Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 41e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !
Dimanche 16/04, pas mal de monde sillonne les allées du BIFFF. La Nuit s’est bien passée, avec encore 400 personnes présentes au petit matin pour le petit déjeuner. Les organisateurs s’en félicitent.
Mais venons-en au programme du jour.
Pour ma part j’ai sélectionné quatre films, tous au Ciné 1 et on commence avec SLASH/BACK projeté à 14h00
Vous connaissez Pangnirtung, dit « lieu du caribou mâle », dans la province de Nunavut au Cercle Polaire ? C’est normal. Il ne s’y passe rien. Et c’est encore pire en été, avec 24 heures de clarté et d’ennui non stop. Forcément, pour tuer le temps, les ados vont traîner dans les toundras avoisinantes pour se payer un renard des neiges ou un pique-nique bucolique. Mais, un beau jour (ou une nuit, allez savoir), Maika et ses copines se font charger par un ours (bi)polaire complètement enragé. Une balle plus tard, la bêbête est prête à se reconvertir en tapis de salon, mais son comportement étrange intrigue néanmoins les jeunes filles. Et elles ont raison de se méfier : une entité extra-terrestre vient de débarquer au Cercle Polaire, avec la ferme intention de posséder tous les corps qu’elle rencontre. Le gros souci, c’est que tous les adultes sont en train de se pochetronner joyeusement la tronche à la fête du Solstice, et que nos ados rebelles vont devoir régler cette invasion en solo. Et elles ne sont pas du genre commode…
Ce film inuit a le mérite d’exister, mais ne casse pas trois pattes à un canard. Nyla Innuksuk réalise cette horreur boréale avec enthousiasme et une certaine fraîcheur, mais ces aliens ne font peur à personne et sont même légèrement ridicules. Le casting est entièrement inuit, et semble parfois mal dirigé avec une mise en scène pas toujours aboutie. Malgré tout, il faut souligner une volonté de bien faire évidente pour un premier film. Les paysages sont très beaux, et les effets spéciaux, un peu cheap pour la plupart, ainsi que les comédiens plein de bonne volonté et d’enthousiasme donnent au film une touche attachante qui devrait plaire aux amateurs du genre dans les cercles d’initiés. Sympa, sans plus.
Note : 11/20
Director : Nyla Innuksuk
Screenplay : Ryan Cavan & Nyla Innuksuk
Cast : Tasiana Shirley, Alexis Wolfe, Nalajoss Ellsworth, Chelsea Prusky, Frankie Vincent-Wolfe, Jackie Maniapik & Rory Anawak
DOP : Guy Godfree
Producer : Hussain Amarshi, Alethea Arnaquq-Baril, Daniel Bekerman, Nyla Innuksuk, Ethan Lazar, Stacey Aglok MacDonald, Neil Mathieson, Chris Yurkovich & Alex Ordanis
Production & Distribution : Good Question Media Inc.
Country : Canada /Audio : English / Inuktitut / Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 87′ / Genre(s) : horror, science fiction
On enchaine ensuite sur le coup de 16h30 avec UFO SWEDEN
1996, dans la ville suédoise de Norrköping. Une association de geeks lunatiques un peu trop portés sur les X-Files passe son temps à recueillir tous les témoignages d’OVNIS qui survoleraient la mère patrie d’IKEA. Si 99% des appels trouvent une explication dans la science, la météo ou l’abus d’aquavit, il reste 1% de mystère. Et c’est ce petit pourcent qui motive notre troupe de bénévoles bedonnants année après année. Jusqu’au jour où débarque la jeune orpheline Denise, adolescente rebelle qui tutoie tous les flics de son patelin, mais qui affirme surtout que son père a été enlevé par des extra-terrestres dans les années 80. Si l’amicale des OVNIS voit la jeune délurée comme une fumeuse de shit en plein délire œdipien, il n’en reste pas moins que Denise a apporté avec elle un tas d’archives secrètes volées par son père, et qui aideraient à faire passer le temps, en attendant l’arrivée de ce fameux pourcent… Pourtant, au fur et à mesure qu’ils se plongent dans ces documents, ils découvrent des choses pas très nettes qui ont le goût, l’odeur et la forme de ce trop rare pourcent.
