La Gazette du BIFFF #5 : des gangs de la Belle Époque , un chef d’oeuvre signé de la Iglesia, et un terrifiant film d’horreur mentale absolue, le BIFFF n’épargne rien , ni personne !

Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFFTout, vous saurez tout sur le 41e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !

Cinquième jour du BIFFF et les films se succèdent sur les écrans du Ciné 1 et du Ciné 2. Aujourd’hui trois films au programme de ma journée.

On commence à 16h30 avec APACHES: GANG OF PARIS au Ciné 1

Paris, 1900. Côté pile, la fameuse « Belle Epoque », avec cette euphorie de changement, l’arrivée du métropolitain et le redécoupage de la ville initiée par le baron Haussman. Côté face, le délestage des classes populaires vers les fortifications de la périphérie, où l’indigence crée des bidonvilles, mais aussi une nouvelle race de voyous ultra-violents : les Apaches. Il y a les Gars de Charonne, les Monte-en-l’air des Batignolles, les Loups de la Villette, autant de bandes libertaires qui aiment casser du bourgeois au petit déjeuner, voler les plus riches à midi et tuer les plus malchanceux à la nuit tombée. D’ailleurs, le frère de la jeune Billie fut l’une des malheureuses victimes de Jésus et de son gang de rebelles tatoués. Si ces derniers ont continué à remplir les fosses communes, Billie n’a pas réussi à tourner l’Apache : elle a patiemment attendu de devenir une femme adulte pour étancher sa soif de vengeance, et pas n’importe comment…

Pas désagréable à suivre mais loin d’être génial non plus, ce nouveau métrage de Romain Quirot qui avait déjà réalisé Le Dernier Voyage souffre des défauts de ses qualités. Quirot en fait trop, mais sans toujours se donner les moyens de ses ambitions. Cette histoire d’une vengeance à assouvir sur fond de gangs de La Belle Epoque manque cruellement d’épaisseur et nous relate les aventures de Billie dans des décors relativement bien torchés il faut le reconnaître, mais le scénario, lui, est plutôt simpliste et attendu.

Alice Isaaz (Billie) n’est pas réellement convaincante, et le casting est inégal hormis Lochet, Pinon et Couchard qui tirent correctement leur épingle du jeu.

Un film moyen bourré de clichés, en mode steampunk, qui a néanmoins l’avantage dans sa bande son souvent décalée par rapport à l’action, de nous proposer le titre emblématique I Wanna Be Your Dog de Iggy Pop. C’est déjà ça !

Note : 11/20

Director : Romain Quirot
Screenplay : Antoine Jaunin, Fannie Pailloux & Romain Quirot
Cast : Alice Isaaz, Niels Schneider, Rod Paradot, Artus & Emilie Gavois-Kahn
DOP : Jean-Paul Agostini
Producer : Fannie Pailloux
Production : Apaches
Distribution : WTFilms
World Sales : WTFilms / Year : 2023 / Country: France / Audio : French
Subtitles : EN / NL
Running time : 95′ / Genre(s) : action, aventure, romance

On enchaîne avec un film très attendu FOUR’S A CROWD de Alex de la Iglesia.

Quinqua divorcé et cadre dans une boîte high-tech, Julian est un adepte convaincu du covoiturage. Surtout depuis que Lorena, vingt ans de moins, célibataire et armée d’un sourire ravageur, l’accompagne chaque semaine de Bilbao à Madrid. Ce dimanche, pourtant, Julian est fébrile car il s’apprête à déclarer sa flamme à Lorena. Encore faudrait-il qu’il trouve le moment opportun pour sa sérénade à 120 à l’heure, car deux autres passagers sont attendus pour le voyage : Sergio, un beau gosse célibataire et armé d’un sourire ravageur, qui utilise la photo de profil de son cousin obèse pour le covoiturage. Et Rodrigo, qui va vite se révéler être l’incarnation même du connard de compétition. Un spécimen rare d’égoïsme crasse à la vessie atrophiée. Mais ça, c’est vraiment le dernier des soucis pour Julian, même s’il l’ignore encore…

Attention ce film est une pépite cinématographique rare !

En partant d’une situation somme toute banale de notre quotidien, Alex de la Iglesia nous sert un bijou d’humour noir qui se déroule sur l’écran pied au plancher.

On ne s’ennuie pas une minute grâce à des dialogues acérés qui font mouche à chaque réplique, à une interprétation cinq étoiles des quatre comédiens exceptionnels que sont Alberto San Juan, Blanca Suárez, Ernesto Alterio et Rubén Cortada, tous épatants, et bien entendu grâce au talent incommensurable d’un réalisateur surdoué.

