Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 41e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !
On démarre la journée à 13h30 au Ciné 2 avec GENTLEMAN, un thriller signé Kyoung-won Kim
Ji Hyun-soo est à la tête d’une société prospère de détectives privés. Il est l’incarnation même du cool, ne quittant jamais la maison sans porter un smoking sur mesure. Bien qu’il enquête généralement sur des partenaires commerciaux douteux ou des maris infidèles, il n’hésite pas à s’occuper du chien d’une cliente, dognappé par un ex revanchard. Surtout si cette cliente est très séduisante. Il lui suffit d’aller chercher la cliente dans sa belle jeep, de la conduire jusqu’au chalet de l’ex et de menacer le type pour qu’il lui rende son chien. C’est facile. Mais à son arrivée, il se fait assommer à coups de batte de base-ball et, lorsqu’il se réveille, il a un couteau à la main et il est arrêté pour avoir kidnappé sa cliente… Sur le chemin du commissariat, par intervention divine ou par pure chance, la voiture se renverse dans un accident bizarre. Alors qu’il s’en sort avec quelques contusions, son ravisseur – le procureur Kang – n’est pas aussi chanceux, avec plusieurs fractures et hémorragies graves qui le plongeront dans un coma d’une bonne semaine. Re-coup de bol, leurs deux cartes d’identité ont été brûlées et, à cause du costume, tout le monde pense que Hyun-soo est le procureur Kang. Ce qui signifie qu’il a exactement une semaine pour utiliser sa nouvelle casquette de procureur afin de trouver les vrais coupables. Quant au chien, c’est désormais le cadet de ses soucis…
Thriller coréen, ce film est fort long, et le scénario alambiqué fait qu’on perd parfois le cours de cette histoire aux multiples facettes. Le film manque à mon sens de rythme et on se perd un peu en cours de route ce qui nuit quelque peu à sa dynamique.
Un film que je classe personnellement dans le bas du classement des films coréens vus cette année au BIFFF.
Pas mal, mais sans plus.
Note : 11/20
Director : Kyoung-won Kim
Screenplay : Kyoung-won Kim
Cast : Ji-hoon Ju, Sung-woong Park, & Sung-eun Choi
DOP : Bong-sun Byun
Producer : Ji-young Lee & Min-ki Hong
Production : Trickster CO., Ltd / H& Entertainment
Distribution : Splendid Film / Contents Panda
World Sales : Contents Panda / Year : 2022 / Country : South Korea / Audio : Korean / Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 123′ / Genre(s) : action, thriller, comedy
On continue au Ciné 1 à 16h30 avec EMERGENCY DECLARATION
de Jae-rim Han
C’est toujours râlant de devoir rester au boulot quand d’autres partent prendre du bon temps au soleil. In-ho fait justement partie de ces flics malchanceux, obligés de se coltiner des vidéos de menaces terroristes sur le web, pour voir si on met le pays en Defcon 2 ou si on envoie une prune salée aux parents du troll du net de 14 piges. Et, pendant ce temps, madame part se dorer la pilule à Honolulu. Dégueulasse. Sauf que, cette fois, l’une des menaces semble très sérieuse. Que le susdit suspect semble être en possession d’un virus mortel et qu’il se sent d’humeur très partageuse, avec une prédilection pour les espaces clos et confinés. Et quoi de mieux qu’un avion bondé vers Honolulu pour lâcher sa saloperie, finalement ? Un premier macchabée plus tard, la panique est telle que même le Fuse n’a pas vu pareille ambiance depuis des lustres. Dans le cockpit, pas mieux : l’Océan Pacifique ne laisse guère de choix pour atterrir en urgence, et les rares îles possibles envoient ce bouillon de culture mortel se faire voir ailleurs. Ce qui est quand même un comble quand on voit le prix du kérozène aujourd’hui…
Alors là on est dans le haut du panier au niveau de la réalisation et du suspense insoutenable. Dès le début du film on est happé par l’histoire et collé à notre fauteuil par ce scénario intense aux multiples rebondissements.
Le casting est parfait, les effets spéciaux spectaculaires, et malgré les 140 minutes que dure le film, on ne voit pas le temps passer.
Un excellent film, incroyable de bout en bout que je vous souhaite hautement de voir. Bluffant !
