Big Girls, you are… wrathful : des kaijus bien humains et une méga-héroïne comme un monument de fragilité face à des choix inhumains

© Jason Howard chez Image Comics

Après que Robert Kirkman et Warren Ellis lui aient fait confiance pour mettre en images leurs scénarios fous, parfois démesurés et avec des héros improbables (des super-dinosaures par exemple), Jason Howard prend sa liberté et se retrouve seul aux commandes de son premier récit dantesque. Pour ce faire, il a laissé aller son imagination dans un monde postapocalyptique et porté sur le gigantisme, l’éradication de la menace. Un monde dont le seul espoir réside dans l’action de trois femmes immenses : les Big Girls. 

Résumé de l’éditeur : Des hommes monstrueux à éradiquer ? Faites appel aux Big Girls ! Suite à une terrible maladie, les hommes deviennent des monstres géants, des  » Jacks  » déterminés à détruire le monde, et seules des filles géantes peuvent les arrêter. Ember et les autres grandes filles sont tout ce qui s’oppose à l’anéantissement complet de notre monde ! Au service d’une agence qui élimine les malades dès leur plus jeune âge, Ember commence à douter de son rôle, se pourrait-il que quelque chose ou quelqu’un se cache derrière cette maladie ? Et si elle pouvait changer les choses ?

© Jason Howard chez 404 Comics

L’Homme, enfin une poignée de scientifiques et de militaires – on les imagine bien, ne résiste pas aux pires expérimentations. Et si le but est, parfois, d’améliorer le monde dans lequel on vit, force est de constater qu’en cas de cataclysme, si le monstre échappe au contrôle, c’est le pire qui guette notre planète bleue. C’est ainsi que du jour au lendemain, celle-ci a basculé, nos vies et nos villes avec. Le laboratoire a été dévasté et la menace est partout, dans le précepte même qui est censé animer toute espèce : survivre et se reproduire.

© Jason Howard chez Image Comics

En effet, désormais, chaque grossesse peut accoucher d’un monstre. Hasard de la génétique et des manipulations qu’a engendré la catastrophe. Non seulement, les nouveaux nés masculins grandiront à vue d’oeil pour devenir aussi grand que King Kong ou Godzilla mais une dégénérescence tumorale les transformera en Jack, montagne de muscle hideuse et n’ayant plus rien d’humain. De toute façon, pas le temps de vérifier, chaque assaut sur la ville, assoiffé de sang et de destruction, doit être contenu et annihilé. Et tant qu’à faire, les bébés contaminés, dont l’appétit est déjà vorace pour leur taille, doivent être déportés dans la Réserve, ou tués.

© Jason Howard chez Image Comics

Pour ce faire, le Marshal supérieur Tannik et sa petite équipe peuvent compter sur le grand secours de sacrés bouts de femmes, géantes dont le sexe, fort, les préserve d’une métamorphose purulente. Il y en a vraisemblablement partout sur le continent mais, dans la ville qui nous intéresse, elles sont au nombre de trois : Apex, Devon et la « petite » dernière Ember qui, face aux ordres, fait plus d’erreurs que de preuves. Sa grande taille fait d’elle une guerrière mais elle n’a pas choisi cette mission et ses nerfs, ses émotions et son grand coeur risque d’être mis à rude épreuve. Elle risque de tomber de haut.

© Jason Howard chez Image Comics

Plus loin que le combat de kaijus plus ou moins humanisés, Jason Howard tisse ses six chapitres dans l’affrontement et la violence mais en cherchant en fait la voie d’un dénouement pacifique. Pas sûr que ces héroïnes le trouvent mais le récit proposé se révèle intelligent et source de réflexion là où l’on pensait devoir laisser notre cerveau à l’entrée pour profiter pleinement de la baston badass. Bien et mal sont des concepts finalement très relatifs et finalement « temporalisés » par les vécus et les événements, pas immuables. De même, dans le trio de Big Girls, la leader peut finalement paraître très macho. Dans cette bataille entre le sensé et l’insensé, autorisant à prendre des risques plutôt que d’avoir des regrets, Jason Howard taille dans le spectaculaire un costard aux va-t-en-guerre à tout bout de champ et un hommage à tous les innocents, les orphelins de père et de mère, ou d’enfants, laissés par les guerres quelles qu’elles soient. J’ai beaucoup aimé la manière de Jason Howard de jouer avec les rapports d’échelles. Inattendu et très divertissant. Avec, en bonus, un papier très confortable et résistant choisi par l’éditeur 404 Comics. Il y a là de l’amour des belles choses, y compris sous les monstres.

© Jason Howard chez 404 Comics

La fin est ouverte, et laisse entrouverte la possibilité d’une suite, même si Image Comics n’a rien publié de plus que ces 6 chapitres.

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Titre : Big Girls

Récit complet (Chapitres #1 – #6)

Scénario, dessin et couleurs : Jason Howard

Traduction : Arnaud Tomasini

Genre : Action, Fantastique, Post-apocalyptique, Super-héros

Éditeur VF : 404 Comics

Éditeur VO : Image Comics

Nbre de pages : 144

Prix : 15,90€

Date de sortie : le 01/04/2021

Extraits : 

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