Petit Rambo Noël, quand tu descendras… Michel. Ou Ryan. Ou JC. Ou Sylvester. Ou Clint. Ou Chuck. Hé ouais, le Père Noël qu’on vous présente aujourd’hui, il aimerait peut-être bien remonter au ciel, où c’est plus tranquille. Sauf que dans les mains de Daniel Goossens, c’est bien la guerre qu’il doit faire!

Résumé de l’éditeur : Et si le Père Noël était parachuté dans une superproduction de film de guerre américain ? Le Père Noël est une « tête brûlée » comme le dit le Major, tout en lui faisant faire des pompes. Mais une tête brûlée tiraillée entre son sens du devoir et son amour des enfants…

Avec sa longue barbe blanche et son embonpoint (sans doute à force de consommer trop des sodas qui lui ont donné sa couleur), on pensait Père Noël trop vieux, ou exempté du service militaire. Le maître du non-sens en BD en a décidé autrement: Daniel Goossens a pris Santa Claus à son propre jeu. Nul doute que chez les Amerloques, il a dû livrer aux enfants ne demandant plus à être sage leurs premières armes.

Voilà donc le plus américain des grands-pères finlandais dans les rangs des GI’s. On ne sait quoi, on ne sait où (comme les Russes et tant d’autres, malheureusement, ils trouvent toujours moyen de ne pas nous ficher la paix) mais toujours est-il que ça s’annonce chaud! Oh, pour sa patrie, l’homme au traineau (transformé en char d’assaut, même si ses cervidés ne sont pas cuirassés) veut bien trucider les adversaires à deux conditions: qu’il ait sa permission pour aller gâter les morveux du monde entier et qu’il n’en trouve d’ailleurs pas sur le chemin de son canon. Il faut le comprendre, il ne veut pas tuer d’enfants. Après tout, c’est son fond de commerce.

Rassurez-vous, cela dit, pas de boucherie au menu de cette farce à grand spectacle mais à petit budget. Oeuvre de dialogue, et de déraison, Route vers l’enfer est du pur Goossens, un auteur encore au tout début de sa carrière puisqu’il a dégoupillé ce récit en 1985 dans les pages de Fluide Glacial (what else). Et si vous ne comprenez pas toujours tout, c’est normal, cette histoire divergente de l’homme à la hotte est sous acide, burlesque, pince-sans-rire et, à défaut de foutre les boules, provoque des crises de rire. Par le texte et la manière qu’a Goossens de filmer son casting quatre étoiles, réunissant plein de stars, gloires sur papier éphémère. De dessiner à tout faire péter.

En bonus, une préface de Michel Hazanavicius et les origines de ce récit passé culte, rehaussées de l’histoire courte inédite en album La jeunesse du Père Noël. Tout un programme de n’importe quoi aussi!

A lire chez Fluide Glacial.
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