En attendant de ressortir les glaives des Aigles de Rome, Enrico Marini fait trembler les tromblons dans la vénéneuse conclusion de Noir burlesque

© Enrico Marini chez Dargaud

À la fin du premier tome de Noir Burlesque, parenthèse en mode polar façon fifties d’Enrico Marini avant de revenir à son péplum, je me demandais ce qu’il allait bien pouvoir nous raconter dans ce deuxième volume de 128 pages. C’était sans compter que le génial dessinateur, touche-à-tout, avait plus d’un tour dans son sac et savait changer son fusil d’épaule. Bien le charger aussi. Dans le second acte de Noir Burlesque, on prend les mêmes, et on part dans une autre direction, toujours plus profondément dans l’enfer des truands.

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© Enrico Marini
© Enrico Marini chez Dargaud

Résumé de Dargaud pour le tome 2 de Noir Burlesque : Pour Slick, les choses ne s’arrangent pas. Jusqu’à présent, il avait affaire aux truands irlandais. Mais cette fois, il change de dimension : le voilà confronté à la mafia italienne. Rex, pour qui il n’avait travaillé qu’une seule fois, lui demande cette fois, sous la menace, de voler une oeuvre d’art. Et pas n’importe laquelle : outre sa très grande valeur, elle appartient à la mafia. Dans un monde idéal, Slick prendrait le large avec Caprice, la femme de sa vie. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Caprice se retrouve coincée elle aussi : Rex la retient avec un secret qui pourrait ruiner sa carrière à tout jamais. Et les ennuis de Slick ne s’arrêtent pas là : il doit faire équipe avec une bande de véritables détraqués. Notamment Crazy Horse, l’un des tueurs incontrôlables de Rex qui semble être parti sur le sentier de la guerre. Ce qui est certain, c’est que du sang et des larmes vont couler…

© Enrico Marini chez Dargaud

Mine de rien, dans la première apparition de Slick et Caprice, l’histoire filait au cordeau, prenant ses aises et nous laissant un goût d’inachevé. C’était pour mieux que l’étau se resserre dans ce deuxième opus, qui pourrait presque se lire indépendamment mais prend une autre saveur, relevée, en ayant connaissance des événements qui lui sont antérieurs.

© Enrico Marini chez Dargaud

Slick n’est pas tiré d’affaire et Caprice, sous couvert de fierté et de tempérament incendiaire, est toujours dans de sales draps. Slick doit pactiser à nouveau avec le diable, italien et mafieux cette fois, et s’assortir de solides gaillards armés jusqu’aux dents et en qui on ne peut avoir confiance, s’il veut réussir le casse qu’on lui a proposé (mais il n’a pas le choix s’il veut survivre encore un peu en ce bas monde). Un cambriolage bien préparé mais qui va se révéler être une poudrière dans laquelle on ne peut se faire confiance qu’à soi-même. Et ça Slick sait faire plus que tout, même dans les bras et le lit de Caprice. Jamais très loin de son flingue. Et il va en avoir besoin même dans les moments les plus inattendus.

© Enrico Marini chez Dargaud

Après avoir fait (et réussi) son Batman/Joker, Enrico revient aux choses sérieuses, de la vie, au fait qu’elle peut être mortelle, là où Bruce Wayne est indéboulonable. Avec cet enjeu de vie et de mort, de frisson, Enrico Marini tisse un suspense intense, avec un festival de gueules (dont un Crazy Horse qui nous rappelle un certain Danny Trejo) et d’égos qui cassent la baraque, en rouge et en noir et blanc. Là, nous sommes soignés aux petits oignons, pendant que les plombs pètent et que la méthode Slick est imparable, très singulière pour faire couler le sang des truands tout en y invitant en effet le burlesque. La promesse du titre est tenue et ce deuxième acte parachève avec maestria le boulot entamé dans le premier, lui donnant même un peu plus de force.

Couverture intégrale Khani

Place désormais à la suite des Aigles de Rome pour l’auteur.

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En attendant, le diptyque Noir Burlesque est à lire chez Dargaud.

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