La scène se passe au Whalll, salle Fabry, le 5 février dernier. Steven Troch armé de son harmonica et flanqué d’un band efficace déboule sur les planches et, d’emblée, le public présent sait qu’il va à nouveau passer une excellente soirée bluesy.
On ne soulignera jamais assez comme cette décision du W:halll de consacrer une partie de son programme au blues et au blues rock est une excellente initiative qu’il faut saluer. Un centre culturel se doit de brasser large et de réunir des genres musicaux différents dans une programmation hétéroclite et éclairée. Bravo donc pour cette initiative pleine de bon sens et de bon goût !
Mais revenons-en à l’affiche du jour. C’est Steven Troch qui ouvre le bal et notre homme sait de quoi il parle.
Depuis 1994, il hante les scènes de notre plat pays coiffé de son chapeau haut de forme et de son monocle, accessoires grâce auxquels il s’est forgé son personnage de dandy déjanté. Avec son nouveau band, Troch joue le blues des racines, accompagné par le gratin de la scène « roots » belgo- néerlandaise. Et il faut bien reconnaitre que ça le fait ! Rien de bien nouveau à l’horizon, mais indubitablement un vrai talent de perpétuer la tradition d’une musique qui fait chaud au coeur et battre du pied.
Après cette jolie mise en bouche c’est au tour de Black Cat Biscuit de faire son apparition sur scène.
Dès les premiers accords, on se dit que là, on va atteindre des sommets. Le son des guitares déchire, la rythmique s’emballe, la voix de Yasser, sorte de Monsieur Loyal à la dégaine de dandy barbu, grave et assurée, porte les compos avec brio. Quel son ! Le band a sorti en 2019 son premier album, le bien nommé « That’s How the Cookie Crumbles », et il nous balance aux oreilles la plupart des titres de ce brûlot que je vous conseille vivement.
Les influences de West Coast Swing, Shuffle, Jazz, Boogie,Raw Slide et Texas Blues, pour n’en nommer que quelques-unes, sont définitivement présentes dans la musique des Black Cat Biscuit.
« Train 66 », « Haunting Me », « What I really need is You », I » Don’t know », « So Sad and Lonely », « Goin’ Home », tant de compos parmi d’autres à l’efficacité redoutable qui vous emportent bien loin sur la voie du blues, pas celui qui se traîne, celui qui décoiffe ! Dans l’ombre, à gauche de la scène on remarque Nico De Cock, le chanteur des excellents Bluesbones, qui ne rate pas une miette du show. Bluffant !
Ce soir là, Black Cat Biscuit a fait plus que convaincre un public visiblement ravi, il a posé les jalons d’une carrière qui sera sans nul doute fructueuse; le groupe prépare d’ailleurs un nouvel album qui devrait sortir au printemps 2022.
Steven Troch Band, Black Cat Biscuit, deux noms à retenir et deux bands à ne pas manquer sur scène lorsqu’ils passeront en concert près de chez vous, deux maillons importants d’une chaîne blues belge actuelle talentueuse et novatrice.
La Belgique, terre de blues ?
Texte et Photos : Jean-Pierre Vanderlinden
Steven Troch a aussi accompagné Tiny Legs Tim sur ses cd Stepping Up, Melodium Rag et Elsewhere Bounds