Combien de groupes peuvent dire qu’ils ont eu Kiss, ZZ Top, Foreigner et Rush en première partie de leurs concerts, permettant à ces groupes de se faire connaître? Avec son premier album « Very Eavy, Very Humble « , comme d’autres pionniers comme Led Zeppelin, Black Sabbath et Deep Purple, Uriah Heep a contribué à l’émergence d’une forme nouvelle et britannique du heavy metal.
C’est donc au Cirque Royal que le band de Mick Box a déposé ses valises pour fêter son demi centenaire de carrière avec son public, et le moins qu’on puisse dire c’est que la soirée fut phénoménale.

La fête commence avec une projection sur l’écran en fond de scène de la présentation des voeux d’un joli panel de stars du rock où l’on reconnait Paul Stanley, Vanilla Fudge, Brian May, Def Leppard, et bien d’autres.
Entamant le show avec un set acoustique qui en a surpris plus d’un, le groupe montre immédiatement qu’il est en grande forme et demande au public de se lever car « on est à un concert de rock tout de même » ! Aussitôt dit aussitôt fait, les spectateurs de la fosse où l’on retrouve les tempes grisonnantes des fans de la première heure mais aussi des trentenaires et des jeunes plus qu’enthousiastes, se lèvent comme un seul homme. Il est vrai que voir des légendes en action comme Uriah Heep n’est pas commun et ferait se lever un mort.

Le set acoustique démarre avec « Circus », « Tales », « Free » puis continue avec « Come Away Melinda », « Confession/Rain », « The Wizard », « Paradise », le superbe « Circle of Hands » et l’inévitable « Lady In Black » repris en coeur par la foule et sur laquelle le band quitte la scène. Ils reviendront quinze minutes plus tard pour un set électrique dévastateur précédé d’un projection d’images du Heep au fil du temps, qui nous permet de revoir plusieurs ex membres du groupe et autres héros disparus.

Dès l’entame de « Against the Odds », le son est monstrueux, puissant et clair, et cette fois c’est sûr, le gros show est lancé.

Bernie Shaw est très en voix, et tous les membres du groupe s’amusent sur scène comme des collégiens. Un sourire par ci, un gimmick par là, ceux là n’ont rien perdu de leur enthousiasme à un âge ou d’autres ne pratiquent plus que le canapé.
Mick Box est flamboyant,et sa pédale wah wah incendiaire. Quel guitariste !

La section rythmique est d’une efficacité redoutable, et les claviers de Phil Lanzon n’ont rien à envier à ceux du regretté Ken Hensley. Le set est magistral avec un mélange de titres moins fréquents comme « The Hanging Tree », mais aussi entre autres, les incontournables « Traveler in Time », « Stealin », « Sunrise », « Sweet Lorraine », « Free n’ Easy », et en clôture de set le somptueux « July Morning » qui me met à chaque fois la larme à l’oeil.

Le rappel mettra définitivement le public à genoux avec « Gypsy » et « Easy Livin' ». Inoubliable !

Avec 25 albums studio au compteur, plus de 40 millions de disques vendus dans le monde et plusieurs tournées en Amérique, au Japon et en Europe, Uriah Heep reste un des tous grands groupes en activité de l’histoire du rock comme nous l’a prouvé ce concert fabuleux au son parfait, dans une des meilleures salles de Belgique.
Un superbe anniversaire, un vrai coup de maître !
Jean-Pierre Vanderlinden / Photos Axel Tihon