Concert époustouflant et triomphal pour Wardruna dont les premiers battements d’ailes et les vols planés du corbeau blanc ont enchanté le Cirque Royal

Trois ans, il aura fallu trois ans pour que Wardruna et son public se retrouvent enfin pour cette grand messe païenne tant attendue ! Mais cette fois ça y est, le groupe, fort d’un dernier opus magnifique First Flight of The White Raven, était enfin au rendez vous devant une salle comble, et le spectacle fut époustouflant.

Wardruna, fondé par Einar Selvik avec Kristian Espedal et Lindy-Fay Hella est un groupe de néo folk et d’ambient norvégien originaire de Bergen . Par sa musique le groupe plonge l’auditeur dans les vieilles croyances nordiques, et recrée de manière moderne certaines sonorités qu’utilisaient les anciennes civilisations scandinaves dont les Vikings il y a plus de neuf cents ans. Actif depuis 2003, c’est surtout avec sa participation à la bande son de la série Vikings et son album Skald sorti en novembre 2018 que le groupe a acquis une grosse notoriété.

Sur scène ils utilisent des instruments atypiques comme le jouhikko, la guimbarde, les cornes de chèvre, le lur, la flûte en os, ou la harpe troubadour. Leur folk sombre en vieux norrois (langue scandinave médiévale) joué sur des instruments historiques comme la langeleik et la moraharpa est littéralement envoûtant et hypnotisant et par sa musique et son image, Wardruna rassemble les publics brassant les metalleux, les vieux babas-cool et les amateurs de world music.

 Einar Selvik, qui a été batteur dans le groupe de black metal Gorgoroth et se pose en leader du collectif, nous démontre que cette musique millénaire qui date de l’époque préchrétienne a traversé les siècles et reste toujours d’actualité de nos jours.

C’est donc devant un Cirque Royal archi complet que Wardruna entame un set avec Kvitravn, Skugge et Solringen. Dès les premières mesures la magie opère, et le charme agit.

Bjarkan, Heimta Thurs, Lyfjaberg, Voluspa, Tyr, Isa, Grà, Urur et Rotlaust tre fell enfoncent le clou, et petit à petit on se sent subjugué par le côté grand messe d’un concert séduisant de bout en bout.

L’émotion est omniprésente, et la beauté des arrangements et les voix sublimes d’Einar et Lindy-Fay portent parfois les spectateurs au bord des larmes. Quand l’humain, qui est aussi hélas capable du pire, arrive à créer une telle beauté musicale on se dit qu’en effet, les dieux, païens ou non, doivent exister.

La scène est plutôt dépouillée et sobre, et les lumières magistralement déployées rajoutent une touche visuelle soignée à l’ensemble. Tout est mis en place pour atteindre un degré de justesse proche de la perfection.

Rotlaus tre fell, Fehu et Odal clôturent le set magistralement.  Il faudra attendre la fin du concert, avant les rappels, pour qu’ Einar Selvik s’adresse enfin au public avec une grande émotion pour faire part de son bonheur d’être enfin à Bruxelles pour la première fois, et remercier la foule pour cette formidable standing ovation de fin de set qui a duré près de trois minutes.

Un très beau moment.

C’est notre première fois à Bruxelles et je ne m’attendais pas à recevoir autant d’amour. C’est promis, désormais nous reviendrons plus souvent. Merci du fond du coeur. (Einar Selvik)

Le groupe jouera encore deux morceaux, Helvegen et Snake Pit Poetry interprété seul par Einar Selvik, avant de prendre définitivement congé sous un tonnerre d’applaudissements.

Ce concert de Wardruna à Bruxelles était attendu comme le graal, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a tenu toutes ses promesses.

Juste sensationnel et magnifique, du grand art !

Jean-Pierre Vanderlinden / Photos Axel Tihon Photography

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.