Et si l’automne de la vie vous réservait Un amour (d’enfance) retrouvé ? Véronique de Bure s’y emploie pour vous

Un amour retrouvé de Véronique de Bure est classiquement un roman d’amour. Que l’on peut lire en douceur pour se réchauffer l’âme et le cœur. L’autrice d’Un clafoutis aux tomates cerises nous propose ici d’accompagner les émotions d’une septuagénaire qui, un jour, reçoit une lettre de son premier amour de jeunesse perdu de vue depuis plus de cinquante ans. Tout se bouleverse dans son cœur et dans sa vie. Car la perception qu’elle a du monde qui l’entoure et des gens se modifie petit à petit. Quand un amour a couvé durant 50 ans, il ne faut pas grand chose pour qu’il allume à nouveau des étincelles de vie dans les yeux. Mais c’est aussi une histoire d’amour avec sa fille. Et les relations humaines sont souvent plus complexes qu’on ne l’imagine. Les non-dits et les attentes irréalistes peuvent entraver les rapports humains. 

Résumé de l’éditeur : « Il m’arrive une drôle d’histoire. 

C’est avec ces mots que Véronique est accueillie cette nuit-là par sa mère, soixante-treize as. Et c’est vrai que c’en est une drôle d’histoire, celle de la réapparition de son premier amour, premier chagrin aussi, dont elle était sans nouvelle depuis plus de cinquante ans.

Très vite va reprendre une cour à l’ancienne, faite de visites, de billets doux, de retrouvailles émues et de mains qui s’effleurent. Comment vit-on l’amour retrouvé à l’âge des tables de bridge et du temps qui s’étire ? Et comment, lorsqu’on est la seule fille de la fratrie, accepter la liberté nouvelle d’une mère qui nous échappe ? »

Véronique de Bure est l’autrice d’Une confession (Stock, 2009 ; Flammarion 2019) et de plusieurs récits, dont Un retraité (Stock, 2011). Après le best-seller Un clafoutis aux tomates cerises, paru chez J’ai Lu, elle poursuit sa peinture des délicatesses de l’âme humaine avec Un amour retrouvé (Flammarion, 2021 – J’ai Lu 2022).

J’adore les histoires qui réveillent les cœurs au moment de la vie où l’on pense, un peu avec suffisance, que cela n’est plus possible. Et j’adore l’idée d’imaginer ce bonheur inattendu pour ma Queen-Mum demain ou d’ici quelques années. Il est réconfortant de penser qu’un feu peut couver durant des années et se réveiller au moindre retour de l’être qui en est responsable. La vieillesse n’est pas l’antichambre de la mort, elle doit se vivre pleinement, y compris dans les sentiments, les émotions, les folies et la liberté.

Et il est vrai que cette histoire nous porte dans ces instants magiques du cœur qui pétille rien qu’en guettant le facteur, des espoirs qui renaissent, des mains qui se touchent, des yeux qui se cherchent… Et du temps qui fait marche arrière et fait oublier les rides et les années pour mieux se retrouver. La narratrice a d’ailleurs une très belle métaphore à ce sujet. Elle dit que cet homme, Xavier, a fait passer sa maman de l’hiver de sa vie au printemps rayonnant.

L’autrice choisi aussi d’explorer un autre aspect de cette relation qui s’installe. Celui des liens entre Monique et sa fille. Elles ont toujours vécu en fusion et, à près de cinquante ans, Véronique a l’habitude de ne pas partager sa maman. Elle a l’habitude que ses désirs deviennent la priorité de la vieille femme, elle a l’habitude d’être la seule qui compte à ses yeux. Et cette place exclusive, elle n’est pas prête à la laisser.

Elle se réjouit au début puis, très vite, une jalousie malsaine et une attitude mesquine prennent le pas. Et c’est réellement ce qui m’a gênée. Parce que dès la première centaine de pages passées, il m’est devenu impossible de m’identifier. Je me suis donc sentie expulsée de cette histoire qui a provoqué chez moi plus de colère et d’énervement que de tendresse. Parce que Véronique m’a parue auto-centrée et peu encline à la remise en question. Parce que j’avais le sentiment qu’à chacune de ses paroles ou de ses actes, elle salissait le bonheur retrouvé de sa maman… Qui n’a plus 50 ans devant elle pour le vivre.

Et si ce livre m’a apporté une chose, c’est la certitude de vouloir que ma Queen-Mum soit heureuse et de tout faire pour que cela dure. Parce que les mamans mettent leurs vies entre parenthèses pour que leurs enfants grandissent et s’épanouissent. Alors, à l’automne de leur existence, elles ont bien le droit de profiter de l’été indien. Non ?

Et rien que pour cette raison, il faut lire Un amour retrouvé !

Autrice : Véronique de Bure

Titre : Un amour retrouvé

Editions : J’ai Lu

Sorti le 4 mai 2022

Nbre de pages : 315 pages

Prix : 7,90 €

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