
Un loup, un requin, un piranha et un serpent. Si vous nous dites que vous n’avez pas peur d’un de ceux-là, je ne vous croirai pas, petit crâneur que vous êtes. Au fil des contes, des histoires des parents machiavéliques pour faire peur aux enfants, des dessins animés, des films live, ces quatre-là (et quelques autres) ont mauvaise réputation. C’est rien de le dire et de le crier. De prendre ses jambes à son cou, même. Il fallait bien un jour réconcilier l’Homme (qui est pourtant un sacré nuisible) avec ces prédateurs, et Aaron Blabey s’en charge depuis 2015 avec sa série les Bad Guys. Arrivée ces jours-ci au cinéma et qui est rééditée en français.
Résumé de l’éditeur : Ces gars-là ne sont pas des méchants… ce sont des BAD GUYS. Avec de grandes dents, de grosses griffes et un SALE CARACTÈRE. Ils te font SUPER PEUR et tu as bien raison car ce sont de vrais dingues. Mais au fond, ils veulent que tu les aimes. Alors ils ont décidé de SAUVER LE MONDE… même si le monde ne leur a rien demandé !

Jamais deux sans trois. Troisième vie pour les Bad Guys en francophonie et peut-être la consécration. Il faut dire qu’avec un film signé Dreamworks (Moi, moche et méchant, L’âge de glace, etc.) sur lequel tous les regards sont braqués tant cette histoire d’anthropomorphes délirants est annoncée comme cuisinée façon Tarantino. Si bien qu’après Les méchants (chez Scholastic, l’éditeur original, dix tomes) et Les Super-Méchants (chez Casterman, deux tomes), voilà donc que la série réapparaît sous son nom originel, Les Bad Guys.

Bad mais pas trop. Car la vindicte populaire a eu raison de l’instinct primaire. On ne sait pas encore si le quatuor va devenir végan (chassez le naturel, il revient au galop, toutes dents dehors) mais, en tout cas, ils ne veulent plus être des super-vilains. Mais des super-héros. Bon, ils n’ont pas encore leur signal lumineux dans le ciel, mais à bord de leur bolide, loup, requin, piranha et serpent parcourent la ville à la recherche de missions qui leur tombent cuites dans la gueule. On a parfois du mal à les suivre et, pour cause, personne ne leur a rien demandé. Mais comme ils essaient désormais d’avoir le coeur sur la patte, ils veulent forcer le destin.
Au menu de cette introduction, la présentation de la bande (forcément rocambolesque) passée, place à l’action avec un sauvetage de chat, apparemment banal mais il n’en sera rien, et la libération de dizaine de chiens de la fourrière. Tout un programme dont l’inventivité et l’exubérance seront parfois (souvent?) contrastées par la réputation de ces nouveaux héros qui les a précédés et par leur apparence qui ne plaide pas forcément en leur faveur.

Mixant roman illustré jeunesse et BD dans un petit format qui s’emporte partout et se lit à fond la caisse, l’Australien Aaron Blabey explose le décor et les préjugés avec cette histoire loup-foque et requin-quante pour les êtres mis au ban de la société et contre lesquels se multiplient des avis de recherche les voulant morts ou vivants. Embarquant les plus petits et les plus grands à 200 à l’heure, Blabey amuse la galerie, haute en couleur, en s’amusant des expressions et des situations dans lesquelles se retrouvent ces protagonistes déjantés. C’est trop court mais nul doute qu’avec le film d’animation comme rampe de lancement, ces fauves-là vont atteindre la lune! Et la décrocher? Peut-être, au propre comme au figuré.

Simultanément à ce premier album (dont la suite est attendue pour le 1er juin), le roman du film, un livre de coloriage et un autre de stickers paraissent pour passer les prochaines vacances en mode bad guys. Gentils bad guys.
Titre : Les Bad Guys
Tome : 1 – Vous avez dit méchants?
Scénario, dessin et couleurs : Aaron Blabey
Genre : Action, Anthropomorphe, Humour, Jeunesse
Éditeur VF : Casterman
Éditeur VO : Scholastic
Nbre de pages : 144
Prix : 9,90€
Date de sortie : le 06/04/2022
Extraits :
: 1 – Vous avez dit méchants?