Le collectif Crazy Pictures est de retour avec un film qui sent bon les comédies de science fiction des eighties. Lorsqu’une ado rebelle placée en famille d’accueil soupçonne que son père n’est pas mort mais kidnappé par des OVNIS, elle demande l’aide d’une association de chasseurs d’OVNI pour découvrir la vérité. Ce film distrayant se laisse voir avec plaisir comme une bonne série B vintage à ne pas prendre au sérieux, mais ne changera pas non plus l’histoire du film de genre. Un bon ticket récréatif.
Note : 11,5/20
Director : Crazy Pictures
Screenplay : Jimmy Nivrén Olsson & Victor Danell
Cast : Inez Dahl Torhaug, Jesper Barkselius, Eva Melander, Oscar Töringe, Joakim Sällquist, Niklas Kvarnbo Jönsson, Isabelle Kyed, Mathias Lithner, Håkan Ehn, Christoffer Nordenrot, Magnus Sundberg
DOP : Crazy Pictures
Producer : Crazy Pictures
Production : Crazy Pictures
Distribution : Swedish Film Institute
World Sales : ReInvent International Sales / Year : 2022 / Country : Sweden / Audio : Swedish
Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 115′ / Genre(s) : aventure, science-fiction
Il est 19h00 et le Ciné 1 affiche quasi complet pour SISU de Jalmari Helander
1944, sur les plaines désolées de la toundra lapone. Alors que la 2e Guerre Mondiale touche doucement à sa fin, un chercheur d’or tombe sur un filon inestimable qui va changer sa vie. Tandis qu’il redescend vers la civilisation, un convoi de chars blindés du 3e Reich croise sa route et, plutôt que de se saluer poliment d’un geste amical de la main, les Nazis en fuite flairent le pactole et décident de lui voler son butin avant de le tuer. Enfin, en théorie. Car le fameux chercheur d’or est loin d’être un pré-retraité en fin de parcours. Ce que nos nazillons trop gourmands ignorent, c’est qu’ils ont en face d’eux le plus redoutable des mercenaires finlandais que la terre ait jamais porté. La légende raconte même qu’il a liquidé la moitié de l’armée russe à lui tout seul. Avec ses mains. Les yeux fermés. Les doigts dans le nez. Alors, quand on interrompt la pause carrière d’un bonhomme que même la mort craint, le carnage sera à la mesure du dérangement…
Voici un des films les plus attendus du BIFFF un peu comme l’était Mad Heidi lors de la précédente édition du festival.
Le sisu finlandais est intraduisible. C’est une vertu, une philosophie de vie que partagent les Finlandais, il signifie les tripes. Cette signification viendrait d’une très ancienne croyance selon laquelle la force prend sa source dans le ventre. Ne jamais baisser les bras, même quand tout semble perdu d’avance !
En 1939 la Finlande fut envahie par l’armée de l’URSS. Inférieurs en nombre et en équipements, les Finlandais n’avaient a priori pas grand chose pour résister, le sisu était la seule chose que les Finlandais possédaient en plus grande quantité que les Soviétiques et ils sont sortis vainqueurs, dispersants les troupes soviétiques petit groupe par petit groupe.
Le film de Jalmari Helander est un bijou d’action totalement jouissif qui nonante minutes durant happe le spectateur pour ne jamais le lâcher.
Fable allégorique violente et jusqu’au-boutiste, Sisu est un grand film flamboyant qui ne connait aucune minute de répit, multiplie les invraisemblances pour mieux souligner le thème qu’il défend, et convainc par sa réalisation sans failles et son rythme soutenu.
Le casting est impeccable, et on prend un plaisir monstrueux à la vision de ce métrage totalement formaté BIFFF qui a emballé la salle, et fut salué par une grosse salve d’applaudissements.
Du ciné comme on aime, à voir et à revoir sans modération !
