La quatrième de couverture prévient avec pertinence, ce roman est une saga bretonne. C’est ce que d’aucun qualifient de roman de terroir. Je préfère y voir une authenticité. C’est une région qui est le personnage central de ce roman. Et c’est agréable de découvrir, au travers des mots de l’autrice Claire Léost. C’est aussi une histoire de femmes et de leurs destins, de leurs espoirs depuis la deuxième guerre mondiale jusqu’à nos jours. Où comment composer avec ses racines profondes et ses envies d’ailleurs.
Résumé de l’éditeur : « Hélène, seize ans, vit au coeur de la Bretagne, dans un bourg oublié des touristes et cerné par les rochers. Entourée d’un père aimant, de son ami Yannick, ardent défenseur de la cause bretonne, et de sa grand-mère diplômée de l’école des druides, elle se destine à devenir institutrice, comme sa mère.
Mais l’arrivée de Marguerite, professeure de français venue de Paris avec son mari, célèbre romancier, bouleverse leur existence à tous. Sa liberté d’esprit attise la curiosité des uns et la méfiance des autres. Que cherche Marguerite ici, enfoui sous le granite ? Quels drames anciens se murmurent dans la forêt ?
A la fois saga bretonne et roman d’apprentissage, Le passage de l’été fait resurgir les secrets, les blessures et les désirs de trois générations de femmes, de 1945 à nos jours. »
Née en 1976 et originaire de Bretagne, Claire Léost est l’auteure d’un premier roman remarqué, Le monde à nos pieds (JC Lattès, 2019 ; J’ai lu 2021) en cours d’adaptation pour la télévision, et un essai, Le rêve brisé des working girls (Fayard, 2013).
Il y a d’abord Odette. Originaire de ce petit village de Bretagne, un village à l’intérieur des terres où l’on vit replié sur soi et où l’ouverture à la mer n’existe pas. Odette est obligée de fuir car la pauvreté et la seconde guerre mondiale lui ont tout pris. Elle débarque à la gare Montparnasse, comme beaucoup d’autres Bretons en quête d’avenir. Et elle devient bonne pour une famille de notables. Confrontés à la réalité, ses rêves s’épuisent les uns après les autres…
Puis il y a Hélène. Une jeune ado des seize ans, promise à son copain de classe et destinée à devenir femme de pharmacien. Lorsqu’elle découvre la littérature et la poésie, cette année-là, son horizon s’ouvre, ses envies grandissent, ses rêves mutent. Elle rêve alors de la capitale, d’études supérieures, de rencontres. Son village, sa grand-mère et les menhirs autour desquels elle jouait il y a peu ne suffisent plus à Hélène.
Enfin, il y a Marguerite qui s’ennuie furieusement à Paris. Dont le mari est en panne d’inspiration pour son prochain livre et qui cherche désespérément des réponses aux questions qu’elle se pose. Alors, ce poste de professeure de français dans un village isolé de Bretagne, elle saute dessus. Et c’est avec toute sa famille qu’elle débarque. Sans imaginer une seconde que tout ce qu’elle est, que tout ce qu’elle transmet va furieusement bousculer les habitants et leurs habitudes.
C’est par un double enterrement que commence ce récit…Et c’est par lui qu’il se termine. Que s’est-il passé pour en arriver là ? Page après page, les chemins de vie se dessinent. Bien loin des plages touristiques est des villages de pêcheurs, ici, c’est la forêt qui ferme les espaces et les espoirs… Avec une fin à la « Jean de Florette » (de Marcel Pagnol), vous êtes prévenus.
Une histoire lente et solide, comme le sont sans doute les gens de ces régions. Je regrette toutefois le manque d’explications sur certains personnages. Pourquoi Odette a-t-elle changé à ce point ? Pourquoi Marguerite boit autant ? J’aurais apprécié en savoir plus, pour mieux aimer les personnages façonnés par Claire Léost.
Notons encore que ce roman a reçu le prix Breizh en 2021.
Titre : Le passage de l’été
Editions : J’ai Lu
Sorti le 4 mai 2022
Nbre de pages : 252 pages
Prix : 7,30 €