Note : 16/20
Director : Jae-rim Han
Screenplay : Jae-rim Han
Cast : Kang-ho Song, Byung-hun Lee, Do-yeon Jeon, Nam-gil Kim, Si-wan Yim, So-jin & Hae-joon Park
DOP : Mo-gae Lee & Jong-chul Park
Producer : Chang-ju Back, Zoo-Young Eum & Jae-rim Han
Production : Magnum9 / C-Jes Entertainment / Cinezoo (Co., LTD)
Distribution : Showbox
World Sales : Showbox Entertainment / Year : 2022 / Country : Corée du Sud
Audio : Korean / English / Japanese
Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 140′ / Genre : action , disaster, thriller
Toujours au Ciné 1 à 19h00 , THE POD GENERATION de Sophie Barthes
Dans un futur proche où toutes les idéologies ont été broyées par l’ultra-libéralisme total, Rachel et Aly vivent un amour parfait grâce aux bienfaits de l’intelligence artificielle à domicile. Tous leurs besoins sont satisfaits grâce à cette femme de ménage cybernétique : ce qu’il faut manger, ce qu’il faut porter, ce qu’il faut faire, quand il faut travailler, comment il faut travailler, relever la planche des toilettes, éviter de penser à gauche, tourner à droite… Tout est géré par la technologie. Lorsque Rachel – qui a toujours rêvé d’avoir un enfant – reçoit une promotion bien méritée, son patron lui propose de payer en partie une grossesse artificielle au “Womb Center” dans le cadre de ses avantages sociaux, afin qu’elle reste conforme à l’image de la femme américaine qui réussit. En gros, elle se paie un utérus artificiel détachable, ou un « pod », et se débarrasse du même coup des vergetures, des gonflements de pied et des fringales incontrôlables, tout en restant au top de sa productivité professionnelle. Le seul frein, c’est Aly, son botaniste de mari. Un mec un peu trop « old school », qui préfère de loin le miracle de la biologie humaine à ce Tamagotchi hors de prix…
Cette satire dystopienne assez glaçante nous démontre avec brio le côté artificiel de l’intelligence moderne. Le casting est assez réussi et on frémit à voir le monde que l’industrie du profit à tout prix voudrait nous faire adopter. Mais sur la longueur le film joue souvent sur les même ressorts si bien qu’on s’ennuie un peu par moment. La conclusion du film plutôt simpliste interpelle, reste donc quelques beaux moments de cynisme et des scènes qui font froid dans le dos quant à ce que l’homme est capable d’accepter pour garder une certaine productivité.
Note : 11,5/20
Director : Sophie Barthes
Screenplay : Sophie Barthes
Cast : Emilia Clarke, Chiwetel Ejiofor, Rosalie Craig, Vinette Robinson & Jean-Marc Barr
DOP : Andrij Parekh
Producer : Geneviève Lemal, Yann Zenou, Nadia Khamlichi & Martin Metz
Production : Scope Pictures / Quad Productions
Distribution : Splendid Film / Scope Pictures
World Sales : Mk2 Films / Year : 2023 / Country : Belgium, France, UK / Audio : English
Subtitles : FR / NL
Running time : 101’/ Genre : comedy, romance, science fiction
Et je termine la journée à 21h30 avec EVIL EYES de Isaac Ezban
Après avoir épuisé tous les recours de la médecine moderne, les parents de la petite Luna se voient déjà recevoir un tutoriel sur l’extrême onction de la part du médecin traitant. Mais, si le monde moderne condamne la petiote à une mort certaine, la mère a un plan B que l’on pourrait poliment appeler une « recette de grand-mère ». Pour ce faire, elle emmène Luna et sa sœur aînée Nala dans la campagne mexicaine, chez Josepha, une vieille rombière arthritique qu’elles peuvent appeler Mamy… Et elle est gentille, mamy. Elle sent un peu, elle ne connaît pas le Wifi, mais elle sourit beaucoup. Par contre, dès que les parents filent à la recherche d’ingrédients rares, laissant les deux filles seules avec la « abuela », l’ambiance est tout de suite moins funky. Josepha continue à sourire, mais de façon plus carnassière, tandis que la femme de ménage tente d’endormir les petites avec des histoires de sorcières qui feraient passer des nuits blanches à un bourreau saoudien. Et, pendant ces nuits interminables, tiraillées entre insomnies et cauchemars, elles se posent enfin une question légitime : pourquoi n’ont-elles jamais rencontré leur grand-mère auparavant ? Pas possible que ce soit juste une question d’odeur…
Film d’horreur pur jus, Evil Eyes va vous terrifier par son ambiance sombre et pesante , ses personnages inquiétants et ses nombreux jump scares redoutablement efficaces. On est ici dans un univers de sorcières avec des enfants abandonnés par leur parents pour quelques jours, et purement terrifiés par ce qu’il leur arrive, Bref un film d’horreur dérangeant, ancré dans le folklore local qui va apeurer plus d’un spectateur.
Pour amateurs du genre, il y a fort à parier qu’ils ne seront pas déçus.
Note : 13.5/20
Director : Isaac Ezban
Screenplay : Felix Armando Rosario Viñals, Edgar San Juan Pidilla & Isaac Ezban
Cast : Ofelia Medina, Paola Miguel, Samantha Castillo, Arap Bethke & Ivanna Sofia Ferro
DOP : Isi Sarfati
Producer : Edgar San Juan & Isaac Ezban
Production : Film Tank
Distribution : Cinepolis Distribución / Koba films
World Sales : Cinepolis Distribución / Year : 2022 / Country : Mexico
Audio : Spanish / Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 100′ / Genre : Horror
La Gazette du BIFFF c’est fini pour cette fois, rendez vous très bientôt pour une nouvelle gazette, toujours dans les colonnes de Branchés Culture.
Et en attendant bon film, goede film !
Jean-Pierre Vanderlinden