Pour fêter ses 30 ans d’existence (en réalité 32 la pandémie du covid19 étant passé par là et ayant engendré des reports), Channel Zero s’est produit récemment par trois fois à l’AB. Trois concerts quasi sold out qui ont remporté tous les suffrages du public. J’ai pu assister au deuxième soir, le 12 mai dernier, et je dois reconnaître que le band a fait fort.
Channel Zero affiche sept albums studio, une compilation, et deux live au compteur en l’espace de trois décennies.
Le groupe a participé à quasi tous les grands festivals européens et joué sur les mêmes planches que des bands comme Kiss, Megadeth, Danzig, Biohazard, Body Count et bien d’autres formations prestigieuses.
Un joli parcours international qui a marqué l’histoire du metal même si tout n’a pas toujours été facile, et ponctué de moments compliqués comme le décès inopiné et tragique de leur mythique batteur, le regretté Phil B.
Tout fan de Channel Zero ne peut que se souvenir de ce concert hommage à Phil donné au Mont des Arts à Bruxelles dans le cadre du Brussels Summer Festival où les larmes coulaient à flot sur les joues de beaucoup de festivaliers lors d’un Angel poignant, superbe et émouvant.
C’est d’ailleurs avec ce titre interprété en acoustique en hommage à leur pote disparu que Franky et Mikey lancèrent le show chaque soir en duo devant un rideau rouge fermé devant la scène, et les yeux levés vers le ciel. Sûr que là où il est le défunt batteur tatoué a dû en écraser une.
Ce titre magnifique, est pour moi une des meilleures chansons de Channel Zero, totalement sublimée par la voix magique de leur lead vocaliste Franky DSVD
Après cet hommage poignant, le rideau s’est ouvert laissant la scène au band au complet qui nous a offert un show puissant de cent vingt minutes servi par un superbe light show digne de l’événement. Déroulant une setlist imparable le groupe a survolé son glorieux passé.
Le son est clair et imposant et les musiciens en pleine forme. Le duo de guitare composé de Mikey Doling et de Christophe Depree fait des étincelles, tandis que la section rythmique formée de Tino De Martino à la basse et du musculeux Seven Antonopoulos à la batterie assure à deux cent pour cent.
Quant au frontman Franky De Smet Van Damme, sa voix reste terriblement impressionnante et capable de toutes les prouesses. En milieu de set, l’homme ne s’est pas fait prier pour se payer une petite balade dans le public, montant jusqu’au balcon, avant de regagner la scène et de poursuivre un set magistral.
Mais revenons à la setlist.
Elle fut composée de Angel, No Light (At the End of Their Tunnel), Tales of Worship, Repetition, Chrome Dome, Fool’s Parade, Dashboard Devils, Heroin, Call on Me, Mastermind, Bad to the Bone, Help, Unsafe suivi du solo de batterie de Seven, Dark Passenger, Ammunition, Hot Summer, Suck my Energy et en clôture de l’inévitable et percutant Black Fuel.
En tout dix neuf titres qui ne pouvaient que convaincre un public composé de fans fidèles depuis des lustres.
Ce fut donc une superbe soirée qui prouve à ceux qui en doutaient encore que Channel Zero reste indubitablement le fer de lance d’une scène belge metal qui se porte bien. Et mon petit doigt me dit que le groupe n’a pas fini de nous combler via les mille facettes de son talent.
Un tout bon concert !
Jean-Pierre Vanderlinden