Sacha va sauver le monde… enfin son monde, et surtout ses apparences. C’est pas gagné. Parce que ce qu’il lui arrive chaque matin est drôle de loin mais loin d’être drôle. Tous les matins, il achetait son petit pain au chocolat… ah non, l’adolescent en puissance n’en a pas le temps. Puisque chaque jour est une vie avec un super-pouvoir aussi étrange que… complètement inutile voire sujet à moqueries et à des situations complètement absurdes, douloureuses même.
Résumé de Bande d’Ados (Milan) : Avoir quatorze ans, pour Sacha comme pour les autres, c’est la super galère ! Sauf que Sacha, justement, n’est pas tout à fait comme les autres… pour lui, c’est encore pire ! Car depuis qu’il a malencontreusement touché une pierre mystérieuse, l’adolescent se réveille chaque matin avec un nouveau pouvoir ! Sauf que ce qui ressemble à l’introduction d’une incroyable histoire de super-héros signe plutôt pour lui le début des complications… En effet, c’est peu dire que ses pouvoirs ne sont pas particulièrement utiles : souvent même embarrassants, ils sont parfois carrément incompatibles avec une vie de collégien. Aux devoirs sur tables, profs de sports sadiques, parents qui fichent la honte, filles impressionnantes et caïds qui cherchent la bagarre s’ajoutent donc pour Sacha la gestion de ses capacités hors du commun, ridicules et imprévisibles. Avoir quatorze ans pour Sacha, c’est un vrai parcours du combattant !
Avec Sacha, dans tous ses états – le titre de ce tome 1 ne ment pas – Thitaume et Stella Lory collaborent sur un nouveau (top) délire. Le premier est scénariste pour des séries déjantées comme Game Over et Les lapins crétins tandis que la seconde, ici au dessin et aux couleurs, a déjà connu une jolie heure de gloire dans sa jeune carrière d’autrice complète en rejoignant la prestigieuse collection de Fluide Glacial destinée à faire découvrir les talents de demain : L’institut Fluide Glacial. Pour son best-of, Stella Lory était parrainée par Arthur De Pins, rien de moins. Et c’est vrai qu’on retrouve un peu de l’auteur de Zombillenium, notamment dans la veine de ses courts-métrages, chez l’autrice. Avec un dessin très immédiat et frénétique, qui ne tient pas en place et préfère l’énergie à la perfection et l’approfondissement des traits. Et ça fonctionne très bien.
Les cheveux en poulpe, le nombril qui devient une bouche, la possibilité de traverser les murs, de devenir cyclope, d’être un jour musclor et un autre minuscule: la couverture de ce premier album, porte d’entrée sur cet univers barré, est un véritable festival. Et l’intérieur se révèle à la hauteur des promesses étourdissantes.
En une planche ou quelques-unes, les deux auteurs mettent en scène la poisse de leur pauvre protagoniste même quand son don du jour semble fun pour une fois. Oui, j’écris protagoniste parce qu’on ne peut pas l’appeler héros. Et même quand Sacha se croit super, il déchante très vite. Il faut dire que, si ce n’est quand son cadeau empoisonné le bloque chez lui, notre ami n’a pas le droit de rater trop les cours. Et si ses camarades sont habitués à le voir débarquer dans un état pas possible, Sacha a le courage de relever tous les défis et d’essayer de contourner tous les problèmes qui vont de pair avec ses attributs du jour. Du courage, que les auteurs ont vite fait de rendre bien dérisoire par rapport à la puissance de leur foutage de gueule. Dans les trouvailles graphiques et des cadrages mais aussi dans les jeux de mots, Thitaume et Stella Lory se sont beaucoup amusés et l’hilarité est contagieuse.
À lire chez Bande d’Ados.
