Tomorrowland; une utopie à mille lieux des crises contemporaines


Le week-end du 14 au 17 juillet dernier se tenait le premier des trois week-ends de festivité à Boom. Après deux ans d’absence, le festival de musique électronique le plus réputé de la planète reprenait vie. Dans des décors féeriques et sous un climat caraïbéen, la 16e édition démarra sous les meilleurs auspices, avec à l’affiche Afrojack, Robin Schulz, Armin Van Buuren, Hardwell, Dimitri Vegas & Like Mike, Adam Beyer, Martin Garrix, Paul Kalkbrenner, Charlotte de Witte et beaucoup d’autres. L’équipe de Branchés Culture revient sur son expérience d’une journée, le samedi 16 juillet 2022, à Tomorrowland.

Dès l’entrée, tout est fait pour extraire le festivalier de son quotidien. Des scénographies et des décors hauts en couleurs, peu de temps d’attente et une diversité de scènes qui font qu’il n’y a jamais une seconde à perdre le temps d’un passage dans le festival de Boom. Le climat aride régnant en Belgique cet été renforce le caractère paradisiaque de cet événement.

Le fait de payer en pearl par l’intermédiaire d’un solde chargé sur le médaillon du bracelet d’entrée fait aussi que le rapport à l’argent devient totalement abstrait à Tomorrowland. Le festivalier se fait plaisir dans cette oasis idyllique en oubliant totalement la réalité et les tracas de la vie courante. Si Tomorrowland est parfois comparé à Disneyland pour sa mise en scène et son caractère féerique, il faut reconnaître que sa stratégie économique est bien plus réfléchie.

Cela dit, une fois ces considérations pécuniaires dépassées, il faut reconnaître qu’il reste peu de chose à reprocher à cet événement utopiste.

Cette grande messe internationale de la musique électronique est incroyable et terriblement addictive. Les gens présents sur le site sont en majorité là pour faire la fête en communion avec les autres festivaliers. Les rencontres sont légion et les vibes réunissent tous les festivaliers devant chacune des quatorze scènes. La superficie de Tomorrowland est telle que les personnalités de tous les domaines se noient dans la masse et peuvent aussi profiter tranquillement de l’évènement. Les nationalités et la langue ne sont pas des frontières. Les festivaliers s’interpellent après avoir aperçu un signe ethnique ou un drapeau et la discussion est lancée, sous les dancefloors ou devant les bars.

Au niveau musical, les barrières semblent extrêmement poreuses à Tomorrowland. Les conflits communautaires n’y ont pas leur place. Les meilleurs djs du Nord et du Sud de la Belgique y sont acclamé comme des rois. Daddy K fait la fête à la Harbour House tout en parlant en français avec le public. Du côté de la scène The Library, Regi, l’une des icônes néerlandophone, met le public en transe avant de laisser la place au duo français d’Offenbach. Sur la Crystal Garden, une scène au milieu de l’eau, Netsky a programmé son acolyte britannique Sub Focus. La Drum and Bass y fait trembler le sol en bois. En fin de soirée, Timmy Trumpet chauffe le public de la Tomorrowland Mainstage pour ensuite laisser place aux régionaux du festival, les frères djs Dimitri Vegas & Like Mike. Après une scénographie qui s’illumine et des projections de sons et d’images, le show commence. Et pendant que les djs enflamment le public, un spectacle pyrotechnique embrase le ciel de dizaines de feux d’artifices.

La seule véritable déception musicale de la journée est sans nul doute Bou, dj qui jouait juste avant Sub Focus. Trop redondant et peu créatif, son set peu recommandable fut vite oublié grâce à la découverte du groupe de punk psychédélique israélien Skazi sur la scène Youphoria.

Pour ressentir l’ambiance live de Tomorrowland: 21 Days LIVE

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