Une étoile est née ! Avec sa pop-rock-jazzy acidulée, vintage et jouissive, Isolde Lasoen ne tardera sans doute plus à briller dans le paysage souvent grisâtre et aseptisé des productions musicales actuelles.

Isolde Lasoen ! Si ce nom ne vous est pas encore familier, il est grand temps pour vous de découvrir cette artiste inclassable dont l’univers atypique est un des plus riches de la scène belge actuelle. Isolde était en concert ce 16 mars à l’Eldorado à Humbeek dans le cadre de la promotion de son nouvel album Oh dear, et elle y a brillé de mille feux .

Connue principalement comme la batteuse de Daan et du groupe de pop rock Absynthe Minded, Isolde a démarré une carrière solo il y a quelques années. Née dans un environnement familial musical, cette multi-instrumentiste chanteuse qui est aussi auteur-compositeur-interprête a sorti à ce jour un mini album de six titres avec Isolde et les Bens, puis un premier LP Cartes Postales en 2017 sous son propre nom. Aujourd’hui elle nous revient avec un nouveau disque Oh dear, sur MayWay records, une véritable petite pépite.

Admiratrice du son français vintage des années 1970 qu’elle affectionne particulièrement, et des bandes originales des films italiens des 70’s, elle nous emmène dans un univers où plane l’ombre de Burt Bacharach, Nino Rota ou Ennio Morricone. Sur Douce Mélancolie, un des titres phares de l’album, la voix douce et sensuelle d’Isolde ( on pense à Françoise Hardy, à Jane Birkin époque Gainsbourg) se mêle au phrasé dandy chic de Bertrand Burgalat dont elle admire le travail. Une collaboration improbable qui au final s’avère très réussie. Dans le clip qui promotionne ce titre, on voit la chanteuse parcourir l’écran dans un sens, poser sa valise sur le seuil d’une maison ,avant de faire le chemin en sens inverse, sans son bagage. Etonnant ! Cet album Oh dear est réellement magique, et vous donne envie après écoute de le remettre en boucle sur la platine afin de renouveler le plaisir.

Il ne restait donc plus qu’à voir ce que tout ça allait donner en live, car l’épreuve de la scène ne trompe jamais !

Outre différentes prestations avec Daan auxquelles j’ai pu assister, j’avais déjà pu voir Isolde sur scène il y a quelques années pour un concert en plein air à Louvain, et elle m’avait séduit par sa maîtrise de la scène et ses capacités innées à se mettre le public en poche. Mais la prestation que la jeune femme a donné ce jeudi soir à l’Eldorado de Humbeek, une très sympathique salle de 350 personnes, fut encore un cran au dessus et réellement jouissive.

Dès les premières notes, je constate que le son est très bon, et que la cohésion entre les musiciens est parfaite. Ces gars là sont des tueurs, avec une mention spéciale pour le guitariste Ben Van Camp littéralement flamboyant, et dont les solos incendiaires et les interventions plus réservées d’une grande précision donnent la chair de poule.

Derrière sa batterie Isolde joue admirablement, en douceur ou avec une grande énergie, et parvient à interpréter ses titres avec émotion et charisme, ce qui n’est pas toujours évident pour  une chanteuse assise derrière ses fûts. Comme son vibraphoniste joue aussi des percussions et de la batterie et peut donc la remplacer lorsque c’est nécessaire, elle quittera son poste à plusieurs reprises pour venir en bord de scène se rapprocher de son public.

La setlist fait la part belle au dernier album joué en intégralité, mais propose aussi des titres de ses précédents efforts.

Au menu donc de ce soir :Tigra, Oh dear, Douce Melancolie, Road No1, Hurt, Wishful Thinking, Lune Noire, Muse au Musée, Something french, Capricorn Avenue, Evil Elvis, Les Belles, Bed & Breakfast, Batterie, Four Horsemen et Ghosting.

A la fin du set le public conquis la rappelle, et Isolde et ses musiciens reviennent jouer Provocateur avant de se lancer dans un dernier Perdu (époque Isolde et les Bens) dont l’intensité va monter crescendo avant un final magistral. Du grand art !

Avec son dernier album Oh dear, Isolde Lasoen a réellement franchi un nouveau palier qui devrait la mener à une plus grande reconnaissance nationale et internationale amplement méritée.

Un bon conseil, si vous ne la connaissez pas, allez l’écouter, et ne passez pas à côté d’une des artistes les plus intéressantes et envoûtantes de la scène belge actuelle. Vous voilà prévenus !

Jean-Pierre Vanderlinden / Photos Fabian Braeckman – Confestmag

 

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