culture rock.

Xavier: Permettre aux gosses de bénéficier d’un festival rock, de concerts, c’est mieux ça que de s’enfermer dans des classes.

On vous souhaite beaucoup de live alors!

Les Pink Velvet Paradox sont bien évidemment sur Facebook et Soundcloud. En plus, nous vous ferons très vite gagner des albums!

En attendant, quelques photos de cette belle après-midi:

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