Avant de fermer définitivement les portes de son QG de l’avenue du Port à Bruxelles, en espérant les rouvrir dans un autre lieu dès que ce sera possible, Le Magasin 4 organisait quelques soirées de fermeture, histoire de permettre au public de s’éclater une dernière fois dans ses murs qui ont vu défiler une multitude de concerts alternatifs de qualité. Vendredi c’était Lenght of Time qui y jouait en tête d’affiche, l’occasion rêvée d’aller prendre le pouls de cette légende du metalcore belge toujours en activité.
J’arrive sur les lieux vers 23h45, et la salle est comble. Lenght of Time est prévu vers 00h30, j’ai donc le temps de boire tranquillement un godet au bar et de me remémorer la carrière d’un groupe considéré comme culte.
C’est en 1997 que Michel Kirby alors en pleine reconnaissance internationale avec Deviate décide de former Lenght of Time pour exploiter une vision plus sombre de sa musique. Il contacte alors des gens qu’il connaissait auparavant comme Christian, le batteur avec qui il avait joué dans Catalepsy , Vincent d’Out For Blood et bien entendu Ross (Ives), le chanteur, qu’il connait depuis l’âge de seize ans.
Lenght of Time propose une imagerie plus sombre et au niveau des lyrics Kirby y injecte des choses plus personnelles et rationnelles. Le band signe très vite chez Goodlife Recordings, et tout de suite c’est la folie au niveau de l’accueil du public. Le premier album référence, Approach to the New World reste toujours aujourd’hui un brûlot incontournable – il est ressorti en vinyle coloré chez GSR Music – même si au fil du temps et de ses autres productions Lenght of Time bascule ensuite vers une approche plus trash/groove metal qu’à ses débuts.
Après trois albums, des EPs et autres rééditions le combo est toujours bien actif aujourd’hui, même s’il se fait rare en concert au vu des autres activités musicales de ses membres; Kirby notamment est aussi impliqué à part entière dans La Muerte, Wolvennest et Arkangel.
Minuit trente, les gars de Lenght of Time arpentent la scène pour un mini soundcheck avant de revenir très vite on stage pour passer aux choses sérieuses. Dès les premiers titres » A Devil in a Modern World » , Two In one « , » All is One « , » Do What Must Be Done « , on constate que Ross a toujours sa voix rageuse et incroyable, et que le son du groupe est très bon, nettement meilleur que ce que j’ai pu entendre du groupe précédent.
Normal, aux manettes c’est Didier Moens de La Muerte ; la patte du maître quoi !
Dans le public c’est la grosse ambiance, les mosh pits sont fréquents, et il vaut mieux se tenir éloigné du frontstage si on veut profiter du show plus tranquillement. Les titres s’enchainent dans une belle fureur sonore avec » Be My Will « , » Losing My Heaven « , » Birth of Another » , » Loving Your Enemies « , » We Choose the Violent Way « , je ne vais pas vous les citer tous, et » Shortimer » pour boucler un set ravageur d’un peu moins d’une heure.
Court mais excellent. » Just get to the point » comme dirait l’autre !
Une chose est certaine au vu de cette prestation, Lenght of Time reste une solide machine de guerre avec un Ross en grande forme et au chant toujours aussi persuasif, un Kirby impitoyable à la guitare bouillonnante et acérée, et un Christian implacable avec ses fûts. Et les autres membres John Marx et Shaun à la guitare ne sont pas en reste, tous les musiciens formant un combo soudé et explosif.
En tout cas, une chose est certaine, Lenght Of Time mérite définitivement sa place dans le grand livre de l’histoire du hardcore belge.
Fameux !
Jean-Pierre Vanderlinden