Note : 17/20
Director : Jalmari Helander
Screenplay : Jalmari Helander
Cast : Jorma Tommila, Aksel Hennie, Jack Doolan, Onni Tommila & Mimosa Willamo
DOP : Kjell Lagerroos F.S.C.
Producer : Petri Jokiranta
Production : Subzero Film Entertainment / Good Chaos
Distribution : Sony Belgium
World Sales : Sony Pictures / Year : 2022 / Country: Finland/ Audio : Finnish / English
Subtitles : EN / FR / NL / Running time : 91′ / Genre(s) : action, superhero, war
La journée se termine toujours au Ciné 1 à 21h30 avec IRATI de Paul Urkijo Alijo
Au VIIIe siècle, une vague de christianisme déferle sur les collines et les vallées du Pays basque, remplaçant les croyances païennes ancestrales. Un seigneur nouvellement baptisé, Eneko, règne sur le pays, mais lorsqu’une armée de Francs fiers et féroces est à ses portes, il ne se tourne pas vers le Dieu chrétien – qui a tendance à ne pas répondre – mais vers la déesse païenne de la forêt, Mari, qui accepte d’écraser les forces étrangères envahissantes en échange de sa vie. C’est cher payé, mais banco pour Eneko. C’est ainsi que les Francs furent vaincus, écrasés par des rochers tombant du ciel – merci pour le show, Mari – et Eneko meurt comme prévu sur le champ de bataille. Quinze ans plus tard, son fils Eneko Jr. revient sur sa terre natale après avoir été élevé dans la foi catholique romaine. Pour reprendre le trône aux usurpateurs qui le dirigent, Junior devra récupérer le corps de son père auprès de Mari, qui l’a enterré dans sa grotte selon la tradition païenne. La seule personne qui puisse lui montrer le chemin de la grotte est l’une des dernières disciples de Mari, une jeune femme appelée Irati. Eneko est peut-être le Seigneur de la Vallée, mais Irati est la Vallée, ses anciens pouvoirs mystiques coulent dans ses veines. Elle va lui faire découvrir un monde plein de magie et de créatures aussi fantastiques que mortelles, et que sa foi tente de faire passer pour de la fiction…
Même si l’homme est éminemment sympathique, je ne suis pas très fan du cinéma de Paul Urkijo Alijo. Il était déjà venu au BIFFF en 2018 avec Errementari qui ne m’avait déjà pas convaincu outre mesure, et en ce qui me concerne, Irati enfonce le clou. Paul Urkijo Alijo reprend les mythes basques de son enfance pour en faire une épopée pleine d’aventures mais le film s’il en jette par ses images colorées et des effets spéciaux assez réussis n’en demeure pas moins très long si bien qu’il m’a arraché quelques bâillements.
C’est du médiéval fantastique pur jus et sans retenue, avec de la magie et des monstres, et un côté onirique qui plaira aux amateurs du genre dont j’avoue ne pas faire vraiment partie. Bien réalisé le film n’est malgré tout pas très marquant avec des personnages qui manquent de profondeur et auxquels on ne s’attache pas plus que ça. Un film assez moyen, mais qui plaira sans doute aux amateurs du genre.
Note : 11/20
Director : Paul Urkijo Alijo
Screenplay : Paul Urkijo Alijo
Cast : Edurne Azkarate, Eneko Sagardoy, Elena Uriz, Kepa Errasti, Nagore Aranburu & Itziar Ituño
DOP : Gorka Gómez Andreu
Producer : Iñaki Buruchaga, Joanjo Landa, Paul Urkijo Alijo Manu Paino & Miguel Menéndez de Zubillaga
Production : Irati Zinema A.I.E (Bainet Teknika, IkusgarriFilms y Kilima Media) / La Fidele Production
Distribution : Filmax
World Sales : Filmax / Year : 2022 / Country : France, Spain
Audio : Basque
Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 111′ / Genre(s) : heroic fantasy
La Gazette du BIFFF c’est fini pour cette fois, rendez vous très bientôt pour une nouvelle gazette #7toujours dans les colonnes de Branchés Culture.
Et en attendant bon film, goede film !
Jean-Pierre Vanderlinden