HOMMAGE| Elle me l’avait toudi promi, une belle petite gayole : un dimanche des Wallo, la cage au canari s’est ouverte et Julos Beaucarne s’est envolé

Les fêtes de Wallonie 2021 (qui n’en étaient pas, annonçait-on) devaient être le symbole du retour à la vie sociale et culturelle dans le Sud de la Belgique. Comme le dit le proverbe, « après la pluie, le beau temps ». Pourtant ce dimanche 19 septembre 2021, la Wallonie s’est réveillée endeuillée. Julos n’est plus…

(Photo de tête : Anne-Françoise Brillot, pour Le parfum de la dame en noir)

Julos Beaucarne était la mémoire vivante d’une culture et d’un patrimoine qu’il chérissait. Toujours engagé mais volontairement optimiste, l’interprète de « La petite gayole » n’avait pourtant pas vécu une existence paisible. Malgré le drame qui lui enleva l’amour de sa vie en 1975, le natif d’Écaussinnes, aux 500 chansons et poèmes, garda toujours foi en l’humanité. Soif d’elle.

Dans les années 2000, alors que Georges W Bush déclarait la guerre au terrorisme, en réponse aux attentats du 11 septembre, entraînant ainsi une vague d’innombrables victimes innocentes, Julos fut l’une des rares personnalités à s’opposer ouvertement au comportement inhumain du 43e président des États-Unis d’Amérique.

Grand écologiste, il était aussi fermement résolu à prôner l’amour et l’amitié pour réenchanter la société désabusée dans laquelle il était plongé. Pour lui, ces deux valeurs étaient assez fortes que pour faire émerger les solutions face à la souffrance et à la pollution qui défigurent notre civilisation.

Poète et chanteur, Julos s’était aussi essayé au cinéma en devenant acteur au cours de sa fin de carrière. En 2003, il fit ses débuts devant la caméra de Bruno Podalydès, dans l’adaptation du roman Gaston Leroux, « Le mystère de la chambre jaune ». Et puis, en 2012, il apparut aux côtés d’André Dussollier et de Catherine Frot dans « Associés contre le crime » de Pascal Thomas.

En 2017, le réalisateur Éric De Moffarts sortit un magnifique documentaire intitulé « L’air de Julos » dans lequel l’interprète d’El ronfeleu se racontait en offrant sa vision de la vie. Qui perdurera, on en est sûr, bien plus loin et plus profondément que lors de ces fêtes de Wallonie.

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