La gazette du BIFFF #3 : De l’action, du sang, beaucoup de sang, un monstre génétique sans pitié, un tueur à gages allergique au sang, des voisins sympas un peu allumés, le BIFFF diversifie les genres et c’est bien cool !

Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 41e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !

Jeudi 13 avril, 2 films à mon programme aujourd’hui. Vu que les séances en journée ont été supprimées en semaine, quatre longs métrages seulement sont projetés aujourd’hui avec des horaires qui se chevauchent, il faut donc faire des choix.

On commence au Ciné 1 avec Project Wolf Hunting de Hongsun Kim

Alors que la pire racaille de la criminalité coréenne croyait se la couler douce aux Philippines, un traité d’extradition vient sonner la fin de la récré. 47 ordures, parmi lesquelles des violeurs, des tueurs en série, des psychopathes, des gangsters et même des gangsters tueurs psychopathes violeurs en série, sont sommées de rentrer à la maison via un bateau cargo pour purger leur peine. Vingt flics armés jusqu’aux dents les attendent à bord, impatients de jouer les GO à la main lourde dans les eaux internationales, et si tout le monde – y compris vous, cher spectateur – pressent que la croisière ne s’amusera pas des masses, rien ne vous préparera à ce qui va suivre. Oui, les prisonniers vont prendre le bateau d’assaut. Oh oui, ce sera un massacre sans précédent entre les forces de l’ordre et celles du désordre. Oh que oui, ça va gicler sans pitié dans les couloirs sombres du cargo. Mais toutes ces bêtises vont finir par réveiller la « chose » qui sommeille dans la cale du bateau, ce fameux « project » du titre, capable de faire un macramé à deux doigts avec une colonne vertébrale humaine…

Le réalisateur Hongsun Kim annonce d’emblée le ton en interview : il a utilisée 2.500 litres de faux sang durant le tournage de son film, excusez du peu !

Les coréens en connaissent un bout en matière de films d’action impressionnants, et Project Wolf Hunting en est un bon exemple. Dès les premières minutes du film on se rend compte que John Wick est un nain en matière de castagne et de violence à côté de celle déployée par les protagonistes de cette histoire maritime plus sanglante que le sol d’un abattoir en fin de journée. Ici la violence est présente à chaque image, et l’hémoglobine coule à flot. Tellement à flot, que finalement trop d’hémoglobine tue l’hémoglobine et qu’à force de voir le sang gicler de toute part et des morts atroces se succéder à un rythme infernal, l’impact visuel de la chose se banalise et perd de son effet choc.

Le scénario du film tient sur un ticket de métro avec cette rébellion en lieu clos de criminels sans foi ni loi, couplée au réveil hyper violent d’un surhomme fruit d’une folle expérience génétique de dingos en rêve d’immortalité.

Bref, si vous aimez le sang, les meurtres violents et la bastonnade à chaque plan, vous ne serez pas déçus. Par contre si vous espériez un film qui allie action et scénario bien ficelé, vous risquez de rester perplexe.

Sans doute le film le plus sanglant du Bifff, vous voilà prévenus !

Note : 12/20

Director : Hongsun Kim
Screenplay : Hongsun Kim
Cast : In-guk Seo, Dong-yoon Jang Guyhwa Choi, Sung Dong-il & So-min Jung
DOP : Ju-hwan Yoon
Producer : Sung-mok Gu
Production : Contents G / Cheum Film
Distribution : Finecut Co., Ltd.
World Sales : Finecut Co., Ltd
Year : 2022
Country : Corée du Sud
Audio : Korean
Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 121
Genre(s) : action, thriller
Audience : ENA

Toujours au Ciné 1, la salle est bien remplie pour visionner Les Complices de Cécilia Rouaud

Professionnellement, Max est un tueur dans sa branche. Aussi bien métaphoriquement – puisque c’est vraiment le numero uno, le Top of the Pops, le Best of the Best -, que littéralement, puisqu’il est payé par des gens pour raccourcir abruptement la durée de vie d’autres gens. Et Max aurait pu continuer pépère à cotiser pour sa pension en logeant des pruneaux à gauche et à droite, mais il vient de se découvrir un problème de taille : il s’évanouit désormais devant la moindre goutte de sang… C’est peut-être un détail pour vous, mais pour lui, ça veut dire beaucoup. Fini de faire chanter les artères à la lame, adieu les belles giclées d’hémoglobine au calibre 12, même un steak saignant le fait défaillir. Heureusement, il peut compter sur ses Karim et Stéphanie, ses jeunes voisins pas très affutés, pour se changer les idées. Et tout va pour le mieux dans le monde merveilleux de la reconversion professionnelle, jusqu’au jour où ses anciens employeurs lui envoient officiellement son C4 sous forme de contrat sur sa tête…

Cette comédie noire à l’humour incisif avec François Damiens dans le rôle principal du tueur à gages, est une bonne surprise. Le contraste entre la vie de Max et celle plutôt pépère et sans adrénaline de ses voisins Karim (William Leghbil, hilarant) et Stéphanie (Laura Felpin, tout aussi craquante) constitue le moteur humoristique du film.

On rit souvent aux péripéties de nos trois compères et le scénario réserve quelques bonnes surprises et quelques bons gags. François Damiens n’en fait pas trop, dégage même une certaine prestance, et est parfaitement crédible dans son rôle de tueur taciturne peu souriant.

Sans être le film du siècle Les Complices est une sympathique comédie noire qui se laisse voir avec plaisir, et qui devrait assurément trouver son public en salles. On y retrouve aussi la belle Vanessa Paradis dans un rôle secondaire certes, mais c’est toujours un plaisir de la voir à l’écran.

Note: 14/20

Director : Cécilia Rouaud
Screenplay : Cécilia Rouaud
Cast : François Damiens, Vanessa Paradis, William Leghbil & Laura Felpin
DOP : Pierre Cottereau
Producer : Stan Collet, Frank Mettre & Michel Hazanavicius
Production : Firelight / La Classe Américaine/ Artémis Productions
Distribution : O’Brother
World Sales : SND Groupe M6
Year : 2023
Country : France
Audio : French
Subtitles : NL
Running time : 97′
Genre(s) : comédie noire, thriller

Voilà La Gazette du BIFFF c’est fini pour cette fois, rendez vous très bientôt pour une nouvelle gazette # 4 toujours dans les colonnes de Branchés Culture.

Et en attendant bon film, goede film !

Jean-Pierre Vanderlinden

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