20 ans après Samouraïs, Giordano Gederlini, le scénariste français (né au Chili) de Tueurs et de Duelles, tente une nouvelle fois un passage à la réalisation en proposant Entre la vie et la mort, un thriller policier franco-belgo-espagnol, qui réunit à l’écran Antonio de la Torre, Marine Vacth et Olivier Gourmet.
Avec sa nouvelle réalisation, celui qui a aussi scénarisé le film Les misérables de Ladj Ly raconte l’histoire de Léo Castaneda, un conducteur de métro bruxellois d’origine espagnole qui, une nuit, va être aux premières loges de la tentative de suicide de son fils, Hugo. Suite au décès de ce dernier, Léo va se retrouver mêlé à une sombre et sanglante affaire de braquage.
Dès les premières minutes du film, l’atmosphère urbaine et sombre que le chef opérateur Christophe Nuyens a réussi à capturer de Bruxelles s’allie parfaitement à la musique sobre et lancinante de Laurent Garnier (oui, celui qui compte parmi les pionniers de la musique électronique). Cette esthétique graphique et sonore habille parfaitement l’intrigue minutieuse que Giordano Gederlini souhaite dépeindre dans son thriller. Les quelques effets spéciaux, même si perfectibles, se marient harmonieusement avec la noirceur de cette œuvre.
À l’instar du long-métrage Tueurs de François Troukens ou de la série télévisée La Trêve de Matthieu Donck, Entre la vie et la mort prouve que les cinéastes du vieux continent peuvent aisément rivaliser avec les grands shows hollywoodiens boostés à l’adrénaline.
Au niveau du jeu des acteurs et de la mise en scène, il y a peu de chose à reprocher à ce film. Antonio de la Torre livre une prestation cinq étoiles. Olivier Gourmet est d’une justesse parfaite et se prête même à quelques facéties propres au cinéma d’action américain sans pour autant paraître idiot. Marine Vacth incarne avec rigueur une flic pleine de froideur.
Les seconds rôles offerts à Zidani et à Pablo Andres sont aussi de bonnes surprises. Le caractère multiculturel bruxellois est ainsi bien rendu sans tomber dans la caricature.
Le seul point faible de ce long-métrage réside peut-être dans la mise en relation du récit intime avec la trame principale de ce thriller. Même si le montage est astucieux et que l’histoire reste très compréhensible, le spectateur peut parfois rester dans le vague et ressentir des petites longueurs. Cette faiblesse nuit d’ailleurs très certainement au final de ce récit pourtant très plaisant dans son ensemble.