Toute petite de Jane Godwin et Gabriel Evans : un doudou, c’est fort comme tout, on l’emmène partout, mais si on le perd, tout devient flou

© Gabriel Evans

Quel cataclysme que la perte d’un doudou, inséparable premier ami, de jour comme de nuit, dans la vie d’un petit enfant. Évidemment, les parents qui y pensent prennent les devants en gardant précieusement une doublure. Mais si ce n’est pas le cas, c’est la cata. En témoignent, ces messages partagés des milliers de fois sur les réseaux pour tenter de retrouver une peluche pleine d’amour. C’est dire à quel point l’attachement reste, même quand on a grandi et qu’on a plus besoin de peluche pour se rassurer, se consoler.

© Gabriel Evans

Résumé de l’éditeur : Martin a sa peluche‚ Lola sa couverture. Moi‚ j’ai Toute Petite. Où que j’aille‚ elle m’accompagne toujours. Et qu’importe ce que les autres en disent‚ je l’aime telle qu’elle est. Mais lorsque Amélie vient au parc avec son petit chien‚ et que celui–ci montre un peu trop d’intérêt pour ma Toute Petite‚ je suis bien obligée de la mettre en sécurité. De retour à la maison‚ c’est la catastrophe: Toute Petite n’est nulle part‚ je l’ai oubliée! Est–ce possible de continuer à avancer sans elle à mes côtés?

© Jane Godwin/Gabriel Evans

Toute Petite, c’est donc la petite poupée de l’héroïne dont Jane Godwin et Gabriel Evans nous font croiser la route et le jardin. Car, dans la cour ou sur les jardinières, la petite famille dans laquelle on s’invite pour se sentir bien illico, on a la main verte. On cultive l’amour du grand air, des couleurs, des végétaux protéiformes et des libellules et papillons qu’ils attirent.

© Gabriel Evans

Pas besoin d’appareil photo pour immortaliser le moment, notre héroïne malgré elle a sa pouponne avec qui ressasser tous les chouettes moments de la journée. Jusqu’au jour où un imprévu sépare l’humaine et son jouet qui l’aide à appréhender le monde, à s’endormir aussi. Toute Petite a toujours une berceuse en stock. Du jour au lendemain, au soir-même, plus rien. Le drame, des repères en moins et des larmes. Une opération de sauvetage est vite mise en place.

© Jane Godwin/Gabriel Evans
© Gabriel Evans
© Gabriel Evans
© Gabriel Evans

Les deux auteurs ont la bonne idée de ne pas faire de tour de magie, de trouver une autre direction que celle attendue, moins feeling good et à la fois peut-être plus encore, avec du baume au coeur quand même. Toute Petite ne sera pas retrouvée, du moins pas par notre petite fille (qui n’a pas de nom, à vous de lui en trouver un), mais cela n’enlève rien à la force de leur relation et à ce qu’on peut y puiser pour aller de l’avant. La séparation n’était pas prévue, survient trop tôt, mais après tout, il y a plein de souvenirs en stock et ça prépare aux épreuves de l’avenir. En quelques phrases bien senties de Jane Godwin et une poignée de dessins légers, habités, vivants tout simplement, de Gabriel Evans, Toute Petite invite déjà à grandir un peu, tout doucement, contraint, forcé un peu mais en laissant le naturel revenir au galop.

© Gabriel Evans

À lire chez Mijade.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.