Aujourd’hui il est convenu d’entendre qu’on ne peut plus rien dire de ce qu’on pense, même si… « Fallait pas le dire » de Salomé Lelouch se joue actuellement sur les planches du Théâtre Royal des Galeries

« Fallait pas le dire » fut écrite en son temps (2021) par Salomé Lelouch pour sa mère Evelyne Bouix et son beau-père Pierre Arditi qui l’ont créée au Théâtre de la Renaissance à Paris. Aujourd’hui c’est le Théâtre des Galeries qui nous la propose jusqu’au 3 mars dans une version différente et adaptée, mise en scène habilement par Alain Leempoel.

Les duos qui forment les couples de la pièce se permettent de tout dire et tout se dire, sans complexe ni déplaisir. 
Qu’elle soit de bonne ou de mauvaise foi, la parole qu’ils libèrent ne peut que réjouir. D’instincts tempétueux, aussi frondeurs que provocateurs, les comédiens  débattent, tels d’habiles bretteurs, de vastes sujets intimes, sociaux, sociétaux, existentiels. (source Les Théâtres.net)

(c) Théâtre des Galeries

L’auteure s’attaque à certains interdits qui forment une sorte de censure ambiante de notre société dont les cotés obscurs semblent lui servir d’inspiration. De toute évidence, elle défend une parole libre et naturelle, parce qu’aujourd’hui tout est sujet à discussion ou à polémique.

Interprétée initialement par un seul couple, la pièce présentée au Théâtre des Galeries met en avant plusieurs couples différents qui se déclinent sous tous les types que l’on connait aujourd’hui, hétéro, homo, ou en recherche de genre. Tous s’interrogent, se contredisent, se réconcilient ou se déchirent…

(c) Théâtre des Galeries

Il est évident que Salomé Lelouch a écrit une pièce en réaction à la parole bridée mais, à mon sens, elle ne va pas assez loin dans la démarche et enfonce de nombreuses portes ouvertes sans vraiment nous surprendre. Tous les clichés y passent: l’usage de la trottinette en ville, la chirurgie esthétique, le #MeToo, la recherche de genre avec ce plombier barbu qui veut qu’on l’appelle madame, les remarques désobligeantes aux membres de la famille etc…

(c) Théâtre des Galeries

Le spectacle se décline en une succession de tableaux indépendants les uns des autres, qui mettent en scène des couples à l’orientation sexuelle qui varie selon les sketches, et les situations qu’ils vivent sont assez prévisibles ce qui fait qu’on n’est jamais réellement surpris par la chute, ni par leurs propos.

Cette partition écrite par Salomé Lelouch, je l’aurais aimé plus irrévérencieuse, plus caustique.

(c) Théâtre des Galeries

Comprenez-moi bien, si j’ai quelques réserves sur la pièce, les comédiens qu’on retrouve sur scène sont eux incontestablement des virtuoses, tels Bernard Yerlès, Alain Leempoel, Hélène Theunissen et Catherine Conet.

Ils sont tous impeccables de justesse, et retrouver sur scène la complicité artistique qui unit Leempoel et Yerlès qui nous avaient conquis avec Nos Femmes d’Eric Assous, est un vrai bonheur.

C’est d’ailleurs ce qui m’incite à vous conseiller vivement d’aller voir la pièce, car en compagnie de comédiens de cet acabit, vous ne pourrez que passer un bon moment.

Jean-Pierre Vanderlinden

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