Au Cirque Royal, Paul Personne a proposé à son public un concert sympa et appliqué dont on peut juste regretter le manque de peps

Reporté par deux fois suite à la crise sanitaire du Covid 19, le concert très attendu par ses fans de Paul Personne a enfin pu avoir lieu mercredi dernier dans un Cirque Royal bien garni et avec l’utilisation du Covid safe ticket.

En quelques décennies de carrière, Paul Personne est devenu quelqu’un ! Oui, je sais, elle est facile, mais je n’ai pas pu m’en empêcher…

Né en 1949, à Argenteuil, le désormais septuagénaire bluesman a discrètement mené sa barque allant de collaborations diverses au début de sa carrière en escapades en solo qui sont finalement devenues sa marque de fabrique. Depuis 1990 et les albums « La route de la Chance » (live) suivi de « Comme à la maison » dont est tiré le single « Le Bourdon », sa notoriété a enfin pris de l’ampleur et on parle de lui aujourd’hui comme d’une valeur sûre dans le monde du blues français. C’est pour défendre son dernier album en date, nommé Funambule et sorti en 2019, que Paul arpente aujourd’hui les routes avec sa légendaire guitare Gibson en bandoulière.

Ce soir, pas de première partie au programme, on rentre directement dans le vif du sujet avec l’arrivée de Paul sur scène aux alentours de 20h. Pas de décor particulier, ni de light show spectaculaire, ni de projections en fond de scène, on est ici face à un concert brut de décoffrage axé principalement sur la musique.

Visiblement très heureux d’être enfin de retour devant un vrai public, le français adresse quelques phrases sympas à la salle avant d’enchainer ses titres de manière classique et sans artifices. On retrouve ainsi des morceaux comme « Les Dégats », « Les autres », « Comme un étranger », « Chez moi », « Danse », « Blessures », « Quelqu’un appelle », « Rêve sidéral d’un naïf idéal », « Le Bourdon », « Barjoland », pour n’en citer que quelques uns.

Le concert se déroule sans aucun temps mort, mais aussi malheureusement sans moments exceptionnels ou solos mémorables.

On se dit que l’avion va bientôt décoller et nous faire quelques acrobaties, mais au final on reste dans un vol à basse altitude, certes agréable, mais sans aucun moment fort.

Alors si on y réfléchit un peu et qu’on se demande quelles sont les raisons de ce manque de punch et de cette sensation qu’on ressent de voir se dérouler un show assez linéaire malgré le talent évident de l’artiste, on en arrive à évoquer deux raisons : le répertoire assez moyen et le manque de présence scénique naturelle de Paul Personne. Si l’on excepte « Le Bourdon » et une version plus enlevée de « Ca va rouler » servie en clôture de son gig, on se dit qu’il lui manque réellement des hits qui feraient se soulever la salle, et sa retenue naturelle de performer peu enclin à venir chercher son public et à l’enflammer, fait le reste. Dommage, car on assiste à un spectacle de qualité, mais qui ne s’embrase jamais.

En résumé, ce concert de Paul Personne plutôt académique dans son déroulement, a sans nul doute ravi les fans de la première heure et n’a pas déplu aux autres, mais n’a certainement pas donné non plus aux plus frileux l’envie d’aller, dès leur retour chez eux, se jeter sur les albums du bluesman français.

Un bon concert, certes, mais pas de ceux dont on évoquera le souvenir ému des années plus tard avec des étoiles dans les yeux.

Jean-Pierre Vanderlinden (avec les photos d’Axel « Phta » Tihon)

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