Ce co-voiturage bien barré entre les quatre protagonistes tourne à une aventure épique vaudevillesque qui va crescendo jusqu’à un épilogue épique réellement exceptionnel. On suit avidement cette équipe dans leurs déboires, en espérant un dénouement moins agité, et on n’est pas déçu.

Fortement applaudi au BIFFF par une salle conquise, ce petit chef d’oeuvre du maître espagnol constitue un must absolu si vous aimez le cinéma ultra maîtrisé, barré et intelligent.

Top !!!

Note : 18/20

Director : Alex de la Iglesia
Screenplay : Jorge Guerricaechevaría & Álex de la Iglesia
Cast : Alberto San Juan, Blanca Suárez, Ernesto Alterio & Rubén Cortada
DOP : Rita Noriega
Producer : Ghislain Barrois, Alvaro Augustin, Carolina Bang & Álex de la Iglesia
Production : Telecino Cinema / Pokeepsie Films
Distribution : Filmax
World Sales : Filmax / Year : 2022 / Country : Spain / Audio : Spanish
Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 100’/ Genre(s) : black comedy, road movie

Après le choc de la Iglesia direction le Ciné 2 pour la projection de THE COFFEE TABLE de Caye Casas

Jesus et Maria s’aiment tendrement. Parfois à la mauvaise température, souvent maladroitement, mais l’arrivée de leur p’tit bout les a indubitablement soudés. Bon, Maria garde quand même un petit côté nord-coréen dans leur organisation quotidienne, choisissant la couleur des murs de leur appartement, le nom du bébé, la nourriture qu’ils mangent, le choix du programme télé, le type d’épaisseur du papier-toilettes ou encore la destination des vacances. Mais, cette fois, Jesus a le droit de choisir une table de salon au magasin. Alors, il va s’emparer de ce droit, tel un étendard de son libre arbitre, et porter son dévolu sur une horreur sans nom, un équivalent déco de Liberace paumé dans un Ikea. Une merveille incassable, selon le vendeur. Hors de prix, selon Maria. Du bonheur pour le reste de leur vie, selon le vendeur. Leur pire cauchemar finalement…

Cayé Casas nous avait proposé Killing God en 2018, un film plutôt caustique. Avec The Coffee Table il porte l’horreur et le malaise à leur apogée. Ici pas de monstres, pas de violence, un peu de sang mais pas trop, mais un enfer mental et psychologique qui engendre chez le spectateur normalement constitué émotionnellement parlant, un malaise terrible qui vous cloue sur place.

Ce film est un des plus terrifiants qu’il m’ait été donné de visionner, il est glaçant ! Relativement insensible (c’est du cinéma !) lorsque je suis confronté à l’écran avec les meurtres les plus sanglants et l’horreur la plus gore, j ‘avoue être dérangé lorsqu’il s’agit de la mort d’un enfant ou d’un nourrisson, surtout lorsqu’elle nous est présentée avec autant de réalisme et sans aucune limite.

Passé le choc qu’engendre la trame du film, et il m’a fallu longtemps, quasi jusqu’au trois quart du métrage, pour m’en remettre.  Je ne peux qu’applaudir la performance magistrale des comédiens et le savoir faire du réalisateur qui tient là un très grand film de terreur mentale d’un réalisme implacable .

The Coffee Table est un grand film de genre, qui ne doit pas être mis sous tous les yeux, âmes sensibles s’abstenir,

L’horreur, la vraie, n’a pas besoin d’artifices.

Note: 15/20

Director : Caye Casas
Screenplay : Caye Casas & Cristina Borobia
Cast : Estefanía de los Santos, David Pareja, Josep Riera, Claudia Riera & Eduardo Antuña
DOP : Alberto Morago
Producer : Norbert Llaràs, Diego Rodríguez & M.Jose Serra
Production : Alhena productio n / Apocalipsis production / La charito films
Distribution : Alhena Production
World Sales : None / Year : 2022 / Country : Spain / Audio : Spanish
Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 90’/ Genre(s) : comédie noire, horreur

La Gazette du BIFFF c’est fini pour cette fois, rendez vous très bientôt pour une nouvelle gazette #6 toujours dans les colonnes de Branchés Culture.

Et en attendant bon film, goede film !

Jean-Pierre Vanderlinden

Un commentaire

  1. Oui, il considérait la politique et les guerres comme un jeu. Il s’est désintéressé d’aujourd’hui et du monde. Et il ne regarde que la souffrance des autres, et n’a donc pas le droit d’être empereur. Et dans les https://wiflix.bz films, il existe un moyen de s’améliorer.

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